Des harkis ont rendu hommage à une part de la mémoire de l’Algérie, à Cannes. Dimanche 24 juin, ils étaient venus en couple, entre amis, en famille ou seul-e-s pour se retrouver afin de « marcher dans les pas de la smala de l’émir Abdelkader ».
Tôt le matin, dans une ambiance de recueillement, ils étaient environ une soixantaine à embarquer au quai des îles, à Cannes. Un quart d’heure de traversée pour accoster à Sainte-Marguerite, une île où s’est écrit un chapitre peu connu de l’histoire de l’Algérie.
Tôt le matin, dans une ambiance de recueillement, ils étaient environ une soixantaine à embarquer au quai des îles, à Cannes. Un quart d’heure de traversée pour accoster à Sainte-Marguerite, une île où s’est écrit un chapitre peu connu de l’histoire de l’Algérie.
L’émir Abdelkader, un héros des deux rives
Au sud-est de la Croisette, Sainte-Marguerite est la première et la plus grande des îles de Lérins. 170 hectares et 8 km de périmètre. Des plages de galets et de petites baies. Cinq à six mille visiteurs journaliers en été. Des touristes qui profitent de la baignade et des 156 ha de forêt soigneusement entretenus par les agents de l’Office national des forêts (ONF).
En 1970, des ouvriers de l’ONF mettent au jour une zone de l’île qu’ils identifient sans peine. Ces ouvriers sont harkis et affirment qu’il s’agit d’un cimetière musulman. Les recherches leur donnent raison. Elles conduisent à la cour de l’émir Abdelkader qui fut confinée sur l’île en 1841.
Selon Jacques Murisasco, président de l’Association de défense du patrimoine historique de l’île, les conditions de vie des prisonniers étaient difficiles : « Il y avait beaucoup de maladies à cause de l’eau qui venait des gouttières et était stockée dans des citernes. » Les morts seront nombreux et ils seront enterrés sur place.
Belkacem Gueroui, dans un exposé passionnant, a souligné l’importance historique des sites de Sainte-Marguerite. Évoquant l’histoire des mamelouks de Napoléon Ier jusqu’à celle de la guerre de Crimée, il a montré la portée symbolique de cette promenade mémorielle. « Des harkis et leurs descendants à la rencontre de leur mémoire, sur les traces d’un héros des deux rives », dit-il.
Homme de génie, homme de science, l’émir Abdelkader fut un homme de foi, que l’Histoire retient comme un trait d’union polymorphe entre les Algériens, entre musulmans et chrétiens, Occident et Orient... Une figure humaniste de maître soufi, que la tradition orale élève au rang de mythe.
Lire aussi : Le chemin vers l’Histoire : l’exemple de l’émir Abdelkader
Au terme d’une randonnée, un imam a dirigé les bénédictions du groupe. Le silence de la foule, ces tombes ; modestes monticules de terre et de pierres au pied des arbres. Un moment de recueillement intense en émotion dans une ambiance de pèlerinage.
En 1970, des ouvriers de l’ONF mettent au jour une zone de l’île qu’ils identifient sans peine. Ces ouvriers sont harkis et affirment qu’il s’agit d’un cimetière musulman. Les recherches leur donnent raison. Elles conduisent à la cour de l’émir Abdelkader qui fut confinée sur l’île en 1841.
Selon Jacques Murisasco, président de l’Association de défense du patrimoine historique de l’île, les conditions de vie des prisonniers étaient difficiles : « Il y avait beaucoup de maladies à cause de l’eau qui venait des gouttières et était stockée dans des citernes. » Les morts seront nombreux et ils seront enterrés sur place.
Belkacem Gueroui, dans un exposé passionnant, a souligné l’importance historique des sites de Sainte-Marguerite. Évoquant l’histoire des mamelouks de Napoléon Ier jusqu’à celle de la guerre de Crimée, il a montré la portée symbolique de cette promenade mémorielle. « Des harkis et leurs descendants à la rencontre de leur mémoire, sur les traces d’un héros des deux rives », dit-il.
Homme de génie, homme de science, l’émir Abdelkader fut un homme de foi, que l’Histoire retient comme un trait d’union polymorphe entre les Algériens, entre musulmans et chrétiens, Occident et Orient... Une figure humaniste de maître soufi, que la tradition orale élève au rang de mythe.
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Un conservatoire de la mémoire des harkis
Youssef Djerfi, président de la Fédération des associations de harkis et de rapatriés (FAHR) est à l’origine de cette initiative. La FAHR avait quitté le devant de la scène harkie. Youssef Djerfi a repris son flambeau. En homme de réseaux, il s’est appuyé sur ses pairs. Kamel Michel Sadji est l’un dveux, à la tête de l’association Mémoire du camp du logis d’Anne.
Selon Kamel Michel Sadji, « les harkis sont de moins en moins nombreux... Il revient à la France et à leurs descendants de préserver leur mémoire pour la transmettre dans la dignité et le respect de la vérité historique ».
Depuis quatre ans, l’association Mémoire du camp du logis d'Anne porte l’ambitieux projet d’un conservatoire national de la mémoire harkie. « Un lieu de mémoire vivante, dont la réalisation permettra d’aborder l’avenir de manière pacifiée », explique Kamel Sadji. Prévu sur le site de l’ancien camp de harkis du logis d’Anne, dans la commune de Jouques (Bouches-du-Rhône), ce conservatoire prolonge le mémorial national des harkis qui se dresse sur ce site depuis 2012.
Serein et affable derrière une bonhommie bon enfant, Youssef Djerfi a su s’entourer pour réussir ce rassemblement. « Dans mon enfance, dit-il, on venait souvent sur l’île de Sainte-Marguerite. Nous n’avions pas conscience de certaines choses ; on ne nous expliquait pas. Maintenant, c’est à nous de montrer ces choses aux enfants en usant de pédagogie pour qu’ils puissent comprendre ».
Autour de lui, en plus de Kamel Sadji, il a su impliquer les associations Sauvegarde du camp Harkis Fuveau (Akila Cheriet), Mémoire Harkis rapatriés Provence (Malika Rezig), Terre du soleil (Mehabdi Bencherqui) ainsi que Ahmed Dakiche et Muriel Allioui. Tous de figures locales investies dans divers types d’actions en faveur des harkis.
Lire aussi :
Le chemin vers l’Histoire : l’exemple de l’émir Abdelkader
L’Émir Abdelkader, apôtre de la fraternité, de Mustapha Chérif
Selon Kamel Michel Sadji, « les harkis sont de moins en moins nombreux... Il revient à la France et à leurs descendants de préserver leur mémoire pour la transmettre dans la dignité et le respect de la vérité historique ».
Depuis quatre ans, l’association Mémoire du camp du logis d'Anne porte l’ambitieux projet d’un conservatoire national de la mémoire harkie. « Un lieu de mémoire vivante, dont la réalisation permettra d’aborder l’avenir de manière pacifiée », explique Kamel Sadji. Prévu sur le site de l’ancien camp de harkis du logis d’Anne, dans la commune de Jouques (Bouches-du-Rhône), ce conservatoire prolonge le mémorial national des harkis qui se dresse sur ce site depuis 2012.
Serein et affable derrière une bonhommie bon enfant, Youssef Djerfi a su s’entourer pour réussir ce rassemblement. « Dans mon enfance, dit-il, on venait souvent sur l’île de Sainte-Marguerite. Nous n’avions pas conscience de certaines choses ; on ne nous expliquait pas. Maintenant, c’est à nous de montrer ces choses aux enfants en usant de pédagogie pour qu’ils puissent comprendre ».
Autour de lui, en plus de Kamel Sadji, il a su impliquer les associations Sauvegarde du camp Harkis Fuveau (Akila Cheriet), Mémoire Harkis rapatriés Provence (Malika Rezig), Terre du soleil (Mehabdi Bencherqui) ainsi que Ahmed Dakiche et Muriel Allioui. Tous de figures locales investies dans divers types d’actions en faveur des harkis.
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