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La Mecque sous haute surveillance sanitaire, sécuritaire pour le pèlerinage  02/01/2006

Les autorités saoudiennes veillent à ce que les quelques deux millions de pèlerins attendus à La Mecque ne constituent pas de menaces pour la santé publique et la sécurité dans le royaume, alors que le terrorisme et la grippe aviaire inquiètent le monde.

Le directeur du centre de contrôle sanitaire à l'aéroport de Djeddah, principal avant-poste avant La Mecque, énumère les procédures de contrôle.

"La première chose a été d'établir il y a un mois une liste de pays frappés par certaines maladies", a déclaré Mohammad al-Harthi.

Des mesures spéciales ont été appliquées concernant les pèlerins venant d'Afrique, du sous-continent indien ou de pays comme l'Egypte et le Yémen où des maladies comme la méningite et le choléra sont fréquentes, a-t-il indiqué.

Plus de 1,2 million de pèlerins sont déjà arrivés en Arabie saoudite pour le pèlerinage, a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur.

"Lorsqu'un avion en provenance d'un pays frappé par une maladie atterrit, nous dépêchons deux inspecteurs", a déclaré M. Harthi. "La porte de l'appareil ne s'ouvre que lorsque nos contrôleurs arrivent là-bas", a-t-il ajouté.

Le pilote doit alors leur remettre un certificat confirmant que l'avion a été désinfecté et présenter, comme preuve, des bombes aérosols vides.

Les passagers sont ensuite transportés vers un terminal consacré aux pèlerins où ils doivent présenter un certificat médical de leur pays. Des vaccins supplémentaires leur sont administrés si nécessaire.

Quelques 4.500 pèlerins du Kirghizistan seront, par exemple, vaccinés contre la méningite, a indiqué M. Harthi. Ryad prend en charge les frais de vaccination en raison des difficultés économiques dans cette ex-république soviétique.

Un poster à l'entrée de la clinique de l'aéroport appelle les pèlerins à "aider pour prévenir la grippe aviaire".

Les 350 employés de la clinique ont reçu des doses de Tamia, mais aucune autre mesure exceptionnelle n'a été prise pour lutter contre les risques de la grippe aviaire, qui a tué plus de 70 personnes en Asie l'an dernier, dont onze en Indonésie, le pays musulman le plus peuplé.

Hardjanta Iman Subandi, un pèlerin de 41 ans de Jakarta, ouvre son passeport pour montrer un certificat de santé rédigé en anglais et en arabe.

"A part les vaccins requis, aucun membre de notre caravane n'a pris du Tamiflu. Nous nous en remettons à Dieu pour nous protéger", dit-il.

Un grand nombre de pèlerins couvrent leur bouche et leur nez d'un masque lorsqu'ils se trouvent dans des lieux publics.


Par ailleurs, les forces de sécurité sont en état d'alerte maximum pour prévenir l'éventuelle infiltration de terroriste au moment où elles continuent à traquer les partisans d'Al-Qaïda, auteurs de plusieurs attentats meurtriers dans le royaume.

Des soldats protègent le périmètre de l'aéroport de Djeddah alors que des forces de sécurité tiennent des barrages de contrôle installés sur les routes reliant La Mecque et Médine.

Rien qu'à La Mecque, quelque 10.000 hommes ont été mobilisés, selon leur commandant, le général Alawani Jeddawi, cité par le quotidien Okaz.

"Non au terrorisme", lit-on sur une pancarte accrochée dans le hall d'un hôtel de La Mecque, et montrant une main ensanglantée.