Connectez-vous S'inscrire

Le Crédit Agricole fait ses premiers pas dans la finance islamique

 bellil
Vendredi 2 Octobre 2009

Notez Version imprimable
Salam aleikoum



Créteil Le Crédit agricole refuse l'argent de la mosquée


LA MOSQUÉE de Créteil serait-elle indésirable auprès de certaines banques ? C'est la question que l'on peut se poser après la décision de l'agence du Crédit agricole de Créteil de clôturer deux comptes de l'Union des associations musulmanes de Créteil (UAMC), dont l'un servait à recueillir les dons des fidèles pour le projet de la future mosquée, projet officiellement présenté à la population ce soir .

Il y a environ un mois, l'UAMC fait une demande pour ouvrir un troisième compte pour la société civile immobilière (SCI) qui va porter le projet de mosquée. Le lendemain, la réponse tombe : la banque ne peut donner suite à l'ouverture du compte, mieux encore, deux courriers arrivent le 24 janvier précisant « que la Caisse régionale n'a plus convenance à maintenir des relations d'affaires existantes à ce jour et que de ce fait elle a décidé de procéder à la clôture des comptes... ». Des comptes existant depuis plus de deux ans et recevant de fortes sommes d'argent. Conséquence, aucun chèque ne doit être émis sur ces comptes, les formules de chèques non utilisées et les cartes de paiement doivent être restituées immédiatement.

« La banque n'a pas vocation à accompagner des projets religieux »

Juridiquement, la banque, comme le client, peut décider de fermer un compte sans donner d'explications. Seule obligation de l'établissement : laisser le temps au titulaire du compte de trouver une autre solution. Malgré cette apparente conformité avec la loi, la mairie, très impliquée dans le projet de mosquée, a demandé des explications aux directions locale et régionale du Crédit agricole. « La réponse a été très gênée, précise le député-maire socialiste Laurent Cathala. On nous a dit que la banque n'avait pas vocation à accompagner les projets religieux. Ça m'a choqué, on ne peut que condamner ce qui s'apparente à une mesure discriminatoire. » Même réaction du côté de l'antenne départementale de la Ligue des droits de l'homme (LDH) qui, par une lettre de son président, Claude Pennetier, au directeur de l'agence du Crédit agricole de Créteil, « s'étonne qu'une banque aussi importante, reconnue et respectée puisse se mettre dans une situation si grave à l'égard de l'opinion publique ». La LDH précise qu'elle n'en restera pas là. Silence du côté de la banque, contactée hier. Le Crédit agricole n'a pas souhaité répondre à nos questions.