Consciente du fait que les problèmes ne peuvent être résolus que par soi-même, je cherche néanmoins de l'aide pour y parvenir. En effet, je rencontre des difficultés pour gérer mes émotions, notamment lors de périodes de fatigue, en lien avec un trouble affectif. J'ai une petite fille incroyable de 10 mois, un mari dévoué, et il arrive pourtant que je ne supporte pas certaines situations et que l'angoisse monte pour des choses à priori futiles.
Exemple : je demande à mon mari de garder notre fille car je veux faire la prière tranquille, il ne répond pas sur le coup, pourtant il m'entend. Je lui dis : « M'as-tu entendu ? » Et il se met enfin à répondre sans réellement me dire oui, mais plutôt quelque chose de l'ordre de « Dépêche-toi car je dois aller travailler ». C'est alors que je subis une transformation de mon état émotionnel. Cet état ne va pas en s'arrangeant avec les interactions qui suivent, jusqu'à que les nerfs apparaissent au grand jour et que déferle comme une vague l’ensemble des pensées que je n'arrivais pas à communiquer jusqu'à présent. Dans ces moments-là, je ne ressens rien à part de la haine, comme chargée d'électricité, je ne comprends pas comment il est possible que mon mari me considère si peu lorsque je lui demande de l'aide.
La question étant : À quel moment suis-je dans l’excès ? À quel moment c’est lui qui ne remplit pas son rôle de mari ?
Cependant, une chose est sûre : j'aimerais que mes réactions face à ces mini injustices et ce manque d'attention soit moins ingérables, notamment vis-à-vis de ma fille. En effet, l'état de colère dans lequel je me trouve fait que mon visage se ferme, et je ne peux pas lui donner l'attention dont elle aurait besoin, l'attention que je lui donne en temps normal. Elle ressent donc ce changement d'attitude chez sa mère alors qu'elle n'a strictement rien fait, sachant que même si elle avait fait quelque chose, je sais que ce n'est pas l'approche que je désire employer avec elle.
Bref, j'ai besoin d'aide pour gérer cette espèce de démon qui s'empare de mon esprit lorsque quelque chose entre en contradiction avec l'attention que l'on est censé m’accorder à un instant T, l'attention qui m'est due selon moi, mais qui n'est en réalité qu'un caprice de mon enfant intérieur.
Ce texte est un peu fouillis, vous ne comprendrez peut-être qu'une infime partie de ce que je ressens réellement mais peu importe, écrire m'aura déjà procuré un bien fou. L'impression d'avancer sur ce trouble que je peine à régler. Je vous remercie par avance.
Exemple : je demande à mon mari de garder notre fille car je veux faire la prière tranquille, il ne répond pas sur le coup, pourtant il m'entend. Je lui dis : « M'as-tu entendu ? » Et il se met enfin à répondre sans réellement me dire oui, mais plutôt quelque chose de l'ordre de « Dépêche-toi car je dois aller travailler ». C'est alors que je subis une transformation de mon état émotionnel. Cet état ne va pas en s'arrangeant avec les interactions qui suivent, jusqu'à que les nerfs apparaissent au grand jour et que déferle comme une vague l’ensemble des pensées que je n'arrivais pas à communiquer jusqu'à présent. Dans ces moments-là, je ne ressens rien à part de la haine, comme chargée d'électricité, je ne comprends pas comment il est possible que mon mari me considère si peu lorsque je lui demande de l'aide.
La question étant : À quel moment suis-je dans l’excès ? À quel moment c’est lui qui ne remplit pas son rôle de mari ?
Cependant, une chose est sûre : j'aimerais que mes réactions face à ces mini injustices et ce manque d'attention soit moins ingérables, notamment vis-à-vis de ma fille. En effet, l'état de colère dans lequel je me trouve fait que mon visage se ferme, et je ne peux pas lui donner l'attention dont elle aurait besoin, l'attention que je lui donne en temps normal. Elle ressent donc ce changement d'attitude chez sa mère alors qu'elle n'a strictement rien fait, sachant que même si elle avait fait quelque chose, je sais que ce n'est pas l'approche que je désire employer avec elle.
Bref, j'ai besoin d'aide pour gérer cette espèce de démon qui s'empare de mon esprit lorsque quelque chose entre en contradiction avec l'attention que l'on est censé m’accorder à un instant T, l'attention qui m'est due selon moi, mais qui n'est en réalité qu'un caprice de mon enfant intérieur.
Ce texte est un peu fouillis, vous ne comprendrez peut-être qu'une infime partie de ce que je ressens réellement mais peu importe, écrire m'aura déjà procuré un bien fou. L'impression d'avancer sur ce trouble que je peine à régler. Je vous remercie par avance.
Abdelnour Zahrali, psychanalyste
Chère Layane,
Je n’ai pas de peine à croire que le fait d’avoir écrit ce texte vous ai fait avancer ! Et j’ai l’impression que vous avez-vous-même trouvé la clef de ce qui vous gêne, exactement comme vous le dites au début, car c’est bien vous qui disposez du savoir qui vous concerne. Un thérapeute, par exemple, ne sait rien de plus que ce que l’on veut bien lui dire, lui montrer, ou lui donner à ressentir.
Vous évoquez votre enfant intérieur. L’enfant intérieur est un des constituants de toute personne humaine. Lorsque vous étiez enfant, votre mari n’était pas là, votre fille non plus. Vous étiez en contact avec d’autres êtres. Certaines choses dans les rapports que vous avez eus avec eux vous ont certainement marquée. Or à cet âge, il n’est généralement pas possible d’en avoir conscience, de se le dire, de le formuler. Ainsi, l’impact de ces contacts, de ces expériences, de ces chocs quelquefois, est resté enfoui au fond de vous, refoulé pourrait-on dire, comme c’est le cas pour nous tous. Cela se passe dans la partie de notre être qui n’est pas consciente. Les souvenirs sont là, mais nous n’y avons pas accès.
Et puis, il y a cette autre particularité : l’enfant intérieur subsiste dans un temps figé, il ignore l’écoulement du temps, il ne sait pas que l’ensemble de souvenirs enfouis qui le composent est maintenant caché à l’intérieur d’un adulte qui vit aujourd’hui ! Seulement voilà, il arrive que dans la vie de cet adulte se produise des événements qui peuvent ressembler à ces souvenirs enfouis qui constituent la mémoire de l’enfant intérieur. Ce qui a pour effet de réveiller ces souvenirs, sous forme de réaction. Une contrariété par exemple, due à un manque d’attention. Et là, le ressenti enfoui, qui donc est celui de l’enfant, surgit sans prévenir, il déborde l’adulte, sans explication !
Aussi, tout adulte a intérêt à aller revisiter ce qui s’est passé durant son enfance, pour mieux se connaître, pour mieux se comprendre. Cela va lui permettre de séparer ce qui appartient à l’enfant de ce qui regarde l’adulte, et ainsi de ranger chaque chose à sa place : les ressentis de l’enfant dans le passé et la conscience de l’adulte dans le présent. On voit bien dans votre description qu’il y a un conflit entre ce que vous souhaitez dans vos rapports avec votre mari et votre fille, et ce qui peut parfois vous dépasser, vous submerger.
Ce travail de connaissance de soi, cette enquête à propos de ce qu’on a vécu et oublié, mais dont les ressentis sont toujours actifs, car le corps s’en souvient, se fait avec une ou un psychanalyste par exemple, qui a fait ce travail sur soi et qui sait comment accompagner une telle démarche.
Je n’ai pas de peine à croire que le fait d’avoir écrit ce texte vous ai fait avancer ! Et j’ai l’impression que vous avez-vous-même trouvé la clef de ce qui vous gêne, exactement comme vous le dites au début, car c’est bien vous qui disposez du savoir qui vous concerne. Un thérapeute, par exemple, ne sait rien de plus que ce que l’on veut bien lui dire, lui montrer, ou lui donner à ressentir.
Vous évoquez votre enfant intérieur. L’enfant intérieur est un des constituants de toute personne humaine. Lorsque vous étiez enfant, votre mari n’était pas là, votre fille non plus. Vous étiez en contact avec d’autres êtres. Certaines choses dans les rapports que vous avez eus avec eux vous ont certainement marquée. Or à cet âge, il n’est généralement pas possible d’en avoir conscience, de se le dire, de le formuler. Ainsi, l’impact de ces contacts, de ces expériences, de ces chocs quelquefois, est resté enfoui au fond de vous, refoulé pourrait-on dire, comme c’est le cas pour nous tous. Cela se passe dans la partie de notre être qui n’est pas consciente. Les souvenirs sont là, mais nous n’y avons pas accès.
Et puis, il y a cette autre particularité : l’enfant intérieur subsiste dans un temps figé, il ignore l’écoulement du temps, il ne sait pas que l’ensemble de souvenirs enfouis qui le composent est maintenant caché à l’intérieur d’un adulte qui vit aujourd’hui ! Seulement voilà, il arrive que dans la vie de cet adulte se produise des événements qui peuvent ressembler à ces souvenirs enfouis qui constituent la mémoire de l’enfant intérieur. Ce qui a pour effet de réveiller ces souvenirs, sous forme de réaction. Une contrariété par exemple, due à un manque d’attention. Et là, le ressenti enfoui, qui donc est celui de l’enfant, surgit sans prévenir, il déborde l’adulte, sans explication !
Aussi, tout adulte a intérêt à aller revisiter ce qui s’est passé durant son enfance, pour mieux se connaître, pour mieux se comprendre. Cela va lui permettre de séparer ce qui appartient à l’enfant de ce qui regarde l’adulte, et ainsi de ranger chaque chose à sa place : les ressentis de l’enfant dans le passé et la conscience de l’adulte dans le présent. On voit bien dans votre description qu’il y a un conflit entre ce que vous souhaitez dans vos rapports avec votre mari et votre fille, et ce qui peut parfois vous dépasser, vous submerger.
Ce travail de connaissance de soi, cette enquête à propos de ce qu’on a vécu et oublié, mais dont les ressentis sont toujours actifs, car le corps s’en souvient, se fait avec une ou un psychanalyste par exemple, qui a fait ce travail sur soi et qui sait comment accompagner une telle démarche.
La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
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