Un entrepôt urbain incendié à Aulnay-sous-bois, en pleines révoltes urbaines
Depuis plusieurs décennies, le surgissement du thème de la violence dans les sociétés dites modernes a occupé une place de plus en plus importante dans ses débats. On s'est interrogé sur l'origine d'un tel phénomène qui choque, par son caractère exubérant, la plupart des analystes.
Pour ces derniers, un consensus s'est établi sur le fondement de cette violence, sur sa source profonde : il s'agit tout simplement d'un problème de viabilité matérielle, de dignité des conditions de vie d'un certain nombre de populations marginalisées, pour la plupart issues d'une immigration, qui ont été regroupées dans des ghettos élaborés comme des lieux de transit pour des communautés qu'on ne voulait que "de passage".
Cette analyse matérielle, si elle est partiellement fondée, demeure néanmoins incomplète dans sa perspective monocausale. Ceci explique l'échec flagrant des études et des discours sur ce thème qui font l'impasse sur toute une série de facteurs psychologiques, identitaires et culturels, relégués au second plan, quant ils ne sont pas simplement occultés. A ces écueils analytiques, s'ajoute un autre danger : celui de réduire le phénomène de la violence urbaine à un problème lié uniquement ou exclusivement à ces populations en difficultés sociales.
Le phénomène de la violence dans les sociétés occidentales ne se détermine pas et ne se localise pas uniquement chez les populations issues de l'immigration. Il dépasse largement ce cadre pour être devenu lui-même une valeur de ces sociétés. La violence n'est pas un mal endémique comme on peut parfois la présenter. Elle est la conséquence directe d'un ensemble d'orientations politiques et idéologiques prôné depuis deux siècles par les élites européennes et occidentales et progressivement accepté par leurs populations; l'effet direct de valeurs et de choix de société, parfois subis, souvent adoptés. Pour notre part, nous essayerons d'apporter brièvement un éclairage différent et concis sur cette question en mettant en lumière d'autres aspects de cette question de la violence.
Pour ces derniers, un consensus s'est établi sur le fondement de cette violence, sur sa source profonde : il s'agit tout simplement d'un problème de viabilité matérielle, de dignité des conditions de vie d'un certain nombre de populations marginalisées, pour la plupart issues d'une immigration, qui ont été regroupées dans des ghettos élaborés comme des lieux de transit pour des communautés qu'on ne voulait que "de passage".
Cette analyse matérielle, si elle est partiellement fondée, demeure néanmoins incomplète dans sa perspective monocausale. Ceci explique l'échec flagrant des études et des discours sur ce thème qui font l'impasse sur toute une série de facteurs psychologiques, identitaires et culturels, relégués au second plan, quant ils ne sont pas simplement occultés. A ces écueils analytiques, s'ajoute un autre danger : celui de réduire le phénomène de la violence urbaine à un problème lié uniquement ou exclusivement à ces populations en difficultés sociales.
Le phénomène de la violence dans les sociétés occidentales ne se détermine pas et ne se localise pas uniquement chez les populations issues de l'immigration. Il dépasse largement ce cadre pour être devenu lui-même une valeur de ces sociétés. La violence n'est pas un mal endémique comme on peut parfois la présenter. Elle est la conséquence directe d'un ensemble d'orientations politiques et idéologiques prôné depuis deux siècles par les élites européennes et occidentales et progressivement accepté par leurs populations; l'effet direct de valeurs et de choix de société, parfois subis, souvent adoptés. Pour notre part, nous essayerons d'apporter brièvement un éclairage différent et concis sur cette question en mettant en lumière d'autres aspects de cette question de la violence.
De la violence familiale à la violence politique
La violence familiale
Le très grand nombre de familles monoparentales a une incidence considérable sur la psychologie et le comportement de l'enfant et de l'adolescent. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne l'absence des pères qui sanctionne plus directement le garçon, dans la mesure où le père représente, d'une part, l'autorité au sein de la famille, d'autre part, le modèle de l'homme à devenir dans la construction psychologique de l'adolescent, à une période de sa vie caractérisée par le mal être psychologique et le besoin d'affirmer sa personnalité. Cette absence entraîne un grand sentiment de souffrance, une frustration et un climat d'anarchie qui ne peut engendrer, à son tour, qu'une manifestation de violence au sein de la société.
La violence culturelle
Cette violence se situe à deux niveaux :
La violence médiatique
Il s'agit très essentiellement de la culture anglo-saxonne, notamment américaine, et de son influence prégnante sur l'adolescent. L'essentiel, la plus grande partie des programmes télévisés est constituée de séries ou de films américains extrêmement violents, dépeignant la société américaine, elle-même en proie à diverses formes de violences exacerbées.
Ces programmes s'avèrent très dangereux dans les représentations qu'ils fournissent aux jeunes, aussi bien sur leur perception du réel que sur la nature des rapports qu'ils doivent entretenir avec autrui. Des rapports fondés sur la violence et la domination. Cette anti-culture par excellence, en modelant l'esprit des enfants, leur offre les pires exemples à suivre.
La violence individualiste
L'individualisme, comme valeur majeure des sociétés modernes, est une violence structurelle. Elle constitue la principale entrave à l'intégration de l'être humain à un groupe, une communauté humaine. Valeur contre-nature qui nie profondément la dimension collective de l'identité humaine et nous fait oublier que chacun d'entre nous est issu et lié à une famille, un peuple et une communauté morale, quelle qu'elle soit. Cet individualisme nous pousse à l'égoïsme, nous contraint à la solitude et en entraîne certains à désespérer de cette existence où la fraternité humaine et la solidarité sont absentes.
Il n'existe, globalement, que deux réponses à ce phénomène de la violence. La première est l'éducation qui doit pouvoir prévenir, très tôt et en amont, toute forme manifeste de cette violence en offrant à l'enfant, dans un cadre serein et apaisé, un apprentissage de l'existence fondé sur un ensemble de valeurs dont les plus essentielles sont l'amour, le respect d'autrui, le discernement du bien et du mal (qui est le fondement de toute morale), la vie en société et le sens de sa dignité.
La seconde réponse, qui est l'aboutissement logique de la première, est une réponse spécifiquement islamique au problème contemporain de la violence urbaine : la miséricorde. Le musulman, en tant que croyant et adepte du Coran, a pour vocation d'être un serviteur du Tout-Miséricordieux ('ibad ou rahman) et un disciple de Mohammad, sceau des prophètes et miséricorde, envoyé à la totalité des mondes, selon la formule coranique.
Cette miséricorde, qui regroupe toutes les formes d'amour licites et de pardon, s'incarne dans la pratique de la fraternité, qui n'est pas un idéal mais une nécessité pour celui dont le coeur est habité de l'amour de l'Etre adoré, Allah. Fraternité active et essentielle, marque d'un coeur vivant, investi par la foi et soucieux d'en diffuser le rayonnement et la chaleur vitale pour mieux en recevoir les bienfaits.
Assurément, la violence trouve dans l'absence d'amour et de clémence le plus fécond de ses terreaux car une telle privation ne peut que favoriser les états de désespoirs qui déterminent à leur tour des cycles de déshumanisation s'illustrant, par exemple, dans le désir d'autodestruction qui pousse un individu à haïr son entourage, puis sa propre personne, en souhaitant la destruction de l'un, puis celle de l'autre.
Notre époque vit une telle frénésie de violence car, en se privant d'espoir, elle s'est privée d'amour.
Dans ce contexte, le musulman croyant prend davantage conscience de sa nature et de son rôle, de ce que la société et l'humanité exigent de lui : être un agent actif du bien, c'est à dire de la miséricorde. Une miséricorde à laquelle il ne peut pleinement accéder que par soumission à l'Etre divin (Allah) dont la miséricorde n'est qu'une émanation. Etre à l'écoute de ses proches et d'autrui, donner un conseil qui soutiendra, un sourire qui soulagera, pardonner les excès et se soucier du sort des gens, manifester activement son amour et son altruisme dans le sens et la forme que lui confère la religiosité et la spiritualité islamique, sont les objectifs de tout musulman soucieux du sort de la société humaine, dont il participe.
De la morale à la loi
Un dernier élément nous permet de déceler dans la nature individualiste des sociétés dites modernes, l'explication du développement et de la diffusion croissante de la violence à tous niveaux. Une société qui s'est "émancipée" et construite contre sa référence religieuse et partant contre toute référence religieuse, qui s'est atomisée à l'extrême en favorisant un mode de vie et de pensée égocentrique, désintégrateur, ne peut que se vouer, fatalement, à la perdition car toute idée même de société repose sur une morale, une vie collective organisée autour de valeurs centrales qui doivent assurer à l'homme sa pérennité et qui ne sont possible que dans l'application d'un code de conduite garantissant à tous le respect de ses droits dans l'accomplissement de ses devoirs. Il s'agit ici d'un code moral et non d'un code civil ou juridique car aucune loi ne peut décréter la morale chez ses administrés. La loi n'est que l'expression formelle d'un impératif moral qui lui est nécessairement antérieur.
Ce code moral, pour atteindre ses objectifs (qui peuvent se résumer à un seul : développer, puis sauvegarder l'humanité de l'homme pour qu'il survive), doit, dans son contenu, garantir un équilibre délicat et vital entre la nécessaire aspiration de l'homme d'atteindre le bonheur par une certaine liberté et la non moins nécessaire préservation de l'être humain des effets et des excès d'une telle liberté. Une bonne morale est une morale en harmonie avec la nature humaine.
Ceci est également vrai de tout régime politique qui doit assurer le libre et nécessaire développement de la nature humaine selon sa double disposition physique et spirituelle. On peut considérer qu'un régime politique a atteint ces objectifs lorsqu'il garantit à ses administrés ces quelques grandes orientations :
1) La préservation de leurs vies et de leurs biens.
2) Le respect et la protection de leurs vies spirituelles, religieuses et intellectuelles.
3) La défense d'un ordre équitable, fondé sur l'exigence de justice, en particulier dans les rapports entre gouvernants et gouvernés.
4) L'assurance qu'une authentique éducation et les moyens qu'elle exige, soit une perpétuelle priorité, car le sort de toute société humaine repose sur elle.
5) La préservation, sous toutes ses formes, de la dignité humaine, qui est l'indice ultime d'une société véritablement humaine.
Ces orientations sont la traduction, au niveau politique, de principes et de visées plus larges qui incombent, pour leur part, à la société toute entière et à l'humanité dans sa totalité. On retrouve précisément ces principes universels dans les orientations de la Shar'ia, qui postule cinq choses :
1) La préservation de la foi authentique du monothéisme islamique (al aqida).
2) La préservation de la vie humaine.
3) La protection des biens matériels.
4) La défense de l'honneur et de l'intégrité humaine.
5) La conservation des connaissances et la promotion de la science.