Étudiants et militants associatifs ont manifesté, dimanche 5 juillet, à Bruxelles contre l’interdiction du port de signes religieux, politiques et philosophiques visibles en Belgique. © Facebook/5e Vague
Étudiants et militants associatifs montent au créneau. Dimanche 5 juillet, au Mont des Arts à Bruxelles, un peu plus d’un millier de personnes selon la police, et quelque 2 500 manifestants d’après les collectifs organisateurs, s’étaient rassemblées sous le slogan « #Hijabisfightback Protest » pour contester l’avis de la Cour Constitutionnelle belge en faveur de l’interdiction du port des signes convictionnels – et du voile en particulier – dans l'enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur de la capitale.
Sur son compte instagram, la 5e Vague, collectif de lutte contre les « injustices socio-économiques, sexistes et raciales » à l’origine du rassemblement, a déclaré que cette manifestation n’était « que le début » d’une mobilisation en faveur d’une « neutralité inclusive en Belgique ».
De son côté, le collectif féministe Imazi.Reine, également à l’initiative de l’évènement, a dénoncé la responsabilité de l’Etat dans le manque d’inclusion des femmes musulmanes voilées dans la société belge. Une levée de boucliers soutenue par les étudiants et une partie de la population qui ont exprimé leur désaccord sur les réseaux sociaux via les hashtag #Touchepasàmesétudes ou encore #Hijabisfightback.
Sur son compte instagram, la 5e Vague, collectif de lutte contre les « injustices socio-économiques, sexistes et raciales » à l’origine du rassemblement, a déclaré que cette manifestation n’était « que le début » d’une mobilisation en faveur d’une « neutralité inclusive en Belgique ».
De son côté, le collectif féministe Imazi.Reine, également à l’initiative de l’évènement, a dénoncé la responsabilité de l’Etat dans le manque d’inclusion des femmes musulmanes voilées dans la société belge. Une levée de boucliers soutenue par les étudiants et une partie de la population qui ont exprimé leur désaccord sur les réseaux sociaux via les hashtag #Touchepasàmesétudes ou encore #Hijabisfightback.
Un arrêt qui fait « persister des discriminations structurelles »
L’arrêt rendu par la justice belge le 4 juin, tout juste un mois avant la manifestation, ouvre la voie à l'interdiction du port de « signes religieux, politiques et philosophiques visibles » au sein des hautes écoles et universités du pays.
La Cour Constitutionnelle a en effet donné raison à la Haute école Francisco Ferrer et à son règlement intérieur, estimant que l'interdiction « vise à protéger l’ensemble des étudiants contre la pression sociale qui pourrait être exercée par celles et ceux, parmi eux, qui rendent leurs opinions et convictions visibles », sans « faire de distinction selon les convictions religieuses, politiques ou philosophiques des étudiants » puisque l’interdiction est générale.
Des arguments peu convaincants pour Layla Azzouzi, une responsable du service de première ligne au Collectif contre l’islamophobie en Belgique (CCIB). Elle pointe du doigt un arrêt qui, selon elle, a « pour effet, sinon pour intention, de faire persister des discriminations structurelles », et constitue « une régression dans l’accès au savoir et à l’émancipation par les études et l’emploi ». Il constitue aussi, pour son association, « une brèche sans précédent dans notre corpus juridique garantissant le respect des droits fondamentaux en matière de convictions religieuses et philosophiques ».
La Cour Constitutionnelle a en effet donné raison à la Haute école Francisco Ferrer et à son règlement intérieur, estimant que l'interdiction « vise à protéger l’ensemble des étudiants contre la pression sociale qui pourrait être exercée par celles et ceux, parmi eux, qui rendent leurs opinions et convictions visibles », sans « faire de distinction selon les convictions religieuses, politiques ou philosophiques des étudiants » puisque l’interdiction est générale.
Des arguments peu convaincants pour Layla Azzouzi, une responsable du service de première ligne au Collectif contre l’islamophobie en Belgique (CCIB). Elle pointe du doigt un arrêt qui, selon elle, a « pour effet, sinon pour intention, de faire persister des discriminations structurelles », et constitue « une régression dans l’accès au savoir et à l’émancipation par les études et l’emploi ». Il constitue aussi, pour son association, « une brèche sans précédent dans notre corpus juridique garantissant le respect des droits fondamentaux en matière de convictions religieuses et philosophiques ».
Un combat pour une « neutralité inclusive »
Même son de cloche pour l’Unia, une instance publique indépendante chargée de la lutte contre les discriminations, qui avait engagé une procédure judiciaire contre la Haute Ecole Francisco Ferrer. Son directeur Patrick Charlier, dit regretter que la Cour Constitutionnelle n’ait pas pris en considération le fait que les étudiants concernés sont majeurs ainsi que la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) rappelant « qu’il n’existe pas un droit à ne pas être exposé(e) aux convictions d’autrui ».
Par ailleurs, selon l’Unia, « les interdictions générales touchent principalement les femmes portant le foulard ». « Nous voulons une participation inclusive et égale de tous dans tous les domaines de la société, y compris l'éducation », fait-elle savoir, indiquant au passage que « les hautes écoles et universités flamandes n'ont pas interdit le port du foulard ».
Cependant, le gouvernement bruxellois n’a pas dit son dernier mot : les ministres francophones, rappelle l’agence Belga, ont prononcé dans leur accord de majorité, la levée de l’interdiction du port de signes convictionnels pour la rentrée 2020. « Une neutralité inclusive existe et fonctionne : il est temps que la Belgique embrasse pleinement son qualificatif de société démocratique et brise le mur de béton qu’elle a placé devant les carrières de milliers de femmes », plaide la 5e Vague.
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Par ailleurs, selon l’Unia, « les interdictions générales touchent principalement les femmes portant le foulard ». « Nous voulons une participation inclusive et égale de tous dans tous les domaines de la société, y compris l'éducation », fait-elle savoir, indiquant au passage que « les hautes écoles et universités flamandes n'ont pas interdit le port du foulard ».
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