Le 4 septembre 973 naissait Abû al-Rayhan Muhammad Ibn Ahmad al-Biruni, « l’un des plus grands scientifiques de tous les temps », d’après George Sarton (1884-1956), l’un des pères fondateurs de l’histoire des sciences. Google.tn a modestement commémoré le 1 039e anniversaire de sa naissance en lui dédiant sa page d’accueil en 2012.
En 1970, l’Union astronomique internationale lui avait rendu un hommage autrement plus officiel en attribuant le nom d’al-Biruni à un des cratères de la Lune. L’astronomie et les mathématiques étaient en effet les domaines de prédilection de celui qui, dès son plus jeune âge, s’est signalé par son génie et sa boulimie de savoir.
A l’âge de 17 ans, il calculera la latitude de Kath, au Khwarezm (sud-ouest de l’actuel Ouzbékistan), avec des instruments de son invention, à partir de l’altitude maximale du soleil. A 22 ans, il passe en revue et discute dans un traité de cartographie un grand nombre de projections, avant de proposer sa propre méthodologie pour projeter un hémisphère sur un plan. Il découvrira la force d´attraction terrestre 7 siècles avant Newton. Il envisage, à la suite d’Aristote et de Ptolémée, la rotation de la Terre sur elle-même, mais aussi autour du Soleil, réflexion qui précède donc de 5 siècles la théorie copernicienne.
Al-Biruni avait également calculé par triangulation le rayon de la Terre et établi qu’il était de 6 339,6 km, valeur qui ne pourra être calculée en Europe qu’à la Renaissance, soit 6 siècles plus tard. L’écart entre la valeur mesurée par le savant du Xe siècle et celle obtenue avec les moyens actuels est de 0,24 %.
De même, indique-t-il pour la longueur de l’année tropique le chiffre de 365 jours, 5 heures, 46 minutes et 47 secondes, soit une valeur inférieure d’à peine deux minutes à celle obtenue avec les appareils et méthodes de calculs actuels.
En 1970, l’Union astronomique internationale lui avait rendu un hommage autrement plus officiel en attribuant le nom d’al-Biruni à un des cratères de la Lune. L’astronomie et les mathématiques étaient en effet les domaines de prédilection de celui qui, dès son plus jeune âge, s’est signalé par son génie et sa boulimie de savoir.
A l’âge de 17 ans, il calculera la latitude de Kath, au Khwarezm (sud-ouest de l’actuel Ouzbékistan), avec des instruments de son invention, à partir de l’altitude maximale du soleil. A 22 ans, il passe en revue et discute dans un traité de cartographie un grand nombre de projections, avant de proposer sa propre méthodologie pour projeter un hémisphère sur un plan. Il découvrira la force d´attraction terrestre 7 siècles avant Newton. Il envisage, à la suite d’Aristote et de Ptolémée, la rotation de la Terre sur elle-même, mais aussi autour du Soleil, réflexion qui précède donc de 5 siècles la théorie copernicienne.
Al-Biruni avait également calculé par triangulation le rayon de la Terre et établi qu’il était de 6 339,6 km, valeur qui ne pourra être calculée en Europe qu’à la Renaissance, soit 6 siècles plus tard. L’écart entre la valeur mesurée par le savant du Xe siècle et celle obtenue avec les moyens actuels est de 0,24 %.
De même, indique-t-il pour la longueur de l’année tropique le chiffre de 365 jours, 5 heures, 46 minutes et 47 secondes, soit une valeur inférieure d’à peine deux minutes à celle obtenue avec les appareils et méthodes de calculs actuels.
Un savant humaniste avant l’heure
La pluridisciplinarité étant la norme chez les savants arabo-musulmans – l’ensemble des sciences participant à l’intelligence du monde voulue par le Créateur –, al-Biruni n’était pas uniquement mathématicien et astronome. Il a en effet rédigé des traités dans des disciplines aussi diverses que la géologie, la minéralogie, la physique, la médecine, la pharmacologie, la botanique, la géographie, l’histoire, la philosophie, mais aussi, avant la lettre, l’ethnologie.
Son Livre de l’Inde, rédigé entre 1027 et 1032, alors qu’il accompagnait le souverain turc Mahmud de Ghazni dans ses expéditions militaires dans le nord-ouest de l’Inde, est ainsi une description de grande valeur de la religion et de la philosophie du sous-continent, ainsi que des mœurs de ses habitants.
Un savant étant toujours par ailleurs un homme de lettres dans la civilisation islamique médiévale, al-Biruni était également traducteur et poète. S’il a rédigé son œuvre en arabe et en persan, il connaissait également le turc, le syriaque, l’hébreu, mais aussi le sanskrit, langue scientifique, religieuse et littéraire de l’Inde. Il a ainsi traduit un poème sur les Bouddhas de Bamiyan, ces mêmes sculptures monumentales que détruiront les Talibans en 2001.
Scientifique jusque dans la conduite de sa propre existence, al-Biruni était dépourvu de préjugés ; homme de lettres, homme d’esprit, il magnait l’ironie avec beaucoup d’à propos. Un jour qu’il montrait à un homme de religion un instrument destiné à déterminer l’heure de la prière, ce dernier lui reprocha le fait que les noms de mois gravés étaient ceux du calendrier byzantin (fondé sur les mouvements du soleil). « Il se trouve par ailleurs que les Byzantins se nourrissent ; sans doute devrions-nous nous interdire de les imiter… », répliqua le savant.
Première parution de cet article le 14 septembre 2012, dans Zaman France
Son Livre de l’Inde, rédigé entre 1027 et 1032, alors qu’il accompagnait le souverain turc Mahmud de Ghazni dans ses expéditions militaires dans le nord-ouest de l’Inde, est ainsi une description de grande valeur de la religion et de la philosophie du sous-continent, ainsi que des mœurs de ses habitants.
Un savant étant toujours par ailleurs un homme de lettres dans la civilisation islamique médiévale, al-Biruni était également traducteur et poète. S’il a rédigé son œuvre en arabe et en persan, il connaissait également le turc, le syriaque, l’hébreu, mais aussi le sanskrit, langue scientifique, religieuse et littéraire de l’Inde. Il a ainsi traduit un poème sur les Bouddhas de Bamiyan, ces mêmes sculptures monumentales que détruiront les Talibans en 2001.
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