Connectez-vous S'inscrire

La grève des médecins étrangers est un 'succès', selon leur syndicat  25/12/2005

Le président du Syndicat national des praticiens à diplômes hors Union européenne (SNPadhue), Talal Annani, a estimé dimanche que la grève des médecins à diplômes étrangers organisée pendant le week-end pour dénoncer statuts précaires et travail sous-payé était "un succès".

"Les médecins grévistes qui étaient de garde ont travaillé sous assignation, mais ont pu expliquer les raisons de notre mouvement aux patients. De ce point de vue, notre grève est un succès vis-à-vis du public qui connaît maintenant notre situation", a affirmé M. Annani à l'AFP.

Il a expliqué avoir eu "de bons échos sur l'ampleur de la participation au mouvement", mais n'était pas en mesure de fournir de chiffres. L'appel à la grève de vendredi à dimanche, lancé par le SNPadhue et deux autres syndicats, concernait les 6.000 médecins étrangers ou à diplômes étrangers exerçant en France.

Le mouvement n'a pas gêné le fonctionnement des hôpitaux, a précisé M. Annani. "Notre but n'était pas de pénaliser les usagers. Nous avons assuré nos gardes, mais en inscrivant +Médecin gréviste+ sur nos blouses", ce qui a, selon lui, souvent provoqué un dialogue avec les patients sur les raisons de cette action.

L'Association des médecins urgentistes hospitaliers, qui a soutenu le mouvement, estime à 2.213 euros le salaire moyen d'un "praticien adjoint contractuel", statut habituel des médecins à diplômes hors Union européenne, contre 3.945 euros pour un praticien hospitalier, fonction réservée aux médecins français titulaires.

"Certains médecins travaillent en France depuis quinze ans et n'ont droit qu'à des contrats de six mois à un an, ce qui les met à la merci de leur chef de service", a insisté M. Annani.

Samedi, SOS Racisme avait soutenu le mouvement, évoquant une situation de "discrimination", et demandé à l'Etat de mettre "fin à la différence de traitement existant entre médecins européens et médecins étrangers".