Le discours d'Emmanuel Macron mardi 27 novembre n’a guère satisfait les gilets jaunes. Ils attendaient des mesures concrètes du gouvernement mais ce dernier a annoncé vouloir maintenir le cap, assurant que la hausse des taxes sur le carburant sera bien mis en oeuvre dès le 1er janvier 2019. En colère, le mouvement est bien décidé à manifester en masse samedi 1er décembre à travers la France, et en particulier à Paris, afin de faire valoir diverses revendications qui vont désormais au-delà de la question des taxes et de la transition écologique.
Le comité Adama, fondé en juillet 2016 pour faire toute la lumière sur la mort d’Adama Traoré des suites d’une violente interpellation de la gendarmerie, appelle, depuis lundi 26 novembre, les habitants des quartiers populaires, « confrontés aux mêmes problématiques sociales que les territoires ruraux ou périurbains – dits "périphériques – touchés par la politique ultra libérale de Macron », à rejoindre la manifestation des gilets jaunes le 1er décembre.
Lire aussi : L’affaire Adama Traoré nous concerne tous, pour affirmer et défendre l’égalité des droits
« À ces inégalités sociales, s'ajoutent le racisme, les humiliations quotidiennes et les violences policières. Violences policières auxquelles les gilets jaunes sont aussi confrontés aujourd'hui à leur tour », appuie le comité Adama, qui souhaite aussi prendre part à ce mouvement pour ne pas laisser « le terrain à l’extrême droite ». Dans son appel (voir encadré plus bas), il indique ainsi vouloir voir les manifestants réaffirmer les « positions contre le racisme à l’intérieur du mouvement des gilets jaunes ».
Le collectif insiste sur la nécessité de lutter contre le racisme après que de nombreuses violences racistes ont été recensées en France. Un des derniers exemples en date : des gilets jaunes ont signalé le 20 novembre à la gendarmerie un camion-citerne avec de nombreux migrants à l’intérieur. Un individu filmant la scène a appelé à la réalisation d’un « barbecue géant » avec les migrants. « On a été bon les gars, mieux que la douane », a ajouté l’individu contre qui une enquête est aujourd’hui ouverte pour « injure publique à caractère raciste ».
A Cognac (Charente-Maritime), une automobiliste noire a été brutalisée physiquement et verbalement par des gilets jaunes qui la bloquaient, sous les yeux de ses enfants. « Retourne chez toi », « Retourne dans ton pays », « Dégage », « Casse-toi pouffiasse », « L’histoire des Noirs, on ne veut plus entendre parler de ça », lui ont-ils lancé. Dans l'Aisne, une femme a également été forcée de retirer son voile. Des manifestants ont même mis leurs gilets jaunes sur la tête « pour mimer le voile islamique, insulter l’automobiliste et lui faire des grimaces ». Des violences parmi d'autres, minoritaires mais qui ternissent l'image du mouvement.
« Faisons alliance à égalité, avec nos spécificités, contre le régime Macron qui détruit nos vies, et qui nous laisse agoniser chaque fin de mois pour parvenir à nourrir nos familles » conclut le comité Adama.
Le comité Adama, fondé en juillet 2016 pour faire toute la lumière sur la mort d’Adama Traoré des suites d’une violente interpellation de la gendarmerie, appelle, depuis lundi 26 novembre, les habitants des quartiers populaires, « confrontés aux mêmes problématiques sociales que les territoires ruraux ou périurbains – dits "périphériques – touchés par la politique ultra libérale de Macron », à rejoindre la manifestation des gilets jaunes le 1er décembre.
Lire aussi : L’affaire Adama Traoré nous concerne tous, pour affirmer et défendre l’égalité des droits
« À ces inégalités sociales, s'ajoutent le racisme, les humiliations quotidiennes et les violences policières. Violences policières auxquelles les gilets jaunes sont aussi confrontés aujourd'hui à leur tour », appuie le comité Adama, qui souhaite aussi prendre part à ce mouvement pour ne pas laisser « le terrain à l’extrême droite ». Dans son appel (voir encadré plus bas), il indique ainsi vouloir voir les manifestants réaffirmer les « positions contre le racisme à l’intérieur du mouvement des gilets jaunes ».
Le collectif insiste sur la nécessité de lutter contre le racisme après que de nombreuses violences racistes ont été recensées en France. Un des derniers exemples en date : des gilets jaunes ont signalé le 20 novembre à la gendarmerie un camion-citerne avec de nombreux migrants à l’intérieur. Un individu filmant la scène a appelé à la réalisation d’un « barbecue géant » avec les migrants. « On a été bon les gars, mieux que la douane », a ajouté l’individu contre qui une enquête est aujourd’hui ouverte pour « injure publique à caractère raciste ».
A Cognac (Charente-Maritime), une automobiliste noire a été brutalisée physiquement et verbalement par des gilets jaunes qui la bloquaient, sous les yeux de ses enfants. « Retourne chez toi », « Retourne dans ton pays », « Dégage », « Casse-toi pouffiasse », « L’histoire des Noirs, on ne veut plus entendre parler de ça », lui ont-ils lancé. Dans l'Aisne, une femme a également été forcée de retirer son voile. Des manifestants ont même mis leurs gilets jaunes sur la tête « pour mimer le voile islamique, insulter l’automobiliste et lui faire des grimaces ». Des violences parmi d'autres, minoritaires mais qui ternissent l'image du mouvement.
« Faisons alliance à égalité, avec nos spécificités, contre le régime Macron qui détruit nos vies, et qui nous laisse agoniser chaque fin de mois pour parvenir à nourrir nos familles » conclut le comité Adama.
Texte de l'appel du Comité Adama à manifester samedi 1er décembre aux cotés des gilets jaunes
« Les quartiers populaires sont confrontés aux mêmes problématiques sociales que les territoires ruraux ou périurbains - dits "périphériques" - touchés par la politique ultra libérale de Macron.
Nous aussi, nous habitons des territoires enclavés, même à proximité des grands centres urbains.
Nous aussi, habitant-es des quartiers populaires, nous travaillons le plus souvent dans les secteurs les plus précaires pour des salaires de misère.
Nous aussi, nous devons parfois faire plusieurs heures de voiture pour nous rendre sur nos lieux de travail : dans des usines, dans des entrepôts, dans le nettoyage industriel ou encore dans le secteur de la sécurité. Pour beaucoup parmi nous, c'est aussi le chômage, qui atteint 40 % dans certains quartiers.
À ces inégalités sociales, s'ajoutent le racisme, les humiliations quotidiennes et les violences policières. Violences policières auxquelles les gilets jaunes sont aussi confrontés aujourd'hui à leur tour. Après celui contre la loi Travail, c'est maintenant le mouvement des gilets jaunes qui connait cette répression.
Ne laissons pas le terrain à l'extrême droite, et réaffirmons nos positions contre le racisme à l'intérieur du mouvement des gilets jaunes.
Faisons alliance à égalité, avec nos spécificités, contre le régime Macron qui détruit nos vies, et qui nous laisse agoniser chaque fin de mois pour parvenir à nourrir nos familles.
Nous appelons tous les habitant-es des quartiers populaires à venir massivement se battre pour leur dignité le samedi 1er décembre. Comme le font les habitants de La Réunion qui nous ont montré la voie.
Avec le soutien de l'Action antifasciste Paris-Banlieue, Plateforme d'enquête militante. »
« Les quartiers populaires sont confrontés aux mêmes problématiques sociales que les territoires ruraux ou périurbains - dits "périphériques" - touchés par la politique ultra libérale de Macron.
Nous aussi, nous habitons des territoires enclavés, même à proximité des grands centres urbains.
Nous aussi, habitant-es des quartiers populaires, nous travaillons le plus souvent dans les secteurs les plus précaires pour des salaires de misère.
Nous aussi, nous devons parfois faire plusieurs heures de voiture pour nous rendre sur nos lieux de travail : dans des usines, dans des entrepôts, dans le nettoyage industriel ou encore dans le secteur de la sécurité. Pour beaucoup parmi nous, c'est aussi le chômage, qui atteint 40 % dans certains quartiers.
À ces inégalités sociales, s'ajoutent le racisme, les humiliations quotidiennes et les violences policières. Violences policières auxquelles les gilets jaunes sont aussi confrontés aujourd'hui à leur tour. Après celui contre la loi Travail, c'est maintenant le mouvement des gilets jaunes qui connait cette répression.
Ne laissons pas le terrain à l'extrême droite, et réaffirmons nos positions contre le racisme à l'intérieur du mouvement des gilets jaunes.
Faisons alliance à égalité, avec nos spécificités, contre le régime Macron qui détruit nos vies, et qui nous laisse agoniser chaque fin de mois pour parvenir à nourrir nos familles.
Nous appelons tous les habitant-es des quartiers populaires à venir massivement se battre pour leur dignité le samedi 1er décembre. Comme le font les habitants de La Réunion qui nous ont montré la voie.
Avec le soutien de l'Action antifasciste Paris-Banlieue, Plateforme d'enquête militante. »