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Entretien spécifique pour les musulmans qui veulent la nationalité allemande  31/12/2005

Les musulmans voulant acquérir la nationalité allemande dans l'Etat régional du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) devront, à partir du 1er janvier, passer un entretien pour montrer qu'ils acceptent bien les valeurs occidentales, ont indiqué vendredi les autorités.

Cet entretien comprendra trente questions concernant leur attitude sur l'égalité des droits entre hommes et femmes, la liberté de religion, les "crimes d'honneur" ou encore les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Depuis une réforme datant de 2000, les candidats à la nationalité allemande doivent faire allégeance à la Constitution allemande. Or il se peut que des "musulmans se trouvent à ce moment face à un conflit et fassent éventuellement allégeance sans que cela corresponde à leurs convictions intérieures", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur de l'Etat régional.

"Vingt-et-un pour cent des musulmans vivant en Allemagne sont d'avis que la Loi fondamentale (la Constitution allemande) n'est pas conciliable avec le Coran", relève le ministère, qui se réfère à une étude de l'Institut central des archives sur l'islam.

"Pour lever les doutes, un entretien sera mené à partir du 1er janvier 2006 par les autorités avec les candidats à la nationalité (allemande) originaires des 57 pays musulmans qui appartiennent à la Conférence islamique", annonce le communiqué. Cette disposition s'appliquera aussi aux candidats "dont on sait" qu'ils sont musulmans ou à ceux dont le voeu d'allégeance ne paraît pas crédible.

Il ne s'agit pas d'une "discrimination" sur la base de la religion, mais d'une question de "valeurs", précise le ministère.

Le Bade-Würtemberg, dirigé par une coalition conservatrice-libérale, sera ainsi le premier Etat régional d'Allemagne à appliquer une telle disposition.

La mesure a été qualifiée de "potentiellement discriminatoire" par le ministre de l'Intérieur de la ville-Etat de Berlin, Ehrhart Körting (social-démocrate).

Cela n'est "pas tolérable", a-t-il dit, déclarant que la communauté de quelque trois millions de musulmans en Allemagne ne devait pas être soupçonnée dans son ensemble.