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CFCM : Fouad Alaoui s’explique sur l’exclusion des Foyers de travailleurs

Rédigé par Entretien avec Fouad Alaoui | Dimanche 19 Juin 2005 à 00:00

           

En exclusivité pour Saphirnet, Fouad Alaoui explique sa position sur la participation des imams des foyers de travailleurs aux élections du CFCM. Le secrétaire générale de l'Union des organisations islamiques en France (UOIF) est accusé d'avoir empêché la participation de certaines mosquées aux élections du CFCM.



CFCM : Fouad Alaoui s’explique sur l’exclusion des Foyers de travailleurs

La liste de l’Alliance des musulmans indépendants a été exclue des élections du CFCM. Cette liste conduite par la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA) et par l’Union des associations musulmanes du 93. Le Samedi 18 juin, la FFAIACA accuse M. Fouad Alaoui, secrétaire général de l’Union des organisations islamiques en France (UOIF) d’avoir fait barrage à sa liste de manière irrégulière. En exclusivité pour Saphirnet.info, M. Alaoui s’explique.

SaphirNet.info : M. Fassassi, secrétaire général de la FFAIACA, vient d’annoncer à l’instant qu’il porte plainte contre vous-même suite à des malversations qui ont conduit à l’invalidation de sa liste. Le saviez-vous ?

Fouad Alaoui : Oui, je le sais : il l’a dit devant tout le Comelen réuni. Et je l’ai encouragé à porter plainte. Je le souhaite car cela permettra de rendre public l’ensemble des irrégularités que nous avons relevées sur cette liste dite de la FFAICA. Si vous regardez bien cette liste, vous verrez vous-même quelle n’est pas une liste de la FFAICA. Je vous invite à étudier les 45 membres. Vous n’y trouverez pas plus d’une dizaine qui soient de la FFAIACA. Donc qu’il porte plainte et j’espère qu’il ne fera pas comme en 2003, lorsque M. Dhaou Meskine avait, la veille des élections, porté plainte contre nous pour ensuite retirer sa plainte au dernier moment.

Certes, sur la liste on n’aurait pas beaucoup de FFAIACA si on ne compte pas les foyers de travailleurs. Et vous êtes contre leur participation.

Fouad Alaoui : Justement, parlons de cette question de foyers de travailleurs… Je vais, pour la première fois, vous expliquer pourquoi j’ai défendu la position que vous savez sur la participation des foyers de travailleurs. J’ai, en ma possession, une lettre du Directeur des foyers SONACOTRA disant qu’il est hors de question que les foyers soient officiellement des lieux de prières ouverts au public. Cette lettre est adressée au président du CFCM et nous l’avions au moment des délibérations. Le Directeur dit qu’il fermera ces mosquées dans les foyers si nous en faisons des lieux de prières ouverts au public. Vous voyez donc que faire participer les foyers aux élections reviendrait à signer leur fermeture. Et, pour des questions d’élections, je ne vais pas remettre en péril ces lieux de prières où des milliers de nos frères se rendent pour accomplir leur devoir religieux... Nous avons dit que nous sommes prêts à donner des délégués aux foyers sur nos listes. Les dirigeants de la FFAICA n’ont jamais voulu voir les choses ainsi. Et je précise qu’il n’y a aucun problème pour les mosquées des foyers gérés par des associations.

Nous n’avons pas encore eu l’occasion de rencontrer les Mourides. Mais la FFAIACA estime que vous avez forcé les Mourides à quitter leur liste.

Fouad Alaoui : Que veut dire la FFAIACA par « forcé » ? Nul n’est porte-parole d’un autre. De quel droit M. Fassassi se pose-t-il en porte-parole de tous nos frères Noirs ? Quelle est donc cette façon de vouloir faire croire à l’opinion publique qu’un Noir doit forcément figurer sur cette liste ? Cela n’est pas notre vision des choses. Les frères d’Afrique noire sont présents dans toutes les listes. Je ne me reconnais pas dans cette posture qui consiste en faire une liste pour les Noirs, une liste pour les Algériens, une liste pour les Marocains. Avec ce type de démarche, nous sommes loin d’organiser l’islam de France. Car une telle démarche a toute sorte de légitimé sauf la légitimé religieuse. Pour nous, peu importe le pays d’origine, peu importe la couleur. Un musulman est un frère. Et il peut figurer sur notre liste qu’il soit d’Afrique noire ou d’ailleurs.

Propos recueillis par Amara Bamba





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