Connectez-vous S'inscrire
 Jean-Pierre CHAMBARD
Samedi 9 Janvier 2010

Notez Version imprimable
Mohamed Talbi à dit : "Mon oumma, c'est l'humanité, et je ne fais aucune différence entre croyances, opinions, couleurs ou races ; tout les êtres humains sont mes frères et mes sœurs."

Ce que dit très exactement la Franc-Maçonnerie depuis plus de 250 ans !
Je pense en particulier au poème de Rudyard Kiplin sur sa Loge mère :

Il y avait Rundle, le chef de station,
Beazelay, des voies et travaux,
Ackman, de l'intendance,
Donkin, de la prison,
Et Blacke, le sergent instructeur,
Qui fut deux fois notre Vénérable,
Et aussi le vieux Franjee Eduljee
Qui tenait le magasin "Aux denrées Européennes"
Dehors, on se disait "Sergent, Monsieur,
Salut, Salam",
Dedans, c'était "Mon Frère" et c'était
Très bien ainsi,
Nous nous rencontrions sur le niveau
Et nous nous quittions sur l'équerre,
Moi, j'étais second diacre dans ma loge Mère, là-bas!

Il y avait encore Bola Nath, le comptable,
Saül, le juif d'Aden,
Din Mohamed, du bureau du cadastre,
Le sieur Chuckerbutty,
Amir Singh, le sikh,
Et Castro, des ateliers de réparation,
Qui était catholique romain,
Nos décors n'étaient pas riches,
Notre temple temple était vieux et dénudé,
Mais nous connaissions les anciens landmarks
Et les observions scrupuleusement.
Quand je jette un regard en arrière,
Cette pensée, souvent me revient à l'esprit :
Au fond, il n'y a pas d'incrédules,
Si ce n'est peut être nous mêmes!

Car tous les mois, après la tenue,
Nous nous réunissions pour fumer,
Nous n'osions pas faire de banquets
(de peur d'enfreindre la règle de caste
de certains frères)
Et nous causions à coeur ouvert de religions
Et d'autres choses
Chacun de nous se rapportant
Au Dieu qu'il connaissait le mieux.
L'un après l'autre, les frères prenaient la parole
Et aucun ne s'agitait.
L'on se préparait à l'aurore, quand
S'éveillaient les perroquets,
Et le maudit oiseau porte-fièvre;
Comme après tant de paroles
Nous nous en revenions à cheval,
Mohamed, Dieu et Shiva
Jouaient étrangement à cache cache dans nos têtes,
Bien souvent depuis lors,
Mes pas errant au service du gouvernement,
Ont porté le salut fraternel
De l'Orient à l'Occident
Comme cela nous est recommandé,
De Kohel à Singapour.
Mais comme je voudrais les revoir tous
Ceux de ma loge Mère, là-bas!
Comme je voudrais les revoir,
Mes frères noirs ou bruns,
Et sentir le parfum des cigares indigènes
Pendant que circule l'allumeur,
Et que le vieux limonadier
Ronfle sur le plancher de l'office,
Et me fait retrouver parfait maçon
Une fois encore dans ma loge d'autrefois.

Dehors, on se disait "Sergent, Monsieur,
Salut, Salam",
Dedans, c'était "Mon Frère" et c'était
Très bien ainsi,
Nous nous rencontrions sur le niveau
Et nous nous quittions sur l'équerre,
Moi, j'étais second diacre dans ma loge Mère, là-bas!


Cordialement.