Venant d'un pays assez contestataire voire révolutionnaire, à savoir le pays du camembert, j'ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi certaines icônes nationales françaises s'étaient opposées à la Révolution française. Je pense en particulier à Victor Hugo et à Chateaubriand alors que, pourtant, ils soutenaient le peuple. En fait, la fin ne devait pas justifier certains moyens selon eux. Ils étaient, en effet, surtout inquiets de l'anarchie que cette révolution pouvait produire. L'Histoire parle ensuite d'elle-même.

Pour sa part, Tariq Ramadan, intellectuel suisse, affirmait que le réel moteur du changement social d'une société devait passer par l'action sociale. Cette vision du changement social lui avait été léguée par son très cher grand-père qui affirmait qu'il fallait combattre les hommes en utilisant l'arme de l'amour. On comprend mieux dans quel état d'esprit ce dernier mit en place 2 000 écoles ainsi que des services sociaux à travers toute l'Egypte.

Pol Pot ou l'extermination d'un peuple
A l'inverse, je trouve étrange ces révolutions qui prêchent le bien-être de l'être mais qui, en réalité, vont à l'encontre de ses propres aspirations. Lorsque je vois les dégâts humains de certaines idéologies, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans la tête ainsi que dans le cœur de certaines personnes.

En réalité, lorsqu'un être, un groupe d'individus ou un régime pensent détenir la vérité suprême, on en arrive très souvent à ce type de catastrophe humaine. Ainsi, si l'Europe a eu son Hitler, le Cambodge aura vu passer Pol Pot.

En 1975, il aura complètement vidé Pnom Penh de sa population, estimée à l'époque à 2 millions d'habitants afin de concentrer la population au sein de centres ruraux pour les faire travailler dans les champs. Imaginez Lyon vidée de sa population en trois jours afin d'alimenter en main d'œuvre les campagnes françaises. Au total, son régime totalitaire aura causé la mort de plus d'un million et demi d’individus, par des exécutions, par la torture, le travail forcé excessif, la maladie non traitée ou par la famine.

Durant mon séjour au Cambodge, je n'ai pas rencontré une seule personne n'ayant pas perdu un proche durant le régime de Pol Pot. Et quand je pense que le nom de Pol Pot lui avait alors été attribué par les Chinois car ils voyaient en lui un "Political Potential" je me dis que, lorsqu'elle le veut, la nature humaine peut choisir de ne pas s’élever. Qu'aura-t-il apporté à son peuple? Absolument rien, hormis la terreur, la mort et la désolation.

Triste histoire humaine qu'on peut encore ressentir aujourd'hui en flânant un peu à travers le Cambodge. Ainsi, si l'être n'est pas capable de se décentrer et de s'ouvrir aux autres, ce dernier se renferme et commence à voir l'autre comme un problème potentiel. Ensuite, lorsque cet être trouve une idéologie qui le conforte dans son statut, ce dernier croit détenir la vérité suprême et se place au-dessus des autres. Il n'a besoin ensuite que du pouvoir pour mener à bien sa politique pour son propre intérêt oubliant très souvent le bien-être des autres.

Qu'il est donc bon de douter de soi-même et de la vie. Qu'il est bon d'être au service des autres afin d'ouvrir son cœur et de s'éduquer à l'humilité.

Merci, cher maître Gandhi.

Rédigé par Dahmane Mazouzi le Samedi 5 Février 2011 | {0} Commentaires