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Sur le vif

Guantanamo: Amnesty International dénonce les détentions à l'isolement

| Jeudi 5 Avril 2007 à 08:49

           


Les conditions de vie des détenus de Guantanamo se sont dégradées depuis leur transfert dans les nouveaux quartiers de haute sécurité où ils sont maintenus à l'isolement, dénonce Amnesty International dans un rapport rendu public mercredi soir.

S'appuyant sur le témoignage d'avocats et de détenus, ainsi que sur des photos diffusées par l'armée, le rapport évoque dans le détail le Camp 6, un nouveau quartier ouvert en décembre sur la base navale américaine à Cuba.

Les prisonniers sont maintenus 22h sur 24 dans une cellule individuelle éclairée et surveillée en permanence mais sans accès à la lumière naturelle ou à l'air frais. Ils prennent leurs repas dans leur cellule et passent leurs récréations seuls dans une cour cernée de hauts murs, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

Ces conditions sont comparables à celles dans les prisons américaines de très haute sécurité, qui accueillent les prisonniers les plus dangereux. Mais même ces derniers peuvent, en améliorant leur comportement, obtenir le droit à un poste de radio ou de télévision, à des journaux, à échanger du courrier, à recevoir des visites...

Les quelque 165 prisonniers du Camp 6 n'ont accès à rien de cela, tout comme la centaine d'hommes détenus au Camp 5, un quartier comparable inauguré en octobre 2004 et la vingtaine de Camp Echo, une prison à l'écart où la Croix Rouge a qualifié les conditions de détention d'"extrêmement dures", dénonce Amnesty, qui s'inquiète pour la santé mentale des détenus.

Au total, près de 80% des quelque 385 détenus de Guantanamo sont à l'isolement, alors qu'à l'exception de l'Australien David Hicks, condamné la semaine dernière à 9 mois de prison après avoir plaidé coupable de soutien au terrorisme, aucun n'a été jugé, ni même inculpé.

"L'administration continue à croire qu'elle peut justifier les violations des droits de l'homme exercées au nom de la sécurité nationale. Peut-être le président (George W.) Bush doit-il réfléchir encore, parce que les appels à fermer ce camouflet aux valeurs américaines ne se font que plus pressants", a déclaré le directeur d'Amnesty aux Etats-Unis, Larry Cox.




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