Le Hamas a lancé un ultimatum aux services de sécurité fidèles au Fatah, leur demandant de lui remettre leurs armes avant vendredi 18h. Peu après, un de leur quartier général a été détruit par une explosion. Une quarantaine de policiers palestiniens fuient en Egypte.

Des soldats de Tsahal prennent position à la frontière entre Israël et la bande de Gaza (Sipa)
Plusieurs Palestiniens ont été tués mercredi 13 juin par l'explosion d'une forte charge placée par des combattants du Hamas dans un tunnel sous un quartier général des forces de sécurité à Khan Younès (sud) qui a été entièrement détruit, ont indiqué des témoins et des sources sécuritaires. La bombe aurait été placée par des membres du Hamas.
Peu après l'explosion, de violents affrontements ont éclaté à Khan Younès, autour d'autres positions des services de sécurité. Les combats se sont propagés à la ville proche de Rafah, notamment près de la frontière avec l'Egypte.
Des policiers en fuite
Peu après cette explosion, on a appris que 40 policiers palestiniens de la Sécurité préventive, dépendante du Fatah, se sont réfugiés mercredi en Egypte fuyant les combats.
Les policiers palestiniens se sont livrés aux forces de sécurité égyptiennes stationnées à la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte, selon la même source.
"Ils ont affirmé avoir fui par crainte pour leur vie en raison de la violence des combats entre les membres du Fatah et ceux du mouvement islamiste Hamas", a indiqué la source.
Le Hamas avait fait exploser mercredi un quartier général des forces de sécurité fidèles à M. Abbas à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Dix-sept Palestiniens, pour la plupart des combattants des deux camps, ont été tués mercredi dans les affrontements, ce qui porte à 67 le nombre de morts depuis le début, le 7 juin, de la dernière vague de violence interpalestinienne dans la bande de Gaza.

Ultimatum

Ces nouveaux affrontements interviennent alors que la branche armée du Hamas avait adressé "un appel urgent" mercredi aux membres des services de sécurité palestiniens fidèles au Fatah, en leur demandant de lui remettre leurs armes avant 16H00 GMT (18h, Paris) vendredi.
"Les Brigades Ezzedine Al-Qassam adressent un appel urgent à tous les membres des services de sécurité qui reçoivent leurs armes des Etats-Unis, ainsi qu'aux membres du courant putschiste au sein du Fatah, à remettre volontairement les armes aux commandants locaux des Brigades Al-Qassam", a affirmé le groupe armé dans un communiqué.
"Le délai commence dès à présent et expire à 19H00 (16H00 GMT) vendredi", a ajouté le groupe. "Celui qui refuse (de remettre ses armes) sera considéré comme recherché par les Brigades Al-Qassam".

Abbas craint un "effondrement"

De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré mercredi craindre un "effondrement" dans la bande de Gaza si les combats entre le Hamas et le Fatah se poursuivaient.
"Sans un arrêt des combats, je crois que les choses vont s'effondrer à Gaza", a déclaré Mahmoud Abbas lors d'une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie, à l'issue d'un entretien avec le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Maxime Verhagen.