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Le Pen attaque Sarkozy sur le terrain de l'immigration  03/01/2006

Le président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui prépare sa campagne présidentielle de 2007, a vivement attaqué mardi Nicolas Sarkozy, en l'accusant de se rapprocher de SOS Racisme ou de l'extrême-gauche sur l'immigration.

M. Le Pen a estimé lors de ses voeux à la presse que les propositions de M. Sarkozy sur l'immigration étaient "laxistes" et "plutôt copiées sur celles de SOS Racisme".

Son bilan "est celui d'une mise en oeuvre systématique des revendications les plus emblématiques de l'extrême gauche immigrationniste", a affirmé le président du parti d'extrême-droite.

Et "contrairement à ce que dit l'affiche d'Act Up" associant une photo de Nicolas Sarkozy et une légende "votez le Pen", les position de M. Sarkozy sur l'immigration sont opposées à celles du Front national, a affirmé M. Le Pen.

"La +lepénisation+ des esprits semble avoir gagné tous les hommes politiques sauf" M. Sarkozy, a-t-il souligné, en énumérant toutes ses divergences avec le président de l'UMP: les quotas d'immigrés, la discrimination positive, la réforme de la loi de 1905 sur la laïcité, le droit de vote des immigrés aux élections locales...

M. Sarkozy a dit qu'il "avait deux jambes, une droite et une gauche. Tout cela est beau, à condition de ne pas mettre les pieds dans le même sabot", a souligné M. Le Pen.

Mais M. Le Pen a estimé que le président de l'UMP était parti en campagne "beaucoup trop tôt" et "ne tiendrait pas la distance". "Il court le marathon avec un style de coureur du 5.000", a-t-il ajouté.

A l'inverse M. Le Pen est persuadé que "la persévérance et la justesse" de ses propres vues finiront par lui ouvrir les portes du pouvoir.

"En 2007, la situation en France sera sans doute encore plus grave qu'aujourd'hui, et il me paraît inconcevable" que les Français votent à nouveau pour le PS ou l'UMP, a-t-il déclaré.

"La prospérité et l'équilibre social de la France sont gravement menacés", a souligné M. Le Pen.

Le président du parti d'extrême-droite s'est déclaré "confiant" dans ses chances de rassembler les 500 signatures d'élus nécessaires pour présenter sa candidature. Lors de la dernière élection présidentielle de 2002, le suspense avait régné jusqu'au bout sur sa capacité à présenter les signatures.

"Il n'y a pas de raison de se faire de gros soucis" pour 2007, a-t-il affirmé. "Les préventions dressées contre le Front national sont en train de s'affaiblir", a-t-il ajouté.

Le président du FN n'en pas moins réclamé une réforme de la collecte des signatures, pour que celles-ci puissent rester confidentielle.

Il a préconisé que la liste soit "confiée à une commission de neuf hauts magistrats", chargés de la vérifier tout en la gardant confidentielle.

Le président du Front national a aussi lancé un nouvel appel à la réforme du scrutin législatif, en dénonçant le scrutin majoritaire de circonscription qui "permet à des communautés d'arbitrer le vote".