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Licencié pour refus d'aller en Irak, un journaliste d'ABC gagne son procès  17/12/2005

Richard Gizbert, un journaliste canadien licencié par son employeur, la chaîne de télévision américaine ABC, en 2004, pour avoir refusé de se rendre en Irak, a gagné son procès contre son employeur vendredi devant la justice britannique.

Le reporter, employé par ABC en tant que "freelance" dans son bureau de Londres, avait été officiellement licencié pour son manque de flexibilité et en raison de l'importance de son salaire quotidien, de 560 livres (826 euros).

Richard Gizbert, 47 ans, qui avait auparavant travaillé pour ABC en Bosnie ou en Tchétchénie, estimait avoir été licencié en raison de son refus à deux reprises de couvrir des zones de guerre et notamment le conflit irakien, pour raisons familiales.

Le tribunal des prud'hommes de Londres a donné raison au journaliste, estimant que "la principale raison du licenciement du plaignant, alors qu'ABC réduisait effectivement son budget, est son refus de se rendre dans des zones de conflit".

La direction d'ABC a aussitôt fait savoir sa volonté de faire appel: "ABC va faire appel très vigoureusement contre cette décision, cela est très important pour nous, il a toujours été clair pour les employés et les journalistes de l'entreprise que les missions dans les zones dangereuses sont volontaires", a déclaré Jeffrey Schneider, le vice-président d'ABC News vendredi.

"M. Gizbert n'a pas été licencié en raison de son refus de se rendre sur une zone de guerre", a-t-il insisté.

A l'audience, Marcus Wilford, directeur du bureau d'ABC à Londres, avait insisté sur le fait que selon lui M. Gizbert avait certes été "un correspondant correct mais en aucun cas exceptionnel" et que la décision de le licencier était d'ordre économique, dans le cadre d'un plan de réduction des coûts de quelque 10 millions de dollars (8,3 M EUR).

Une nouvelle audience du tribunal aura lieu en 2006 pour fixer les indemnités que devra verser ABC à son ancien collaborateur. Celui-ci réclame 2,2 millions de livres (3,2 millions d'euros) de dommages et intérêts pour licenciement abusif.