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Sur le vif

Colonna condamné à perpétuité

| Vendredi 14 Décembre 2007 à 10:54

           


Hier, les sept juges de la cour d'assises spéciale de Paris ont condamné à la réclusion criminelle à perpétuité Yvan Colonna pour l'assassinat du préfet Claude Erignac.

"Aux 36 questions sur la culpabilité, il a été répondu oui à la majorité", a annoncé le président Dominique Coujard après cinq heures de délibérations, la défense annonçant immédiatement son intention de faire appel.

Le berger de 47 ans, qui a toujours clamé son innocence, attendait le verdict bras croisés. Il s'est alors dressé, brandissant le poing, puis, une fois menotté, il a levé ses mains jointes en direction de sa famille, massée au premier rang de l'audience."Un'pienghjite micca" ("ne pleurez pas" en langue corse), a-t-il lancé à son père Jean-Hugues et sa soeur Christine, effondrés, tandis que sa compagne Pierrette ne laissait rien paraître.

Massés dans la salle, des sympathisants nationalistes ont crié plusieurs fois "liberta", ou "Staline, Sarkozy merde".

La veuve du préfet, Dominique Erignac est venue "sans esprit de vengeance, sans haine. Elle estime que la justice est passée à la hauteur de ce qu'était pour elle la perte de son mari", a dit son avocat, Me Philippe Lemaire.

L'un des défenseurs du berger de Cargèse, Me Antoine Sollacaro, a crié à "l'erreur judiciaire". "C'est un verdict qui est prononcé dans un dossier absolument vide de preuve... Pour nous, le combat ne fait que commencer, nous allons faire appel dans les plus brefs délais", a-t-il dit.

Les magistrats ont reconnu coupable Yvan Colonna d'avoir participé en septembre 1997 à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella (Corse-du-Sud), durant laquelle deux gendarmes avaient été pris en otage, et d'avoir été membre du commando des "sans nom" qui ont assassiné Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio.

Quatre de ses six complices déjà sous les verrous, avaient assuré que c'était lui qui avait tiré les trois balles dans la nuque du plus haut représentant de l'Etat sur l'île. L'accusation reposait principalement sur les dénonciations des membres du commando et de leurs femmes qui avaient placé Colonna au coeur du complot, avant de se rétracter.

Jeudi soir, au moins deux villas ont été entièrement détruites par des explosions, dont l'une appartenant à une amie de la veuve du préfet Erignac, provoquant des incendies qui se sont propagés au maquis environnant, à Cala Longa, près de Bonifacio (extrême sud de la Corse).

Par ailleurs, la gendarmerie de Zicavo (Corse-du-sud) a été mitraillée tard dans la soirée de jeudi, sans faire de blessés. Six coups de feux visant les locaux de service situés en-dessous des habitations ont été entendus, ont précisé les services de sécurité intérieure de l'île.




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