Les renseignements généraux ont adressé un courrier à l’ensemble des dirigeants des différentes mosquées et salles de prières de la Seine Saint Denis. De vives réactions, et des sentiments d’indignations ont surgit. Le ministère de l’intérieur qualifie cette initiative de 'maladresse' mais partant d'une bonne intention .
« Mr le président de la salle de prière et Mr l’imam sont priés de bien vouloir se présenter au siége des RG de Bobigny munis de pièces : passeport, titre de séjour, carte de sécurité sociale, fiches de paye, quittances de loyer, livret de famille, feuilles d’impôt, photo d’identité, et diplôme » !... Voilà ce que demande la DDRG (direction départementale des renseignements généraux) dans un courrier s’adressant à la plupart des mosquées et des salles de prières de la Seine Saint Denis. Non sans provoquer de vives réactions chez la plupart des responsables musulmans.
Une pratique qui rappelle le règne de Vichy
Abderrahmane Dahmane président des mouvements démocrates musulmans qualifie ce courrier d’ « une pratique d’un autre âge qui rappelle le règne de Vichy ». Taxé de « harcèlement » à l’encontre de la communauté musulman par Azzedine Houacine président de l’UAM (Union des Associations Musulmanes), ce dernier ajoute « les responsables concernés n’entendent pas donner suite à ces convocations dans leur forme actuelle. »
« Comme si nous étions étrangers »
Mais plus grande fut ressenti l’indignation du côté de l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France). Reconnue proche de la pensée des frères musulmans, cette association participe activement au sein du processus des élections du conseil français du culte musulman, organisé par le ministère de l’intérieur. Occupant une place importante au sein de la communauté musulmane française de part leurs initiatives et leur présence sur le terrain sociale, elle est de loin la plus populaire parmi les institutions et associations participant au processus électoral. Ayant subit une première déception lors du discours du ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, prononcé à la mosquée de paris concernant le CFCM, c’est un deuxième déboire que de recevoir cette convocation des renseignements généraux. « Vous m’imaginez, moi, répondre à cette convocation, s’exclame le président de l’UOIF Foued Alaoui, ils nous demandent notre carte de séjour comme si nous étions censé être tous étranger ! »
Du côté du ministère de l’intérieur, on qualifie cette convocation de « maladresse » mais qui « part d’un bon sentiment »… La DDRG se dit comprendre la réaction des responsables musulmans et reconnaît que la demande d’information personnelle était « excessive ».
Avec la politique sécuritaire et de surveillance, mis en place depuis le 11 septembre, les responsables musulmans auront davantage de difficultés à défendre leurs droits. Mais jusqu’où iront les autorités françaises ?