Alors, pour ou contre la constitution ? A l’approche du réferendum pour ou contre la constitution européenne, le camp du « non », comme celui du « oui » défendent bec et ongles leur position. Normal ! Cependant, une épine dans le camp du « oui » se fait sentir… La directive Bolkenstein…
Chirac affolé, le PS pris entre le marteau et l’enclume, l’avenir de la constitution européenne semble de plus en plus flou. Avec les derniers scandales politiques, le camps du « non » s’amplifie et atteint des proportions jusqu’ici inimaginables, et tous les sondages le montrent.
Le parti socialiste, qui maintenant vote à l’unanimité le « oui », se retrouve dans une situation délicate. Henri Emmanuelli et Laurent Fabius, deux pontes du parti, brandissent leur « non » sur le devant de la scène. Et pour cause… Une directive retrouvée entre deux paragraphes : la directive Bolkenstein qui démontrerait que la constitution est une constitution libérale plus que sociale.
La directive Bolkenstein, l’épine dans le pied…
Ce projet de directive, rédigé par l'ancien commissaire néerlandais Frederik Bolkestein, permettant à un prestataire de services d'opérer à travers l'Union en appliquant la loi de son pays d'origine, est vu en France comme le symbole de l'Europe libérale dénoncée par les partisans du non au référendum du 29 mai.
Le président Jacques Chirac lui-même, pourtant si favorable à la constitution, a pris son combiné et a appelé M. Barroso, Président de la commission européenne pour lui avouer que le projet « était inacceptable pour la France comme pour d'autres partenaires européens et qu'elle devait être complètement remise à plat ».
Cette directive verrait l’arrivée de nouveaux ouvriers ou travailleurs bénéficiant du régime salarial de leur pays d’origine. En d’autres termes, en France par exemple on pourra faire travailler des populations de l’Est à moindre coût. Serait-ce un nouveau type d’exploitation ? En tout cas, certains pays européens, en particulier l'Allemagne et la Belgique, craignent que ce texte ouvre la voie au « dumping social » au bénéfice des nouveaux Etats membres.
Pour le Medef, il s’agit, selon son président Ernest Antoine Seillére, d’une belle opportunité pour les entreprise françaises, qui permettrait la croissance et l’emploi. La position du Medef confirme le caractère quelque peu libéral de cette fameuse constitution.
Faut-il dissocier la directive de la constitution ?
Les partisans du « oui » ne baissent pas les armes et renchérissent. Jacques Chirac maintient et persiste. Face aux partisans du non, encouragés dans leur combat contre l'Europe libérale et supranationale, il a cherché à dissocier la directive du traité constitutionnel qui, a-t-il dit, « fixe à l'Europe un haut niveau d'ambition sociale ».
De son côté le PS aussi tente de limiter la casse. Il réclame le retrait pur et simple de cette directive, mais continue sa campagne du « oui », malgré tout. Un « oui » bien mal en point…