Alors qu’un appel à manifester dimanche 10 novembre à Paris contre l’islamophobie en France fait grand bruit, Amnesty International a dénoncé, vendredi 8 novembre, « l’hostilité ambiante envers les personnes musulmanes » qui « ne cesse de s’amplifier ». « Ces tensions ont atteint un point culminant avec la récente attaque d’une mosquée à Bayonne, où deux personnes ont été grièvement blessées », indique l’ONG, pour qui « il est temps que les autorités françaises réagissent ».
« Nous demandons aux autorités françaises de veiller à ce que les personnes musulmanes ne soient pas présentées comme un groupe suspect en pointant la pratique d’une religion, pourtant protégée par la loi, comme un risque sécuritaire », signifie Amnesty dans un communiqué. « Un tel discours fait peser sur les personnes visées un sentiment de suspicion et de rejet. Surtout, il encourage la montée d’actes stigmatisants ou discriminatoires et les violations de leurs droits fondamentaux. »
« Nous demandons aux autorités françaises de veiller à ce que les personnes musulmanes ne soient pas présentées comme un groupe suspect en pointant la pratique d’une religion, pourtant protégée par la loi, comme un risque sécuritaire », signifie Amnesty dans un communiqué. « Un tel discours fait peser sur les personnes visées un sentiment de suspicion et de rejet. Surtout, il encourage la montée d’actes stigmatisants ou discriminatoires et les violations de leurs droits fondamentaux. »
« S’abstenir de tenir des propos qui stigmatisent les personnes musulmanes »
L’ONG a notamment déploré la non-dénonciation par l’exécutif de la déclaration du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, selon laquelle « le voile n’est pas souhaitable dans notre société », qui est « un propos stigmatisant et fondé sur une image stéréotypée selon laquelle les femmes musulmanes qui portent le foulard y seraient nécessairement contraintes ».
« Dans ce contexte délétère, les responsables politiques français, à l’échelle nationale et locale, doivent s’abstenir de tenir des propos qui stigmatisent les personnes musulmanes. Bien au contraire, leur devoir est de garantir la protection des personnes contre toutes formes de discrimination dans tous les domaines, y compris celles liées à la religion ou aux convictions », signifie-t-elle.
« Dans ce contexte délétère, les responsables politiques français, à l’échelle nationale et locale, doivent s’abstenir de tenir des propos qui stigmatisent les personnes musulmanes. Bien au contraire, leur devoir est de garantir la protection des personnes contre toutes formes de discrimination dans tous les domaines, y compris celles liées à la religion ou aux convictions », signifie-t-elle.
Prendre les devants pour lutter contre le racisme
Amnesty a, par ailleurs, condamné la proposition de loi adoptée par le Sénat et qui vise à prohiber les signes religieux aux parents lors de sorties scolaires, une interdiction « contraire au droit international relatif aux droits humains, qui prévoit que toute personne doit pouvoir manifester librement sa religion ».
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Amnesty International, qui a aussi dénoncé dans un passé récent les mesures anti-terroristes prises ces dernières années en France et qui ont eu « un impact discriminatoire à l’encontre de personnes musulmanes », appelle « les autorités françaises à prendre leurs responsabilités et à mettre en place de véritables politiques ciblées de lutte contre les discriminations et contre les propos d’incitation à la discrimination, l’hostilité ou la violence envers les personnes musulmanes ».
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