Monsieur DEBAH,

Les circonstances imposent précision et nuance. Les quelques six millions de Français s'étant spontanément mis en marche hier semblent avoir pointé du doigt cette absence de rigueur quant aux valeurs démocrates, laïques et républicaines accentuée par les craintes et replis de la dernière décennie.

Tentons aujourd'hui de remettre sur pied une qualité de débat démocratique exigeant la plus parfaite honnêteté lorsque l'on honore comme vous la nécessaire publicité de nos convictions.

Vous condamnez la présence de personnes que l'on sait être bourreaux, fascistes, racistes ou homophobes. Ce qu'a commis hier ici le Gouvernement Français est un pari osé qui n'aurait d'effets éminemment positifs que si une information libre et fidèle des événements de la semaine parvenait à l'entendement de leurs population - ce dont je peux avec vous douter.

Vous êtes vigilant et je vous en remercie.

Je déplore que vous n'appliquiez la même rigueur. Nous aimerions sincèrement qu'aujourd'hui les accusations pour Islamophobie à l'encontre de Charlie Hebdo soient étayées. Libre à vous de ne pas porter plainte. D'autres l'ont fait pour les mêmes accusations que vous prodiguez encore aujourd'hui à l'encontre du journal. Répondez, monsieur DEBAH, à l'exigence qui apparaît alors : quel est l'historique juridique de CHARLIE HEBDO ? Quels sont les éléments qui vous autorisent à prétendre que ces journalistes firent actes d'Islamophobie ? Pouvez-vous nous rappeler quelle fut l'issue de l'affaire SINE qui constitue aujourd'hui la clef de votre rhétorique tentant de décrédibiliser ce Fanzine ?

Il est impératif que vous répondiez.
L'imprécision et l'absence de nuance semblent tuer, n'est-ce pas ?

Comme produite dans un courriel joint par ailleurs, nous vous invitons cordialement dans les trois prochains mois à une rencontre au Havre pour débattre des sujets de laïcité, blasphème, Liberté, Démocratie et République.

Différence entre insulte et irrespect constitue bien plus qu'une nuance.

A bientôt