Avec 82% des voix, Chirac est réélu pour un second mandat à la présidentielle.
Une mobilisation plus forte qu' au premier scrutin (le taux d'abstention est de 19.25% alors qu'elle était de 28%), Lepen au deuxième tour suivi de nombreuses manifestations n'ont pas été pour rien ! Mobilisation, vivement critiqué par le Front National, Jean Marie Lepen a qualifié l'élection de Mr Chirac de ' victoire équivoque acquise par la méthode soviétique '.
Alors que des dirigeants européens, africains et américains ont salué les résultats du vote français, François hollande rappelle que ' la gauche peut à juste titre revendiquer sa part du succès ' , ' Je crois que la gauche a fait son devoir en effet, que (Jean-Marie) Le Pen a été largement battu par la gauche ', ajoute l'ancien ministre de l'Economie et des Finances, Dominique Strauss Kahn, sur France 2. De nombreuses manifestations ont eu lieu dimanche soir sur toute la France, rassemblant des militants d'extrême gauche criant des slogans hostiles au président sortant : ' Chirac n'est pas notre président, donnons du pouvoir au parlement ', ' Chirac démission, Chirac en prison '.
C'est la première fois, dans l'histoire de la France , qu' un président est à la fois élue de manière écrasante, et aussi peu populaire. Jacques Chirac doit, en effet, sa victoire qu'au renfort massif de quelques 10 millions de voix de gauche et des 3 millions d'extrême gauche.
' Le président pourrait être l'otage de sa propre victoire. On voit bien que les français ont rejeté au second tour l'extrême droite. On ne sait pas encore par qui, comment, et pourquoi ils souhaitent être gouverné ' souligne Gérard Courtois dans Le Monde.
Denis Jambeau, le directeur de l'Express, ajoute même que ' pour Jacques Chirac les difficultés commencent demain matin !'
Une victoire de la droite, attendue, sur l'extrême droite ne doit pas signifier pour autant comme le rappelle les militants d'extrême gauche, que le combat contre l'intolérance soit terminé. Il est d'autant plus inquiétant que Chirac ait concentré sa politique autour de l'insécurité avec une méthode qui semble plutôt musclée : première phase de cette action gouvernementale, selon l'ancien Premier ministre Alain Juppé (RPR), la création d'un ministère de la Sécurité nationale. 'Le ministre' et le 'Conseil de la sécurité intérieure présidée par le président de la République s'installera tout de suite et un certain nombre d'initiatives sur le terrain seront prises également très rapidement', a ajouté Juppé quelques minutes après l'annonce du résultat de l'élection. Un ministère de la sécurité national, cela laisse prévoir le pire en matière d'action sur le terrain…Le délit de fasciés n'est pas prêt de disparaître !
' La liberté, c'est la sécurité, c'est la lutte contre la violence, le refus de l'impunité. Faire reculer l'insécurité est la première priorité de l'Etat pour les temps à venir. La liberté, c'est aussi la reconnaissance du travail et du mérite, la réduction des charges et des impôts. L'égalité, c'est le refus de toute discrimination, ce sont les mêmes droits, les mêmes devoirs pour tous.
La fraternité, c'est sauvegarder nos retraites. C'est aider les familles à jouer pleinement leur rôle. C'est faire en sorte que personne n'éprouve plus le sentiment d'être en quelque sorte laissé pour compte.
La France, forte de sa cohésion sociale et de son dynamisme économique, portera en Europe et dans le monde l'ambition de la paix, des libertés, de la solidarité. ' a déclaré Jacques Chirac.