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#NoHateSpeech : une journée d’action européenne contre l’islamophobie Michel
Lettre ouverte au monde musulman
Abdennour Bidar Philosophe spécialiste des évolutions contemporaines de l'islam et des théories de la sécularisation et post-sécularisation Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin - de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd'hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d'isthme entre les deux mers de l'Orient et de l'Occident! Et qu'est-ce que je vois ? Qu'est-ce que je vois mieux que d'autres sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ? Je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d'enfanter un monstre qui prétend se nommer État islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre - perdre ton temps et ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement interminable entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine. Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Quel est ton unique discours ? Tu cries « Ce n'est pas moi ! », « Ce n'est pas l'islam ! ». Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom (hashtag #NotInMyName). Tu t'indignes devant une telle monstruosité, tu t'insurges aussi que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu'à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l'islam dénonce la barbarie. Mais c'est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l'autodéfense sans assumer aussi, et surtout, la responsabilité de l'autocritique. Tu te contentes de t'indigner, alors que ce moment historique aurait été une si formidable occasion de te remettre en question ! Et comme d'habitude, tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité : « Arrêtez, vous les occidentaux, et vous tous les ennemis de l'islam de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme, ce n'est pas l'islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre, mais la paix! » J'entends ce cri de révolte qui monte en toi, ô mon cher monde musulman, et je le comprends. Oui tu as raison, comme chacune des autres grandes inspirations sacrées du monde l'islam a créé tout au long de son histoire de la Beauté, de la Justice, du Sens, du Bien, et il a puissamment éclairé l'être humain sur le chemin du mystère de l'existence... Je me bats ici en Occident, dans chacun de mes livres, pour que cette sagesse de l'islam et de toutes les religions ne soit pas oubliée ni méprisée ! Mais de ma position lointaine, je vois aussi autre chose - que tu ne sais pas voir ou que tu ne veux pas voir... Et cela m'inspire une question, LA grande question : pourquoi ce monstre t'a-t-il volé ton visage ? Pourquoi ce monstre ignoble a-t-il choisi ton visage et pas un autre ? Pourquoi a-t-il pris le masque de l'islam et pas un autre masque ? C'est qu'en réalité derrière cette image du monstre se cache un immense problème, que tu ne sembles pas prêt à regarder en face. Il le faut bien pourtant, il faut que tu en aies le courage. Ce problème est celui des racines du mal. D'où viennent les crimes de ce soi-disant « État islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre, le cancer est dans ton propre corps. Et de ton ventre malade, il sortira dans le futur autant de nouveaux monstres - pires encore que celui-ci - aussi longtemps que tu refuseras de regarder cette vérité en face, aussi longtemps que tu tarderas à l'admettre et à attaquer enfin cette racine du mal ! Même les intellectuels occidentaux, quand je leur dis cela, ont de la difficulté à le voir : pour la plupart, ils ont tellement oublié ce qu'est la puissance de la religion - en bien et en mal, sur la vie et sur la mort - qu'ils me disent « Non le problème du monde musulman n'est pas l'islam, pas la religion, mais la politique, l'histoire, l'économie, etc. ». Ils vivent dans des sociétés si sécularisées qu'ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le cœur du réacteur d'une civilisation humaine ! Et que l'avenir de l'humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière et économique, mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité toute entière ! Saurons-nous tous nous rassembler, à l'échelle de la planète, pour affronter ce défi fondamental ? La nature spirituelle de l'homme a horreur du vide, et si elle ne trouve rien de nouveau pour le remplir elle le fera demain avec des religions toujours plus inadaptées au présent - et qui comme l'islam actuellement se mettront alors à produire des monstres. Je vois en toi, ô monde musulman, des forces immenses prêtes à se lever pour contribuer à cet effort mondial de trouver une vie spirituelle pour le XXIe siècle ! Il y a en toi en effet, malgré la gravité de ta maladie, malgré l'étendue des ombres d'obscurantisme qui veulent te recouvrir tout entier, une multitude extraordinaire de femmes et d'hommes qui sont prêts à réformer l'islam, à réinventer son génie au-delà de ses formes historiques et à participer ainsi au renouvellement complet du rapport que l'humanité entretenait jusque-là avec ses dieux ! C'est à tous ceux-là, musulmans et non musulmans qui rêvent ensemble de révolution spirituelle, que je me suis adressé dans mes livres ! Pour leur donner, avec mes mots de philosophe, confiance en ce qu'entrevoit leur espérance! Il y a dans la Oumma (communauté des musulmans) de ces femmes et ces hommes de progrès qui portent en eux la vision du futur spirituel de l'être humain. Mais ils ne sont pas encore assez nombreux ni leur parole assez puissante. Tous ceux-là, dont je salue la lucidité et le courage, ont parfaitement vu que c'est l'état général de maladie profonde du monde musulman qui explique la naissance des monstres terroristes aux noms d'Al Qaida, Al Nostra, AQMI ou de l'«État islamique». Ils ont bien compris que ce ne sont là que les symptômes les plus graves et les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes: impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion; prison morale et sociale d'une religion dogmatique, figée, et parfois totalitaire ; difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l'égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l'autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses. Tout cela serait-il donc la faute de l'Occident ? Combien de temps précieux, d'années cruciales, vas-tu perdre encore, ô cher monde musulman, avec cette accusation stupide à laquelle toi-même tu ne crois plus, et derrière laquelle tu te caches pour continuer à te mentir à toi-même ? Si je te critique aussi durement, ce n'est pas parce que je suis un philosophe « occidental », mais parce que je suis un de tes fils conscients de tout ce que tu as perdu de ta grandeur passée depuis si longtemps qu'elle est devenue un mythe ! Depuis le XVIIIe siècle en particulier, il est temps de te l'avouer enfin, tu as été incapable de répondre au défi de l'Occident. Soit tu t'es réfugié de façon infantile et mortifère dans le passé, avec la régression intolérante et obscurantiste du wahhabisme qui continue de faire des ravages presque partout à l'intérieur de tes frontières - un wahhabisme que tu répands à partir de tes lieux saints de l'Arabie Saoudite comme un cancer qui partirait de ton cœur lui-même ! Soit tu as suivi le pire de cet Occident, en produisant comme lui des nationalismes et un modernisme qui est une caricature de modernité - je veux parler de cette frénésie de consommation, ou bien encore de ce développement technologique sans cohérence avec leur archaïsme religieux qui fait de tes « élites » richissimes du Golfe seulement des victimes consentantes de la maladie désormais mondiale qu'est le culte du dieu argent. Qu'as-tu d'admirable aujourd'hui, mon ami ? Qu'est-ce qui en toi reste digne de susciter le respect et l'admiration des autres peuples et civilisations de la Terre ? Où sont tes sages, et as-tu encore une sagesse à proposer au monde ? Où sont tes grands hommes, qui sont tes Mandela, qui sont tes Gandhi ? Où sont tes grands penseurs, tes intellectuels dont les livres devraient être lus dans le monde entier comme au temps où les mathématiciens et les philosophes arabes ou persans faisaient référence de l'Inde à l'Espagne ? En réalité tu es devenu si faible, si impuissant derrière la certitude que tu affiches toujours au sujet de toi-même... Tu ne sais plus du tout qui tu es ni où tu veux aller et cela te rend aussi malheureux qu'agressif... Tu t'obstines à ne pas écouter ceux qui t'appellent à changer en te libérant enfin de la domination que tu as offerte à la religion sur la vie toute entière. Tu as choisi de considérer que Mohammed était prophète et roi. Tu as choisi de définir l'islam comme religion politique, sociale, morale, devant régner comme un tyran aussi bien sur l'État que sur la vie civile, aussi bien dans la rue et dans la maison qu'à l'intérieur même de chaque conscience. Tu as choisi de croire et d'imposer que l'islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu'«Il n'y a pas de contrainte en religion» (La ikraha fi Dîn). Tu as fait de son Appel à la liberté l'empire de la contrainte ! Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ? Je dis qu'il est l'heure, dans la civilisation de l'islam, d'instituer cette liberté spirituelle - la plus sublime et difficile de toutes - à la place de toutes les lois inventées par des générations de théologiens ! De nombreuses voix que tu ne veux pas entendre s'élèvent aujourd'hui dans la Oumma pour s'insurger contre ce scandale, pour dénoncer ce tabou d'une religion autoritaire et indiscutable dont se servent ses chefs pour perpétuer indéfiniment leur domination... Au point que trop de croyants ont tellement intériorisé une culture de la soumission à la tradition et aux « maîtres de religion » (imams, muftis, shouyoukhs, etc.) qu'ils ne comprennent même pas qu'on leur parle de liberté spirituelle, et n'admettent pas qu'on ose leur parler de choix personnel vis-à-vis des « piliers » de l'islam. Tout cela constitue pour eux une « ligne rouge », quelque chose de trop sacré pour qu'ils osent donner à leur propre conscience le droit de le remettre en question ! Et il y a tant de ces familles, tant de ces sociétés musulmanes où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès leur plus jeune âge, et où l'éducation spirituelle est d'une telle pauvreté que tout ce qui concerne de près ou de loin la religion reste ainsi quelque chose qui ne se discute pas! Or cela, de toute évidence, n'est pas imposé par le terrorisme de quelques fous, par quelques troupes de fanatiques embarqués par l'État islamique. Non, ce problème-là est infiniment plus profond et infiniment plus vaste ! Mais qui le verra et le dira ? Qui veut l'entendre ? Silence là-dessus dans le monde musulman, et dans les médias occidentaux on n'entend plus que tous ces spécialistes du terrorisme qui aggravent jour après jour la myopie générale ! Il ne faut donc pas que tu t'illusionnes, ô mon ami, en croyant et en faisant croire que quand on en aura fini avec le terrorisme islamiste l'islam aura réglé ses problèmes ! Car tout ce que je viens d'évoquer - une religion tyrannique, dogmatique, littéraliste, formaliste, machiste, conservatrice, régressive - est trop souvent, pas toujours, mais trop souvent, l'islam ordinaire, l'islam quotidien, qui souffre et fait souffrir trop de consciences, l'islam de la tradition et du passé, l'islam déformé par tous ceux qui l'utilisent politiquement, l'islam qui finit encore et toujours par étouffer les Printemps arabes et la voix de toutes ses jeunesses qui demandent autre chose. Quand donc vas-tu faire enfin ta vraie révolution ? Cette révolution qui dans les sociétés et les consciences fera rimerdéfinitivement religion et liberté, cette révolution sans retour qui prendra acte que la religion est devenue un fait social parmi d'autres partout dans le monde, et que ses droits exorbitants n'ont plus aucune légitimité ! Bien sûr, dans ton immense territoire, il y a des îlots de liberté spirituelle : des familles qui transmettent un islam de tolérance, de choix personnel, d'approfondissement spirituel ; des milieux sociaux où la cage de la prison religieuse s'est ouverte ou entrouverte ; des lieux où l'islam donne encore le meilleur de lui-même, c'est-à-dire une culture du partage, de l'honneur, de la recherche du savoir, et une spiritualité en quête de ce lieu sacré où l'être humain et la réalité ultime qu'on appelle Allâh se rencontrent. Il y a en Terre d'islam et partout dans les communautés musulmanes du monde des consciences fortes et libres, mais elles restent condamnées à vivre leur liberté sans assurance, sans reconnaissance d'un véritable droit, à leurs risques et périls face au contrôle communautaire ou bien même parfois face à la police religieuse. Jamais pour l'instant le droit de dire « Je choisis mon islam », « J'ai mon propre rapport à l'islam » n'a été reconnu par « l'islam officiel » des dignitaires. Ceux-là au contraire s'acharnent à imposer que « La doctrine de l'islam est unique » et que « L'obéissance aux piliers de l'islam est la seule voie droite » (sirâtou-l-moustaqîm). Ce refus du droit à la liberté vis-à-vis de la religion est l'une de ces racines du mal dont tu souffres, ô mon cher monde musulman, l'un de ces ventres obscurs où grandissent les monstres que tu fais bondir depuis quelques années au visage effrayé du monde entier. Car cette religion de fer impose à tes sociétés tout entières une violence insoutenable. Elle enferme toujours trop de tes filles et tous tes fils dans la cage d'un Bien et d'un Mal, d'un licite (halâl) et d'un illicite (harâm) que personne ne choisit, mais que tout le monde subit. Elle emprisonne les volontés, elle conditionne les esprits, elle empêche ou entrave tout choix de vie personnel. Dans trop de tes contrées, tu associes encore la religion et la violence - contre les femmes, contre les « mauvais croyants », contre les minorités chrétiennes ou autres, contre les penseurs et les esprits libres, contre les rebelles - de telle sorte que cette religion et cette violence finissent par se confondre, chez les plus déséquilibrés et les plus fragiles de tes fils, dans la monstruosité du jihad ! Alors, ne t'étonne donc pas, ne fais plus semblant de t'étonner, je t'en prie, que des démons tels que le soi-disant État islamique t'aient pris ton visage ! Car les monstres et les démons ne volent que les visages qui sont déjà déformés par trop de grimaces ! Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C'est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants, que tu réformes chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n'es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias. Tu ne peux plus reculer, tu ne peux plus faire moins que tout cela ! Tu ne peux plus faire moins que ta révolution spirituelle la plus complète ! C'est le seul moyen pour toi de ne plus enfanter de tels monstres, et si tu ne le fais pas tu seras bientôt dévasté par leur puissance de destruction. Quand tu auras mené à bien cette tâche colossale - au lieu de te réfugier encore et toujours dans la mauvaise foi et l'aveuglement volontaire, alors plus aucun monstre abject ne pourra plus venir te voler ton visage. Cher monde musulman... Je ne suis qu'un philosophe, et comme d'habitude certains diront que le philosophe est un hérétique. Je ne cherche pourtant qu'à faire resplendir à nouveau la lumière - c'est le nom que tu m'as donné qui me le commande, Abdennour, « Serviteur de la Lumière ». Je n'aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas en toi. Comme on dit en français: «Qui aime bien châtie bien». Et au contraire tous ceux qui aujourd'hui ne sont pas assez sévères avec toi - qui te trouvent toujours des excuses, qui veulent faire de toi une victime, ou qui ne voient pas ta responsabilité dans ce qui t'arrive - tous ceux-là en réalité ne te rendent pas service ! Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel ! Salâm, que la paix soit sur toi. Michel
Le CCIF, fleuron de la nouvelle extrême droite française (en 5 parties) par Naëm Bestandj
http://vivrelarepublique.fr/2017/05/le-ccif-fleuron-de-la-nouvelle-extreme-droite-francaise-5eme-partie-naem-bestandji/# Michel
Le CCIF, fleuron de la nouvelle extrême droite française (en 5 parties) par Naëm Bestandj
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CCIF : "Des islamistes qui avancent mosquée" (Le Canard enchaîné, 17 août 16)
17 août 2016 "[...] Le CCIF s’est spécialisé dans la rédaction de "rapports" instruisant le procès de la laïcité à la française devant les instances internationales, comme l’ONU et la Commission européenne. C’est ainsi qu’à l’occasion d’une visite officielle, le 8 juillet, la ministre des Familles, Laurence Rossignol, a été sommée de répondre devant les instances de l’ONU à Genève, aux accusations développées tout au long des 44 pages du rapport relatif à la période 2014-2015 "Etre musulmane aujourd’hui en France : les femmes, premières victimes de l’islamophobie". "En France, l’islamophobie, une forme de racisme et de sexisme, est largement institutionnelle, affirme le CCIF. En effet, l’Etat français et ses institutions sont responsables de 70 % des actes islamophobes recensés." Recensés par qui ? Par le CCIF, pardi ! [...] Les rédacteurs de ce rapport appellent donc logiquement à l’abrogation des lois de 2004 et 2010 sur le port du foulard [de signes et tenues qui manifestent ostensiblement une appartenance religieuse] [1] à l’école et l’interdiction du voile intégral [de la dissimulation du visage] [2] dans l’espace public. Le CCIF a, par le passé, défendu des imams expulsés pour radicalisme. Son actuel directeur, Marwan Muhammad [...] a utilisé son poste de rédacteur à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour y faire du lobbying pro-islamiste, ce qui lui a valu des remontrances et a conduit à sa démission. [...] En France, le président du CCIF n’hésite pas à se produire en public pour défendre ses thèses en compagnie d’orateurs qu’il apprécie. parmi ces derniers, Hassen Bounamcha, imam radical d’Aubervilliers, Nader Abou Anas, prédicateur de la mosquée d’Aubervilliers, ou encore Rachid Abou Houdeyfa, le célèbre imam de Brest. Ce dernier, pour mémoire, avait naguère affirmé que "ceux qui aiment la musique [seraient] transformés en singes et en porcs" ou que "la femme non voilée n’[avait] pas d’honneur et mérit[ait] le viol."" Michel
L’islamophobie, une instrumentalisation politique
parAndré Versaille - 23 mai 2017 https://www.causeur.fr/lutte-islamophobie-islamisme-droit-homme-144646 André Versaille publie en ce moment un feuilleton sur le site du Monde, intitulé : « Les musulmans ne sont pas des bébés phoques » À l’instar de l’antisémitisme, on a voulu assimiler l’islamophobie au racisme. Dans cette logique, beaucoup ne manquèrent pas de s’étonner que les actes antisémites soient condamnés comme actes racistes, tandis que l’islamophobie restait impunie au nom de la liberté d’expression. Apparemment, malgré les explications fournies mille fois, les distinctions entre religion, ethnie et population échappent encore et toujours aux anti-islamophobes qui ne comprennent pas la différence entre l’antisémitisme, manifestation de haine envers les Juifs en tant que personnes, donc condamné comme racisme, et l’antijudaïsme, hostilité à la religion juive, jamais poursuivi : tout le monde a le droit de critiquer la Torah comme le Talmud et de blasphémer Moïse, Josué ou le roi David. Les mots ont un sens « Islam », « phobie ». Si les mots ont un sens, il s’agit d’une peur non pas des musulmans mais de l’islam. Peur, en partie, provoquée au vu des barbaries commises par les djihadistes qui ont fait de l’islam une idéologie meurtrière, ou peur de la façon dont l’islam est pratiqué dans les pays musulmans appliquant la charia. L’islamophobie n’est donc pas plus une variété du racisme que ne l’étaient les diatribes de Voltaire et d’autres philosophes des Lumières, contre le christianisme. Par ailleurs, toute religion étant porteuse d’idéologie, la critique adressée à l’islam concerne essentiellement son instrumentalisation idéologico-politique. « Pas d’amalgame ! » répétons-nous. Or, que font donc ceux qui, en dénonçant l’islamophobie, déduisent délibérément une appartenance communautaire à partir d’une religion supposée pratiquée par la totalité des musulmans, ceux-ci étant essentiellement identifiés comme des fidèles et non comme des citoyens libres de leurs croyances ? Car c’est bien dans une mono identité religieuse que cet islam emprisonne les musulmans. Et comme cette mono identité est déclarée sacrée, le fidèle est enfermé à double tour : hors de l’islam il ne peut y avoir de salut, et toute distanciation sera qualifiée de trahison, sinon d’apostasie. Cela étant, il est incontestable que, de même que nombre d’antisémites masquent leur détestation des Juifs derrière un antisionisme de façade, beaucoup de racistes dissimulent leur haine des musulmans et des Arabes derrière l’islamophobie. Soit. Cela doit-il empêcher le débat sur les ravages provoqués par les fanatiques qui tentent d’imposer leur idéologie religieuse par le fer et dans le sang ? En dénonçant immédiatement toute critique rationnelle de la religion musulmane comme raciste, nous avons évacué la possibilité de réfléchir sur l’islam, donc y compris sur les crimes commis au nom de celui-ci. Un terme choisi à dessein Ce n’est, à mon sens, nullement par erreur ou par hasard que le terme d’islamophobie a été choisi plutôt que celui de racisme antimusulmans. Ambigu, le mot ne distingue pas la critique des pratiques de l’islam des agressions commises contre les fidèles. En amalgamant la religion à l’origine ethnique, le concept d’islamophobie entretient donc la confusion dans les esprits, et, sous couvert de lutte contre le racisme, sanctuarise l’islam. Et comme dans les pays démocratiques la provocation à la haine raciale ou ethnique est punie par la loi, cet embrouillement devrait amener naturellement les tribunaux à prononcer pour les offenses à la religion les peines appliquées aux délits racistes. Dès lors, comme en Arabie saoudite, au Pakistan, et dans les pays qui appliquent la charia, un individu pourrait se voir condamné pour avoir critiqué non seulement l’islam mais également des crimes commis (ou projeté : la fatwa contre Rushdie, par exemple) au nom de l’islam. On a beaucoup glosé sur l’origine du terme d’islamophobie. Les sociologues Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, auteurs de Islamophobie, estiment qu’aucun autre mot n’a jamais provoqué autant de critiques ou de rejets du débat public. Pourtant, disent-ils, il n’y a pas de mot pour signifier un racisme ou une haine d’un groupe, qui soit parfait : ni « antisémitisme », ni « homophobie », ni aucun autre. Ces discussions sont stériles, ajoutent-ils, car la question n’est pas sémantique mais politique : ce qui importe, c’est ce qu’il recouvre, en l’occurrence le racisme antimusulman. Et ils considèrent, à juste titre, que refuser un mot qui sert à désigner une réalité, est une manière de nier cette réalité. Hajjat et Mohammed nous apprennent que le terme d’islamophobie n’a pas été forgé par l’imam Khomeiny, comme beaucoup l’ont cru, mais qu’il fut déjà utilisé au début du XXe siècle. D’ailleurs, disent-ils, il n’y a pas, en persan, de « réel équivalent au mot d’islamophobie ». Je fais confiance à l’érudition de nos deux sociologues, mais en quoi est-ce significatif ? Que le mot soit récent ou exhumé n’a aucune importance : la seule question qui vaille, est de déterminer ce qu’il signifie aux yeux des religieux musulmans : est-il une forme de racisme ou concerne-t-il le blasphème ? Où est le CCIF quand des musulmans sont brimés en terre d’islam? Dans le monde arabo-musulman, les minorités étant seulement tolérées et de moins en moins nombreuses (le nombre des chrétiens d’Orient diminue comme une peau de chagrin, quant aux juifs, ils ont pratiquement disparu), toute manifestation raciste envers les musulmans est inconcevable. Ceux que les régimes islamistes condamnent et persécutent sont donc les personnes qu’ils considèrent comme blasphématrices de l’islam. Dans sa fatwa contre Salman Rushdie, l’ayatollah Khomeiny avait bien utilisé un terme non « réellement équivalent à celui d’islamophobie », pour maudire l’écrivain. Or que lui reprochait-il ? Pas du tout de haïr les musulmans, mais de blasphémer ; il justifiera d’ailleurs sa condamnation à mort en soutenant qu’avec son livre Les Versets sataniques, Rushdie s’était dévoilé comme apostat, crime passible du châtiment suprême. De même, si la tête de Taslima Nasreen a été mise à prix par des fondamentalistes bengalis, ce fut pour avoir combattu en faveur de l’émancipation des femmes et lutté contre l’obscurantisme religieux qui sévit au Bangladesh, son pays d’origine. De même, Waleed Al-Husseini, blogueur palestinien, à qui il fut reproché d’appeler à la défense des principes de laïcité, ainsi qu’au droit de pouvoir critiquer la religion, et de discuter librement de certains versets de textes religieux, qu’il estimait utilisés par les djihadistes pour justifier leurs crimes. Dans ces trois cas – et il y en eut bien d’autres – la condamnation a toujours porté sur le blasphème, jamais sur quelque manifestation raciste antimusulmane que ce soit. Comme on le sait, à l’instar de la Ligue des Droits de l’homme ou de la LICRA, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et d’autres associations « anti-islamophobes » musulmanes se sont instituées pour lutter contre la discrimination et la persécution des musulmans en tant qu’individus. On peut toutefois s’étonner de ne les avoir jamais entendus s’insurger lorsque des musulmans étaient brimés en terre d’islam par des régimes despotiques, comme ce fut le cas de Taslima Nasreen, de Waleed Al-Husseini, ou des homosexuels en Tchétchénie. N’est-ce pas la mission de toutes les ligues de défense des droits humains (et apparentées) que de lutter, en toute indépendance, contre les exactions des gouvernements à l’encontre de ses citoyens ? Force est de constater que, face à la persécution de musulmans, dès lors qu’elle est le fait de régimes ou de sociétés islamistes, le CCIF, les associations et organisations anti-islamophobes affichent une froide indifférence. Quant à la situation des femmes et des filles dans les cités françaises (et certains quartiers de grandes villes), surveillées, insultées, voire molestées par les « grands frères » si elles ne s’habillent pas « correctement », la question ne se pose même pas… Michel
http://www.mezetulle.fr/une-france-soumise-dir-g-bensoussan-et-alii/
A LIRE! «... « La lecture des témoignages accumulés dans cet ouvrage est éprouvante. Elle suscite stupeur, angoisse, colère, sentiment d’impuissance. L’école déjà, comme Les Territoires perdus de la République l’avait montré en 2002, est le théâtre de scènes de contestation agressive de l’autorité, des règles communes et de la laïcité. Certains élèves y expriment explicitement le rejet voire la haine de la France et de tout ce qui la représente. […] Mais ces phénomènes ont depuis longtemps débordé l’école, ils se retrouvent à l’hôpital, dans les administrations, dans l’entreprise et dans la rue. […] Sur l’abandon socio-culturel et le vide politique s’est installé, consciencieusement et méthodiquement, un mouvement politico-religieux qui offrait un modèle alternatif : une contre-société. L’islam politique des Frères musulmans et des salafistes de toute obédience, tous nourris pour une grande part du lait1 de l’idéologie wahhabite, s’est installé massivement dans quelques quartiers de l’espace public et privé, s’imposant à terme comme l’interlocuteur de certains élus locaux dépassés ou indifférents. Leur présence a fait partir ceux qui le pouvaient. Ceux qui ne le peuvent pas doivent s’adapter aux codes sociaux imposés par cette nouvelle minorité. Quant à nos concitoyens de confession musulmane qui ne partagent pas leur vision de l’humanité, ils doivent supporter, le plus souvent en silence, la pression sociale exercée sur eux. […] En face, la République paraît bien faible. Voire parfois complice au niveau local par intérêt électoraliste. C’est peut-être la part la plus angoissante des témoignages qu’on a lus : nombre de nos représentants et agents publics ne savent pas ou ne veulent pas imposer les règles qu’ils ont pourtant le devoir de faire appliquer. Le proviseur qui stigmatise le professeur plutôt que les élèves violents ; la direction de l’hôpital qui laisse les salariés prier pendant leur service ou vider les pharmacies avant de partir en vacances ; la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école dont le respect n’est si souvent plus exigé. Face à ces revendications et ces manifestations de rejet, les auteurs de ces témoignages qui, eux, refusent de capituler, se sentent seuls et doivent sans fin mettre en œuvre des stratégies d’évitement des conflits, en premier lieu face à une hiérarchie adepte du ‘pas de vague’ ». |
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