Je t'avais rencontré dans le RER à Paris, alors que tu revenais du travail. Tu m'avais dit que tu étais d'origine cham et de tradition musulmane alors que je ne savais pas qu'il y avait des musulmans dans cette partie du monde.

Tu m'avais dit que tes parents s'étaient enfuis de cette région, car ton peuple subissait un génocide inhumain de la part du régime de Pol Pot (500 000 disparus au sein de la communauté cham, selon certaines sources) alors que je pensais que vous étiez des boat people ayant quitté cette région après le départ des Américains.

Tu m'avais présenté ton père, en me confiant qu'il ne reverrait certainement plus jamais son pays ni son peuple. Toi qui était né en France et espérais un jour visiter ton pays d'origine.

Sans que tu le saches, tu avais semé en moi les graines de la curiosité à propos de cette région du monde ainsi que de ton peuple et je t'en remercie. Avant de nous quitter, je t'avais promis qu'un jour j'irais à la découverte de ton peuple. Je dédie donc à ton père ces instants de vie auprès de son peuple.

Pour Monsieur Amad.