« Pour le Mali, hip, hip, hip ! », a scandé avec émotion, Olivier Klein, le maire de Clichy-sous-Bois, au moment de remettre le trophée du vainqueur de la CAN de Clichy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Il a ainsi clôturé une compétition locale de football qui a embrasé durant une semaine le stade Henri Barbusse. Les images du public en liesse se sont disséminées en masse sur les réseaux sociaux mais aussi sur les sites d’information sportive qui se sont tous pris d’intérêt pour le phénomène des « CAN des quartiers ».
Cette appellation s’est popularisée après une compétition du même type organisée à Evry depuis le 10 mai dernier et qui doit s’achever dimanche 23 juin. Dans cette ville de l’Essonne, les habitants des quartiers d’Epinettes et des Aunettes organisent une Coupe d’Afrique des nations où les Evryens défendent les couleurs de leurs pays d’origine. Parrainé par le rappeur Niska, le tournoi amateur a pris une ampleur médiatique inédite lorsque des footballeurs stars ont posté des messages de soutien à leur équipe. Parmi eux, Karim Benzema, Didier Drogba, Mehdi Benatia, Paul Pogba ou Ryad Mahrez. Depuis, le concept s’est répandu comme une traînée de poudre. Tout le monde veut sa CAN des quartiers. Elle s’est déjà déroulée à Lyon, à Mantes-la-Jolie, à Créteil, à Aulnay-sous-Bois ou encore à Argenteuil.
Lire aussi : CAN 2019 : zoom sur les nouveautés instaurées pour la Coupe d'Afrique des nations
Cette appellation s’est popularisée après une compétition du même type organisée à Evry depuis le 10 mai dernier et qui doit s’achever dimanche 23 juin. Dans cette ville de l’Essonne, les habitants des quartiers d’Epinettes et des Aunettes organisent une Coupe d’Afrique des nations où les Evryens défendent les couleurs de leurs pays d’origine. Parrainé par le rappeur Niska, le tournoi amateur a pris une ampleur médiatique inédite lorsque des footballeurs stars ont posté des messages de soutien à leur équipe. Parmi eux, Karim Benzema, Didier Drogba, Mehdi Benatia, Paul Pogba ou Ryad Mahrez. Depuis, le concept s’est répandu comme une traînée de poudre. Tout le monde veut sa CAN des quartiers. Elle s’est déjà déroulée à Lyon, à Mantes-la-Jolie, à Créteil, à Aulnay-sous-Bois ou encore à Argenteuil.
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Une ferveur qui rassemble
Moussa Cissé est un des instigateurs de la CAN de Clichy-Montfermeuil. Chaque année, il participe à l’organisation du tournoi de football qui se tient en l’honneur de Zyed Benna et Bouna Traoré. « On a un maire qui est unique et exceptionnel. Il accepte toutes nos demandes car il nous fait confiance. Il est très proche des jeunes et se montre présent à nos événements », commente-t-il, en évoquant Olivier Klein. Ancien champion de boxe thaï, aujourd’hui gardien d’immeuble, Moussa a grandi à Clichy et est une figure locale. Sa plus grande satisfaction est d’avoir réussi à montrer un visage uni et positif de sa ville.
« Le fait de voir le vivre ensemble, ça m’a ému. Cela a duré une semaine, ça m’a permis de revoir des anciennes connaissances du quartier », témoigne-t-il auprès de Saphirnews. « Pimousse », comme on le surnomme au quartier, s’est également réjoui de la participation de plusieurs jeunes Clichois évoluant en centre de formation de football mais qui ont profité de l’occasion pour rejouer avec leurs anciens camarades. « Je les remercie parce que c’était un risque pour eux et ils ont joué le jeu », conclut-il.
« Le fait de voir le vivre ensemble, ça m’a ému. Cela a duré une semaine, ça m’a permis de revoir des anciennes connaissances du quartier », témoigne-t-il auprès de Saphirnews. « Pimousse », comme on le surnomme au quartier, s’est également réjoui de la participation de plusieurs jeunes Clichois évoluant en centre de formation de football mais qui ont profité de l’occasion pour rejouer avec leurs anciens camarades. « Je les remercie parce que c’était un risque pour eux et ils ont joué le jeu », conclut-il.
La CAN clichoise a roulé comme sur des patins mais ce n’est pas le sort de toutes les CAN des quartiers. A Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, un groupe de jeunes âgés de 17 à 23 ans, en a improvisé une durant le mois de mai. Débrouille oblige, elle ne s’est pas tenue dans un stade municipal ou sur un terrain de football à 7 mais sur un « city stade », à l’intérieur du square Léon. Mais au bout du deuxième jour de tournoi, la police est intervenue pour faire cesser la manifestation sportive. « La police est venue un peu en mode cow-boy. On s’est interposés avec plusieurs responsables associatifs pour leur expliquer que c’était une initiative spontanée des jeunes mais que nous sommes là pour s’assurer que tout se passe bien. Il n’y avait pas lieu d’interdire la manifestation », raconte Mams Yaffa, fondateur de l’association Esprit d’Ebène.
« A Paris, c’est plus compliqué parce qu’il faut obtenir des autorisations de la direction des jardins, celle de la voirie, celle des événements, la sécurité de Paris, la préfecture », explique-t-il, regrettant que « les gens n’osent plus faire des choses car c’est très contraignant ». « C’était un esprit qu’on avait plus retrouvé dans le quartier de la Goutte d’or depuis des années. Ils ont ravivé une flamme de fraternité », se réjouit-il. Activiste depuis plus de 25 ans dans ces rues, il a constaté le retour d’anciens habitants du quartiers, venus expressément pour l’occasion. Selon Mams Yaffa, plus de 200 jeunes ont participé à la CAN locale et près d’un millier de personnes sont venus assister aux matchs tout le long de la semaine.
« A Paris, c’est plus compliqué parce qu’il faut obtenir des autorisations de la direction des jardins, celle de la voirie, celle des événements, la sécurité de Paris, la préfecture », explique-t-il, regrettant que « les gens n’osent plus faire des choses car c’est très contraignant ». « C’était un esprit qu’on avait plus retrouvé dans le quartier de la Goutte d’or depuis des années. Ils ont ravivé une flamme de fraternité », se réjouit-il. Activiste depuis plus de 25 ans dans ces rues, il a constaté le retour d’anciens habitants du quartiers, venus expressément pour l’occasion. Selon Mams Yaffa, plus de 200 jeunes ont participé à la CAN locale et près d’un millier de personnes sont venus assister aux matchs tout le long de la semaine.
Du côté de Rosny-sous-Bois, Baboo Tounkara, 22 ans, opérateur de production en pharmaceutique, témoigne également du facteur de cohésion que représente la CAN des quartiers. « Nous aussi, on aime beaucoup jouer au foot et on s’est dit que c’était une bonne idée pour réunir tous les quartiers de la ville », explique-t-il. Cette commune de Seine-Saint-Denis, qui compte plus de 45 000 habitants, est découpée en une dizaine de quartiers qui ont connu des rivalités diverses. La tâche visant à effacer des frontières invisibles qui traversent les quartiers semblait difficile mais Baboo Tounkara a fait jouer ses relations pour parvenir à ses fins.
« J’ai été à la rencontre de personnes que je connais dans chaque quartier pour sonder s’il y avait des personnes intéressées d’organiser le tournoi. Avec le bouche à oreille, au bout de deux ou trois jours, j’avais des gens motivés mais on n’était pas certains de réussir à rassembler tout le monde. Au final, on a eu 12 équipes qui se sont constituées. Grâce à des groupes sur Snapchat, on a réuni les joueurs par nationalité. Chaque pays s’organisait de son côté pour faire sa sélection », raconte-t-il.
Si les rivalités entre quartiers tendent à être dépassées grâce au football, d’autres peuvent surgir, le chauvinisme aidant. « On a instauré des règles : interdiction d’attaquer ou insulter les équipes adversaires. La consigne a été respectée », rapporte Baboo.
La CAN de Rosny a démarré le 9 juin, sans autorisation car les démarches auraient été trop longues. Profitant de créneaux libres entre deux rencontres, la première partie de la compétition s’est déroulée dans le stade Pierre Letessier. Après des discussions avec la municipalité, ils ont finalement obtenu l’aval des autorités locales pour une série de matchs qui prendront fin le 30 juin.
« J’ai été à la rencontre de personnes que je connais dans chaque quartier pour sonder s’il y avait des personnes intéressées d’organiser le tournoi. Avec le bouche à oreille, au bout de deux ou trois jours, j’avais des gens motivés mais on n’était pas certains de réussir à rassembler tout le monde. Au final, on a eu 12 équipes qui se sont constituées. Grâce à des groupes sur Snapchat, on a réuni les joueurs par nationalité. Chaque pays s’organisait de son côté pour faire sa sélection », raconte-t-il.
Si les rivalités entre quartiers tendent à être dépassées grâce au football, d’autres peuvent surgir, le chauvinisme aidant. « On a instauré des règles : interdiction d’attaquer ou insulter les équipes adversaires. La consigne a été respectée », rapporte Baboo.
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