Khalil Merroun, recteur de la mosquée d'Evry
Saphirnews.com : Pour quelles raisons le CFCM a-t-il lancé cette pétition et pourquoi l’avoir fait maintenant ?
Khalil Merroun : Depuis longtemps, la communauté musulmane a été secouée et provoqué et, malgré tout, elle a toujours bien réagi. Avec l’affaire Ruschdie, nous avions calmé le jeu. Cette pétition était nécessaire pour réveiller nos autorités politiques, ceux qui résident à Matignon, au Palais Bourbon ou à la Place Beauvau. Le Prophète est au-dessus de toutes ces caricatures. Cette pétition est une manière de dire à l’Occident qu’elle a perdu le sens du sacré. Depuis des années, nous demandons une loi contre l’islamophobie. Aujourd’hui, il y a une reconnaissance étymologique du terme d’islamophobie. Elle est palpable.
Certaines composantes du CFCM ont refusé de s’associer à cette démarche. Pourquoi ?
Khalil Merroun : La FAIACA ne s’est pas jointe à cette pétition moins dans la forme que sur le fond. Depuis le mois de juin, il n’y a plus de débat au CFCM. Il est littéralement en panne. Plus rien ne réunit ses membres. Il n’y a plus véritablement de consultation. On assiste à une cuisine interne entre fédérations où les mosquées ne se font pas toujours entendre. C’est ce qui est arrivé avec la FAIACA, à qui on ne donne pas toute sa place. C’est pour cette raison que j’ai lancé en février une procédure de contestation interne du bureau du CFCM. Ce n’est pas la personne de Boubakeur qui nous gêne, mais plutôt la gestion du bureau.
Le CFCM milite pour le vote d’une loi contre l’islamophobie. Quels seront les termes d’une telle loi ?
Khalil Merroun : Il existe un amalgame horrible, ne serait-ce que sur le turban du Prophète et sur le discours insidieux véhiculé par les caricatures qui consiste à dire que le Prophète est le chef des terroristes et donc, que tous les musulmans sont des terroristes. Aujourd’hui, beaucoup considère qu’avec l’Islam, tout est permis. Certes, nous défendons la liberté d’expression. Il ne faudrait pas oublier que nous avons soutenu les journalistes retenus en otage, en Irak. D’ailleurs, qui nous aurait informés sur une affaire comme Abou Graïb, sans journalistes. Mais il y a d’autres lois qui défendent le droit des religions. Ma femme, par exemple, a interdit à nos enfants de voir la série « Texas Ranger » car le chien de cette série s’appelle Moïse ! Moïse est un de nos prophètes et nous sommes beaucoup plus proche de lui que les juifs. Il faut une loi contre l’islamophobie comme il existe des lois contre l’antisémitisme. Une telle loi pourrait interdire à Patrick Poivre d’Arvor d’associer dans le même journal télé, l’annonce du Ramadan et les crimes du GIA algérien. De mettre en avant que le testament d’un des pilotes du 11 septembre contient un verset coranique sur Ibrahim, sur lui la paix. Ou encore de parler de fous de Dieu pour désigner les musulmans.
Le vrai problème n’est-il pas l’absence de représentants de confession musulmane, à l’Assemblée nationale ?
Khalil Merroun : Il y a deux vitesses dans la démocratie. Comment accepter aujourd’hui, que dans un parti, un député traite de sous-hommes des êtres humains. Dans les années 80, France-plus, cherchait à mettre en avant les « beurs », par pure complaisance. Les partis politiques portent une grosse responsabilité. Disons-le, certains députés sont plus mauvais que certains porteurs de valise de ma communauté.
Il y a deux problèmes à résoudre. D’abord la parité hommes/femmes n’est pas réglée. La Tunisie fait mieux que la France en représentativité féminine nationale. La France est en retard sur la Belgique, les Pays-bas, l’Allemagne ou l’Angleterre. Ensuite, la crise de représentativité. Il existe des millions de personnes qui ne sont pas représentés. Les chasseurs sont représentés, les pêcheurs aussi. Je ne souhaite pas de lobby musulman pour ma communauté. Seulement que les musulmans qui militent dans les partis puissent être présentés aux élections. Sur ce point, je n’ai d’ailleurs pas beaucoup d’espoir.
Khalil Merroun : Depuis longtemps, la communauté musulmane a été secouée et provoqué et, malgré tout, elle a toujours bien réagi. Avec l’affaire Ruschdie, nous avions calmé le jeu. Cette pétition était nécessaire pour réveiller nos autorités politiques, ceux qui résident à Matignon, au Palais Bourbon ou à la Place Beauvau. Le Prophète est au-dessus de toutes ces caricatures. Cette pétition est une manière de dire à l’Occident qu’elle a perdu le sens du sacré. Depuis des années, nous demandons une loi contre l’islamophobie. Aujourd’hui, il y a une reconnaissance étymologique du terme d’islamophobie. Elle est palpable.
Certaines composantes du CFCM ont refusé de s’associer à cette démarche. Pourquoi ?
Khalil Merroun : La FAIACA ne s’est pas jointe à cette pétition moins dans la forme que sur le fond. Depuis le mois de juin, il n’y a plus de débat au CFCM. Il est littéralement en panne. Plus rien ne réunit ses membres. Il n’y a plus véritablement de consultation. On assiste à une cuisine interne entre fédérations où les mosquées ne se font pas toujours entendre. C’est ce qui est arrivé avec la FAIACA, à qui on ne donne pas toute sa place. C’est pour cette raison que j’ai lancé en février une procédure de contestation interne du bureau du CFCM. Ce n’est pas la personne de Boubakeur qui nous gêne, mais plutôt la gestion du bureau.
Le CFCM milite pour le vote d’une loi contre l’islamophobie. Quels seront les termes d’une telle loi ?
Khalil Merroun : Il existe un amalgame horrible, ne serait-ce que sur le turban du Prophète et sur le discours insidieux véhiculé par les caricatures qui consiste à dire que le Prophète est le chef des terroristes et donc, que tous les musulmans sont des terroristes. Aujourd’hui, beaucoup considère qu’avec l’Islam, tout est permis. Certes, nous défendons la liberté d’expression. Il ne faudrait pas oublier que nous avons soutenu les journalistes retenus en otage, en Irak. D’ailleurs, qui nous aurait informés sur une affaire comme Abou Graïb, sans journalistes. Mais il y a d’autres lois qui défendent le droit des religions. Ma femme, par exemple, a interdit à nos enfants de voir la série « Texas Ranger » car le chien de cette série s’appelle Moïse ! Moïse est un de nos prophètes et nous sommes beaucoup plus proche de lui que les juifs. Il faut une loi contre l’islamophobie comme il existe des lois contre l’antisémitisme. Une telle loi pourrait interdire à Patrick Poivre d’Arvor d’associer dans le même journal télé, l’annonce du Ramadan et les crimes du GIA algérien. De mettre en avant que le testament d’un des pilotes du 11 septembre contient un verset coranique sur Ibrahim, sur lui la paix. Ou encore de parler de fous de Dieu pour désigner les musulmans.
Le vrai problème n’est-il pas l’absence de représentants de confession musulmane, à l’Assemblée nationale ?
Khalil Merroun : Il y a deux vitesses dans la démocratie. Comment accepter aujourd’hui, que dans un parti, un député traite de sous-hommes des êtres humains. Dans les années 80, France-plus, cherchait à mettre en avant les « beurs », par pure complaisance. Les partis politiques portent une grosse responsabilité. Disons-le, certains députés sont plus mauvais que certains porteurs de valise de ma communauté.
Il y a deux problèmes à résoudre. D’abord la parité hommes/femmes n’est pas réglée. La Tunisie fait mieux que la France en représentativité féminine nationale. La France est en retard sur la Belgique, les Pays-bas, l’Allemagne ou l’Angleterre. Ensuite, la crise de représentativité. Il existe des millions de personnes qui ne sont pas représentés. Les chasseurs sont représentés, les pêcheurs aussi. Je ne souhaite pas de lobby musulman pour ma communauté. Seulement que les musulmans qui militent dans les partis puissent être présentés aux élections. Sur ce point, je n’ai d’ailleurs pas beaucoup d’espoir.