Cette conférence organisée conjointement par l'ISESCO, l'OIF et le gouvernement tunisien a démarré ses travaux sous la présidence de M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, en présence d'illustres personnalités politiques, culturelles, arabes et internationales, dont notamment Dr. Najah El Attar, vice-président de la République Syrienne, Mohamed Khatami, ancien président de la République Islamique Iranienne, Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, Dr. Abdelaziz Touijri, Directeur Général de l'Organisation Islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture.
Présidant la cérémonie plénière de cette conférence, le Premier ministre a rappelé le contenu du discours présidentiel à l'ouverture solennelle de cette conférence, un discours qui traduit, a-t-il dit, le degré de la fidélité de la Tunisie à son héritage et ses constantes en tant que terre de tolérance, de paix et de cordialité.
Il a rappelé du rôle et du rapport de Kairouan comme étant un centre de rayonnement et de rapprochement entre l'Orient et l'Occident.
Plusieurs hôtes se sont succédés sur la tribune pour exprimer leur gratitude au Président Zine El Abidine Ben Ali, au gouvernement tunisien, à l'ISESCO, à l'OIF et leur satisfaction d'être en Tunisie relevant le rôle et l'apport de Kairouan dans la civilisation mondiale et apprécié le discours du Président Zine El Abidine Ben Ali qu'ils ont convenu à l'unanimité comme document de référence pour cette conférence.
La deuxième séance plénière fut présidée par Dr. Ryadh Aga Naasan, ministre de la Culture de la République Arabe Syrienne et modérée par Jean Claude Carteron, ambassadeur de l'ISESCO pour le dialogue des cultures et des civilisations, président fondateur du Forum Crans Montana et du Sommet mondial de Monaco, à débattu le thème « L'évaluation du dialogue des civilisations et la diversité culturelle ».
Après avoir exprimé ses remerciements au Président Zine El Abidine Ben Ali, pour avoir accepté de placer cette conférence sous son haut patronage, et après avoir mis en exergue l'Islam au Maghreb et en Europe, le ministre syrien de la Culture a attiré l'attention sur l'incertitude qui marque le dialogue des civilisations, indiquant que celui-ci ne concerne actuellement que la civilisation arabo-musulmane et l'Occident. L'orateur a, d'autre part, fait remarquer que les Arabes demeurent attachés à la paix malgré l'entêtement des Israéliens.
M. Jean Claude Carteron dans son intervention a, notamment, insisté sur l'importance de la sensibilisation des jeunes quant à l'importance du dialogue entre les civilisations et la diversité culturelle.
Bui Tran Phung, présidente-rectrice de l'Université Hoa Sen (Hochi Muih Ville), Mamadou Ahiouf, professeur à l'université de Columbia (USA), Dr. M. Hassine Fantar, professeur à l'université de Tunis, titulaire de la chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions, Mme Katerina Stenou, Directrice de la Division politique, culturelle et du dialogue international à l'UNESCO, Raymond Weber, président de l'association « Culture et développement » et Issaka Prospev L.Laléyé, professeur d'épistémologie et d'anthropologie à l'Université Gaston Berger (Sénégal), ont respectivement évoqué dans leurs brèves communications, l'importance du rôle qui incombe aux universités dans la consolidation des relations inter-culturelles dans l'enracinement du principe de la coexistence pacifique entre les peuples, la nécessité de revisiter la philosophie des lumières et l'instauration d'un dialogue sérieux et fructueux.
Les travaux de cette conférence se sont poursuivis sous la présidence du Pr. Bernard Cerquiglini, recteur de l'Agence universitaire de la francophonie. Ce dernier a notamment indiqué que le dialogue des civilisations nécessite le rejet de l'exclusion, le respect de l'Etat de droit et la mise en place des relations internationales fondées sur le développement commun et durable.
M. Chedli Klibi, ancien S.G de la Ligue des Etats arabes a souligné pour sa part, la nécessité de bien définir ces concepts sur lesquels se base la politique internationale afin de sensibiliser le monde à l'usage du dialogue pour régler les conflits.
Mme Lize Bissorette, présidente de la Bibliothèque et des archives nationales au Québec, M. Iba Der Thiam, premier vice-président de l'Assemblée nationale du Sénégal, M. Christian Eioux, journaliste au Québec et Dr. Donald Heckman, directeur des relations extérieures de l'Association « Religion for peace » à New York, Mme Michele Jacobs Hermes, Directrice de la Francophonie (TV5 Monde), ont, respectivement, indiqué que le dialogue ne doit pas se limiter à l'interaction entre les cultures religieuses et les religions, mais doit englober toues les théories et philosophies et s'intégrer dans les grands espaces à l'instar de la société civile, des organisations et des rencontres scientifiques et universitaires, et faire preuve de tolérance et de modération afin d'établir un dialogue intégré et fructueux, basé sur le respect réciproque.
Dr. Abdelhamid Slama, ministre conseiller auprès du Président de la République qui a présidé la troisième séance plénière de cette conférence qui a débattu le thème « La coopération internationale et les modalités pour un dialogue des civilisations en faveur du respect de la diversité culturelle », a appelé à la conservation des valeurs universelles communes, exhortant les régimes politiques à cibler en premier lieu la jeunesse et la femme étant donné l'aptitude de ces catégories sociales à la diversité culturelles et en les impliquant dans la propagation des valeurs du dialogue.
Le Temps | Publié le 05.06.2009
Source :Le Temps