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L’aspiration à la liberté face aux massacres en Libye

 Musulman,Citoyen,Electeur,Conscient
Lundi 21 Mars 2011

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L’armée saoudienne déployé au Bahreïn dans le cadre du Conseil de la Coopération du Golf (Gulf Cooperation Council, GCC) s’est montrée décidé à appliquer son mandat d’intervention en tirant sur les foules de manifestant.

Le Gulf Cooperation Council (Conseil de Coopération du Golf) est une organisation régionale qui comprend l'Arabie Saoudite, le Bahreïn, le Koweït, le Quatar et l'Oman. Le GCC a été créé en 1981 sous la pression des Américains, initialement pour contrer l'influence du baathisme irakien et du régime islamiste iranien. Le GCC est avant tout une organisation économique et sociale mais elle prévoit une intervention militaire en cas d'agression étrangère.

Dans une vidéo (youtube) prise le 16 mars, on voit des soldats saoudiens tirer sur la foule.

Il n’y a pas de bilan précis mais on peut affirmer avec certitude qu’il y a plusieurs morts par jour. Les forces de l’ordre bahreïnies continuent d’attaquer les hôpitaux et de rouer de coup les équipes médicales. Aujourd’hui, l’hôpital de Salmanya a été attaqué, le récit de l’attaque est tout simplement édifiant:

L’armée prend de force tous les citoyens blessés admis dans les services de chirurgie, un par un, des ambulances ver l’hôpital des forces de défense bahreïnies (Bahrein Defence Forces, BDF). Ils prennent leurs dossiers et notes des services ,effaçant toues les informations des ordinateurs. Ils ont menacé les infirmières expatriées pour qu’elles se taisent. Ils ont fermé un des accès vers les ascenseurs du bâtiment qui mènent aux services de chirurgie et d’orthopédie. Le seul accès au bâtiment est contrôlé par des gardes armés qui ne laissent passer les gens qu’après une fouille minutieuse. L’atmosphère dans l’hôpital est effrayante et peu sûre d’après ce que m’ont raconté les médecins et les infirmiers. Nous pensons tous que demain quelques ONG viendront visiter l’hôpital de Salmaniya pour voir les citoyens blessés. Du coup, ils essaient de dissimuler les preuves en transférant les patients vers l’hôpital des BDF et en cachant/ ou en effaçant toutes les notes. S’il vous laît, appelez toutes les ONG pour qu’elle soient au courant de ce qui se passe. Il est probable que le croissant rouge du Koweït, la croix rouge ou d’autres viendront. Nous sommes surs qu’ils [les forces armées du Bahreïn] ne laisseront personne d’honnête joindre ces gens là pour leur raconter la situation.

Le déménagement d’un hôpital est une opération délicate qui nécessite plusieurs semaines de préparation et un arrêt progressif de l’activité dans les services. Déplacer brutalement des blessés graves dans la plus grande précipitation aura forcément des conséquences désastreuses sur les patients.

Toutes les confessions sont concernées par la répression, chiite ou sunnite. Il serait réducteur de considérer le conflit bahreïni comme religieux, comme voudraient le faire croire la famille Al-Khalifa qui dirige le pays ou l’Arabie Saoudite. Il ne s’agit pas non plus d’une manifestation iranienne, mais de gens qui réclament le respect de leurs droits. Il est tout simplement inadmissible qu’on massacre encore de nos jours des gens qui réclament pacifiquement la liberté et la démocratisation du régime en place. Les tentatives foireuses de dissimulation des faits en déplaçant des blessés d’un hôpital à un autre ou en expulsant des journalistes ne masqueront pas la vérité car grâce à l’information qui circule sur internet, notamment par twitter et facebook, on est très vite au courant de ce qui se passe. Nicholas Kristof, éditorialiste pour le New-York Times, dit avoir reçu des menaces de la part des partisans du gouvernement bahreïni:

Les militants pro-gouvernements m’affirment qu’ils sont pacifiques et un un compris pour m’envoyer ensuite des menaces de mort.

Des journalistes de CNN ont aussi été expulsés de Bahrein, le jeudi 16 mars.

Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat du gouvernement américain, a affirmé que le Bahreïn était » sur la mauvaise voie ». Catherine Ashton, la haute représentante aux affaires étrangères de l’Union Européenne (UE), s’est dîte » vivement préoccupée par la situation à Bahreïn » et a appelé « au dialogue » dans une déclaration faîte hier. Ces condamnations restent très molles.

La communauté internationale s’est montrée volontariste pour la Libye en décidant de voter une résolution à l’ONU pour intervenir dans les affaires libyennes. Elle doit aussi faire preuve de fermeté pour condamner les scènes de massacre au Bahreïn et l’intervention militaire injustifiée de l’Arabie Saoudite qui bafoue le Droit international. Les Etats-Unis ont une base navale au Bahreïn, ils sont donc tout à fait concernés par les évènements et il leur revient de faire pression sur le monarque Al-Khalifa.