Au Sri Lanka, l'incinération des personnes victimes du coronavirus est toujours obligatoire, y compris pour les musulmans. De nombreux défenseurs des libertés fondamentales ont exhorté le gouvernement à respecter le droit à l'inhumation des Sri lankais de confession musulmane morts des suites du Covid-19. Les initiateurs d’une pétition lancée le 10 novembre ont rappelé que « la crémation allait à l’encontre des enseignements fondamentaux de l’Islam » et qu’elle était considérée comme « une profanation du corps ».
Outre l'indignation, cette obligation, appliquée depuis avril en dépit des directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui affirme que l’inhumation des morts du Covid-19 est tout aussi sûre que la crémation, suscite une véritable crainte au sein de la communauté musulmane sri lankaise. « Les musulmans ont été contraints de vivre dans l'ombre de la pandémie, non seulement par crainte d'être infectés par le virus et par le profilage racial, mais aussi par crainte de se voir refuser les derniers sacrements s'ils succombent à cette maladie », témoigne un activiste auprès d'UcaNews.
L'inquiétude est particulièrement marquée parmi les personnes âgées et malades : « Nos frères et sœurs musulmans nous disent que leurs personnes âgées et malades vivent dans la peur. Ils craignent que même s'ils succombent à une autre maladie, on leur refuse les derniers sacrements conformément à leurs croyances religieuses et à leurs pratiques culturelles. »
Lire aussi : Sri Lanka : dix ans après la guerre civile, le chemin de croix pour une meilleure coexistence interreligieuse et interethnique
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L'inquiétude est particulièrement marquée parmi les personnes âgées et malades : « Nos frères et sœurs musulmans nous disent que leurs personnes âgées et malades vivent dans la peur. Ils craignent que même s'ils succombent à une autre maladie, on leur refuse les derniers sacrements conformément à leurs croyances religieuses et à leurs pratiques culturelles. »
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L'alerte lancée par la coordinatrice résidente de l'ONU au Sri Lanka
Face à cette atteinte à la liberté religieux, la coordinatrice résidente des Nations Unies au Sri Lanka, Hanaa Singer, a envoyé le 12 novembre une lettre au Premier ministre Mahinda Rajapaksa pour inviter son gouvernement à revenir sur sa décision. L'OMS « indique que, selon les connaissances actuelles des symptômes de la Covid-19 et ses principaux modes de transmission, les chances de contamination lors de la manipulation de restes humains sont faibles (dès lors que des précautions sont prises, ndlr). La présomption courante selon laquelle les personnes mortes d'une maladie transmissible devraient être incinérées pour éviter sa propagation n'est pas étayée par des preuves », signifie-t-elle.
« Selon les directives de l'OMS, les personnes décédées à la suite de la Covid-19 peuvent donc être enterrées ou incinérées selon les normes locales et les préférences de la famille avec des protocoles appropriés à la manipulation du corps », indique en conséquence Hanaa Singer, qui met en garde le gouvernement contre les conséquences d'une interdiction de l'inhumation.
« Dans ce même contexte, il me semble important de vous informer que j'ai reçu des alertes importantes venant de la communauté musulmane mais aussi de personnes extérieures qui voient en votre politique actuelle, une discrimination des musulmans. Je crains que le fait de ne pas autoriser les enterrements n'ait un effet négatif sur la cohésion sociale et, plus important encore, que cela n'ait un impact sur les mesures visant à contenir la propagation du virus car cela pourrait décourager les personnes à solliciter des soins médicaux lorsqu'ils présentent des symptômes ou des antécédents de contact », affirme-t-elle.
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Au Sri Lanka, les musulmans s'insurgent contre l’incinération obligatoire des morts du Covid-19
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« Dans ce même contexte, il me semble important de vous informer que j'ai reçu des alertes importantes venant de la communauté musulmane mais aussi de personnes extérieures qui voient en votre politique actuelle, une discrimination des musulmans. Je crains que le fait de ne pas autoriser les enterrements n'ait un effet négatif sur la cohésion sociale et, plus important encore, que cela n'ait un impact sur les mesures visant à contenir la propagation du virus car cela pourrait décourager les personnes à solliciter des soins médicaux lorsqu'ils présentent des symptômes ou des antécédents de contact », affirme-t-elle.
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