Les révoltes qui se produisent aujourd’hui dans les quartiers populaires londoniens doivent nous interroger sur nos problèmes nationaux. Nos banlieues sont-elles à l’abri de ce type d’exposition sociale ?
Ma réponse est claire : NON. Nous ne sommes pas à l’abri d’une déflagration sociale du même ordre.
Pourquoi ? En 2005, la France a connu durant presque un mois et demi les plus importantes révoltes de banlieues des 30 dernières années, depuis que la fameuse politique de la ville a été instaurée. Comme à Tottenam, ces révoltes avaient démarré par la mort : deux jeunes adolescents électrocutés à Clichy-sous-Bois. Se sont ensuivis 10 000 voitures brûlées, un couvre-feu instauré, de nombreuses promesses politiques pour régler « LE » problème des banlieues…
Ma réponse est claire : NON. Nous ne sommes pas à l’abri d’une déflagration sociale du même ordre.
Pourquoi ? En 2005, la France a connu durant presque un mois et demi les plus importantes révoltes de banlieues des 30 dernières années, depuis que la fameuse politique de la ville a été instaurée. Comme à Tottenam, ces révoltes avaient démarré par la mort : deux jeunes adolescents électrocutés à Clichy-sous-Bois. Se sont ensuivis 10 000 voitures brûlées, un couvre-feu instauré, de nombreuses promesses politiques pour régler « LE » problème des banlieues…
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Plus de six ans après ces révoltes, rien n’a changé. Pire, la situation s’est dégradée dans les 751 zones urbaines sensibles, où vivent près de 6 millions de personnes (10 % de la population française) :
‒ le taux chômage, qui était déjà élevé avant la crise, a connu des niveaux records atteignant 45 % dans certaines zones ;
‒ les financements octroyés aux associations reconnues pour leurs actions de terrain, œuvrant dans les domaines éducatif, sportif, culturel ou économique, ont fondu comme neige au soleil, vidant certains quartier de ce tissu humain si important pour la cohésion sociale ;
‒ les derniers débats nationaux comme celui sur l’identité nationale ont conduit à stigmatiser davantage les habitants de ces quartiers et à alimenter un peu plus le désespoir et l’idée d’exclusion. Cette stigmatisation a conduit à des idées reçues, à des stéréotypes, à un rejet et à une méfiance supplémentaire de la part de ceux qui ne sont pas de ces quartiers. « On » a accentué la fracture relationnelle entre ces groupes de population qui ne se mélangeaient déjà pas beaucoup, ne se connaissent pas et se craignent par méconnaissance.
‒ le taux chômage, qui était déjà élevé avant la crise, a connu des niveaux records atteignant 45 % dans certaines zones ;
‒ les financements octroyés aux associations reconnues pour leurs actions de terrain, œuvrant dans les domaines éducatif, sportif, culturel ou économique, ont fondu comme neige au soleil, vidant certains quartier de ce tissu humain si important pour la cohésion sociale ;
‒ les derniers débats nationaux comme celui sur l’identité nationale ont conduit à stigmatiser davantage les habitants de ces quartiers et à alimenter un peu plus le désespoir et l’idée d’exclusion. Cette stigmatisation a conduit à des idées reçues, à des stéréotypes, à un rejet et à une méfiance supplémentaire de la part de ceux qui ne sont pas de ces quartiers. « On » a accentué la fracture relationnelle entre ces groupes de population qui ne se mélangeaient déjà pas beaucoup, ne se connaissent pas et se craignent par méconnaissance.
Alors que faire ?
Les ministères successifs ont conçu de nombreux rapports qui, globalement, reprennent deux axes vitaux et prioritaires :
‒ l’emploi et la formation ;
‒ l’éducation.
Afin de résoudre ces problèmes, nous devons être pragmatiques et agir très concrètement. Je propose des solutions concrètes dont les premiers effets se feraient sentir à court terme.
En voici quelques-unes :
L’emploi ne se décrète pas, il se crée ! Les caisses de l’Etat étant vides et la rigueur budgétaire annoncée dans un contexte international obligeant la France et d’autres pays aux restrictions me conduisent à exclure la création d’emplois dans la fonction publique. La création d’emplois en faveur des banlieues devra donc se faire dans le secteur privé. Pour cela, il est nécessaire de :
• Créer d’un comité d’expansion économique des banlieues ; coût estimé entre 700 millions et 1 milliard d’euros par an (soit, tout au plus, 167 €/an/habitant des quartiers), dont les missions seraient notamment de :
‒ soutenir la création d’entreprises dans les quartiers : centraliser les moyens humains et financiers aujourd’hui éclaté ;
‒ aider les PME installées dans ces territoires à se développer (conseil, moyens financiers, mise en réseaux d’affaires) ;
‒ promouvoir ces territoires afin d’y faire venir de nouvelles entreprises (en collaboration avec l’ANRU, Agence nationale pour la rénovation urbaine).
• Mettre en place les emplois francs (exonération de charges patronales pour toute entreprise recrutant une personne habitant une zone urbaine sensible).
• Réformer le mode de nominations de postes de professeurs des collèges et lycées : ces quartiers ont besoin des meilleurs professeurs, de « commandos éducatifs de la République » et non pas de jeunes professeurs inexpérimentés trop souvent affectés dans les établissements.
Avec près de 25 % des naissances dans ces territoires (INSEE), nos quartiers populaires sont un enjeu majeur d’avenir pour notre pays.
Je lance donc un appel à nos responsables politiques : à moins de douze mois de l’élection présidentielle, les enfants de Marianne, les oubliés de la République attendent non pas la charité, mais que notre pays les aide à changer le destin que leur réserve le déterminisme social français, encore trop pesant dans notre société.
Aidez-nous à construire notre ascenseur social !
* Aziz Senni est entrepreneur, fondateur de Business angels des cités (BAC), le premier fond d’investissement dédié au développement économique des banlieues (www.bac-partenaires.fr). Il est également l'auteur de Monte ton biz : les 10 commandements de l’entrepreneur des cités (Ed. Pearson, 2010) et de L'ascenseur social est en panne, j’ai pris l’escalier (Ed. L’Archipel, 2005).
‒ l’emploi et la formation ;
‒ l’éducation.
Afin de résoudre ces problèmes, nous devons être pragmatiques et agir très concrètement. Je propose des solutions concrètes dont les premiers effets se feraient sentir à court terme.
En voici quelques-unes :
L’emploi ne se décrète pas, il se crée ! Les caisses de l’Etat étant vides et la rigueur budgétaire annoncée dans un contexte international obligeant la France et d’autres pays aux restrictions me conduisent à exclure la création d’emplois dans la fonction publique. La création d’emplois en faveur des banlieues devra donc se faire dans le secteur privé. Pour cela, il est nécessaire de :
• Créer d’un comité d’expansion économique des banlieues ; coût estimé entre 700 millions et 1 milliard d’euros par an (soit, tout au plus, 167 €/an/habitant des quartiers), dont les missions seraient notamment de :
‒ soutenir la création d’entreprises dans les quartiers : centraliser les moyens humains et financiers aujourd’hui éclaté ;
‒ aider les PME installées dans ces territoires à se développer (conseil, moyens financiers, mise en réseaux d’affaires) ;
‒ promouvoir ces territoires afin d’y faire venir de nouvelles entreprises (en collaboration avec l’ANRU, Agence nationale pour la rénovation urbaine).
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