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Sur le vif

Betancourt ne rentrera pas en Colombie

| Mardi 8 Juillet 2008 à 19:14

           


Sous la pression de sa famille, l'ex-otage restera plus longtemps en France. Invitée d'honneur du Sénat mardi, elle a raconté qu'elle fêtait le 14 juillet chaque année en captivité. «On a le droit de te demander de ne pas y aller». C'est en ces termes que la famille d'Ingrid Betancourt lui a demandé de ne pas participer à une marche, le 20 juillet, à Bogota, pour les otages restés dans la jungle. Sa famille craint en effet un attentat, en représailles de sa libération. L'ex-otage la plus célèbre du monde devrait donc rester en France encore quelques temps.
Mardi après-midi, elle a demandé aux sénateurs leur soutien : «Je vous demande de m'accompagner dans cette marche du 20 juillet à laquelle nous n'aurons pas la possibilité d'être physiquement», a-t-elle déclaré, en leur proposant de faire des témoignages filmés pour les transmettre en Colombie. Devant le Sénat, Ingrid Betancourt a par ailleurs raconté que durant sa captivité, elle fêtait chaque 14 juillet, à sa manière, en portant des vêtements bleu, blanc, rouge. Elle recevra un hommage exceptionnel de l'Assemblée nationale mercredi.
Dans une interview à TV5 Monde, elle a estimé qu'il fallait «y aller tranquillement. Le fait que je ne sois pas en Colombie ce n'est pas dramatique. Je peux faire les choses d'ici. Et je reviendrai en Colombie mais peut-être à un moment où la crise sera moins palpable ». «Je n'ai pas envie de me convertir en une espèce de martyr où mes enfants viendront sur ma tombe. Je veux être vivante», a-t-elle ajouté.
Interrogée sur la même chaîne pour savoir si elle envisageait d'être candidate à l'élection présidentielle de 2010, elle a répondu: «Si je peux servir la Colombie et si je peux la servir en assumant par exemple la présidence tant mieux. Mais je pense qu'il y a d'autres façons de faire comme par exemple travailler pour la Colombie d'ici en France».

En attendant, depuis son retour, Ingrid Betancourt multiplie les marques de dévotion, de remerciement à Dieu pour sa libération, qu'elle considère comme un « miracle». Interrogée par le magazine Pèlerin, elle raconte avoir découvert la foi dans la jungle, en lisant la Bible. «Je sais, je sens qu'il y a eu une transformation en moi et cette transformation, je la dois à ce contact, à cette capacité d'écoute de ce que Dieu voulait pour moi.» Elle confie avoir fait cette prière : «mon Jésus, je ne t'ai jamais rien demandé parce que tu es tellement grand que j'ai honte de te solliciter. Mais je vais te demander quelque choses de très concret. (...) Si tu m'annonces, au cours du mois de juin, qui est ton mois, la date à laquelle je vais être libérée, je serais toute à toi.» «Le fait que Jésus a tenu parole : je vis un miracle», s'exclame-t-elle.
Ingrid Betancourt se rendra ce week-end dans la ville mariale de Lourdes. Un souhait émis dès son arrivée en France. Elle s'est déjà rendue dimanche soir avec ses enfants à la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre à Paris. Elle devait également être reçue, à sa demande, par le pape Benoît XVI.
Auparavant, elle est retournée mardi matin à l'hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce pour «quelques petits examens médicaux complémentaires», en plus de ceux réalisés samedi dernier. Les médecins ont estimé que son état de santé était rassurant mais lui ont conseillé le repos. 





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