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Sur le vif

Attaque au couteau à Paris : l'appel à « l’extrême vigilance » lancé aux musulmans de France

Rédigé par Lina Farelli | Dimanche 3 Décembre 2023 à 21:30

           


CC BY-SA 4.0 DEED
CC BY-SA 4.0 DEED
Une attaque au couteau survenue dans la soirée du samedi 2 décembre à Paris, non loin de la Tour Eiffel, a provoqué la mort d'un jeune homme, un touriste germano-philippin. Deux autres personnes ont aussi été blessées, sans que leur pronostic vital soit engagé, par un individu qui, selon les premiers éléments de l'enquête, a prêté allégeance à l'organisation Etat islamique dans une vidéo de revendication, a fait savoir, samedi 3 décembre, le procureur en charge du Parquet national antiterroriste (PNAT), Jean-François Ricard. Une enquête a été ouverte pour « assassinat », « tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

L'assaillant est un Franco-Iranien de 26 ans. Pendant sa garde à vue, il a évoqué les tensions au Proche-Orient, affirmant qu'il ne supportait « plus de voir des musulmans mourir à cause de l'Occident », rapporte Franceinfo. Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est rendu sur place, l'auteur de l'attaque a dit qu'il « ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine », qu'il « en voulait » pour « ce qui se passait à Gaza » et que la France est « complice de ce que faisait Israël ».

Dans le même temps, l'homme est connu pour d'importants troubles psychiatriques. Il avait néanmoins arrêté de prendre tout traitement médicamenteux en 2022. Sa propre mère, inquiète, l'avait signalé fin octobre en raison de son comportement. Condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs après un projet d'attentat en 2016 dans le quartier d'affaires de la Défense, ce fiché S était « soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique contrôlé par un médecin coordonnateur, effectif jusqu'en avril 2023 » après sa sortie de prison en mars 2020 mais « aucun élément ne nécessitait de nouvelles poursuites pénales », a indiqué Jean-François Ricard.

L'assaillant ayant crié, selon des témoins, « Allah Akbar » lors de son passage à l'acte, le Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est empressé de condamner fermement l'attaque. L'assaillant « a associé à la barbarie et à la lâcheté de son crime abject contre des innocents, la profanation de l'un des symboles musulmans sacrés de l'humilité devant Dieu et devant les hommes que représente l’expression "Allah Akbar" », a dénoncé l'instance, sans évoquer alors la santé mentale de l'assaillant. « Il est à craindre que ce drame tragique soit également instrumentalisé par des officines d’extrême droite pour exacerber les tensions et stigmatiser toute une communauté. »

Dans un contexte où la menace de l'ultradroite s'est renforcée, plus encore après la mort du jeune Thomas à Crépol, elle a réitéré son appel aux musulmans de France « à l’extrême vigilance » et a exhorté les victimes « à déposer systématiquement plainte et à ne rien sous-estimer » car « les mots, les inscriptions, les insultes, les menaces sont souvent et malheureusement des annonciateurs d’actes plus graves ».

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