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 chales la rochelle
Mardi 2 Juin 2009

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Je vous invite à lire la version "Parlement européen 2.0" après le 7 juin 2009 :

La droite populiste de Berlusconi ( chef du gouvernement italien ) et Fini ( actuel Président du Parlement italien ) est en train de se préparer à jouer un rôle majeur dans la vie parlementaire du Parlement Européen après les élections du 7 juin 2009.Nous avons invité à nous donner son avis le Président du groupe politique fédéraliste européen Alliance Etats Unis d'Europe,Claudio d'Alelio,qui depuis 1996 s'oppose à la dérive populiste que l'Italie, in primis,et l'Europe,depuis quelques années,sont en train de prendre au détriment des travailleurs,des étudiants et des intellectuels européens.

de Marc Schmidt

M.S . Président d'Alelio, est-il possible de voir dans le nouveau PE, malgré nous,la naissance imminente d'une politique populiste identique à celle qui ravage les fondements de la démocratie parlementaire en Italie, en ce moment ?

C.d'A. Avec consternation, je dois vous répondre oui.
Vous comprendrez,Monsieur Schmidt, que la décision prise,à notre grand regret,par le parti de gauche italien PD (Partito Democratico) de ne pas siéger ,après le 7 juin 2009, dans le groupe de gauche du PSE (Parti Socialiste Européen)au PE et de créer un nouveau groupe parlementaire ( avec qui et avec quelle programme politique est ,à ce jour, un mystère) permettra au groupe politique de centre-droite du PPE (Parti Populaire Européen) d'avoir une majorité écrasante dans l'hémicycle européen.

M.S. Dans ce cas , où et comment Berlusconi et Fini interviendront-ils ?

C.d'A. Les deux leaders du parti populiste italien PDL (Popolo della Libertà) auront probablement apporté dans le PPE le nombre le plus important d' élus aux élections du 7 juin 2009,car le PDL , a contrario des autres partis des pays de l'Union Européenne qui composent le PPE, ont la main mise sur l'électorat italien,grâce à la faiblesse actuelle de la gauche italienne.
De surcroît,les mauvais résultats que la gauche espagnole,la gauche anglaise et en partie la gauche française risquent d'afficher le 7 juin 2009 et, nec plus ultra , la défection du PD italien du groupe PSE au PE permettront à Berlusconi et Fini d'imposer au PPE une politique moins axée sur les valeurs humanistes et européistes mais plus axée sur les valeurs ultralibéralistes et populistes.

M.S. Estimez-vous, Président d'Alelio, que les partis membres du PPE accepteront la ligne politique de Berlusconi-Fini ?

C.d'A. Depuis 15 ans, le PPE tolère la présence de Berlusconi dans son groupe;en 2007, le Président belge du PPE,Monsieur Maertens,avait dit clairement que ,même si sollicité à plusieurs reprises par Berlusconi,le PPE n'aurait jamais accepté Fini et les députés de son parti AN Alleanza Nazionale (ancien parti fasciste MSI) dans la famille du Parti Populaire Européen à cause de leur passé politique sulfureux.

M.S. Donc Fini et les futurs eurodéputés de son parti ne pourront pas siéger avec leurs alliés berlusconiens dans le PPE au Parlement Européen?

C.d'A. Bien au contraire , ils pourront siéger dans le PPE,car le parti de Fini (AN Alleanza Nazionale)a fusionné avec le parti de Berlusconi (Forza Italia) début 2009; le nouveau parti,reconnu par le PPE,s'appelle pour le moment Popolo della Libertà . Je dis pour le moment,car l'intention de Berlusconi et Fini est celle d'appeler leur parti in fine PPE ...

M.S. Si je comprends bien , vous voulez dire,Mr. d'Alelio,que non seulement les anciens fascistes du MSI de Fini siégeront dans le PPE après les élections du 7 juin 2009 mais, de surcroît ,Berlusconi et Fini veulent à terme s'approprier du nom du PPE en vidant ainsi de sa substance politique le plus important groupe des partis modérés du centre en Europe ?

C.d'A. C'est bien cela,Mr. Schmidt, et je suis navré de constater que si nous,la gauche progressiste et autres courants de gauche,nous ne nous fédérons pas au plus tôt au niveau européen, les populistes entraveront notre chemin d'évolution sociale et culturelle de façon telle que nous risquerons,à terme, la paralysie politique et, avec elle, l'asphyxie des démocraties en Europe.