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Loi et histoire: 'au législateur de fixer des bornes morales', selon Arno Klarsfeld 25/12/2005
L'avocat Arno Klarsfeld, chargé par le président de l'UMP Nicolas Sarkozy d'une mission après la polémique née autour de la loi du 23 février sur le "rôle positif" de la colonisation, estime que c'est au "législateur de fixer des bornes morales".
"Si ce n'est pas au législateur de rédiger l'histoire, c'est à lui de fixer des bornes morales. Et la morale, on ne peut la prendre ailleurs que dans l'histoire", déclare M. Klarsfeld dans une interview parue dans le Monde de dimanche. L'avocat propose de modifier l'article 4 de la loi du 23 février "en indiquant que +les programmes scolaires reconnaissent les méfaits de la colonisation ainsi que ses aspects positifs+". "On ne peut pas noircir volontairement chaque page de l'histoire de France", pense Arno Klarsfeld qui précise que "la repentance ne peut être qu'individuelle". Dans sa lettre de mission, M. Sarkozy lui a demandé de se prononcer sur la loi de 2005 mais également sur d'autres textes - comme ceux sur le négationnisme (loi Gayssot) et le génocide arménien - dont des historiens demandent l'abrogation au nom de la "liberté" de leur travail. Arno Klarsfeld se dit "choqué" par cette demande qui "traduit une volonté de vouloir confisquer l'Histoire". "Le législateur doit tenir compte de ceux qui souffrent", dit-il. "La loi Gayssot a offert des recours spécifiques à ceux dont on vilipendait le chagrin. Et cette loi n'empêche pas les historiens de travailler", explique l'avocat. La mission confiée à M. Klarsfeld vise à "accompagner la réflexion" du président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré, avait indiqué M. Sarkozy. Dans sa lettre de mission, M. Sarkozy confie à cet "avocat de la mémoire et de la vérité" la tâche de se prononcer sur la loi de 2005, et de réfléchir aux différentes lois - comme celles sur le négationnisme et le génocide arménien - dont des historiens demandent l'abrogation au nom de la "liberté" de leur travail. Dans sa lettre citée par Libération, M. Sarkozy souhaite que cette mission permette de trancher un débat "malheureusement pas toujours exempt d'arrière-pensées polémiques". Arno Klarsfeld représentait lors du procès de Maurice Papon l'association des Fils et filles des déportés juifs de France, que préside son père Serge Klarsfeld et qui était partie civile. |
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