3. Quelques exemples d’innovations « muhdathah » à l’époque du Prophète Muhammad
a. Dans un hadith célèbre de Sahih Al Bukhari, n° 1098, il est rapporté que Bilal, compagnon et muezzin du Prophète, a instauré une prière surérogatoire (nafilah) qu’il accomplissait après chaque ablution (purification rituelle). Le Prophète ne le lui a pas reproché. Au contraire, il lui a annoncé une bonne et heureuse récompense pour cette bonne œuvre.
b. Dans un hadith de Rifâ’a ibn Rafi’, dans Sahih Al Bukhari : « Nous prions sous la direction du Prophète. Quand il s’est remis de l’inclinaison (roukou’) en disant : "Allah écoute bien celui qui Le loue (sami’a Allah liman hamidah)", un homme a dit : "Ô Seigneur (Allah) ! A Toi les louanges, beaucoup de bonnes et généreuses louanges bénies, plein les cieux et plein la terre et plein de tout ce que Tu voudras au-delà d'eux" (rabanâ wa lakalhamd, hamdane kathîrane tayyibane mubârakane). A la fin de la prière, le Prophète dit : "Qui a parlé ?" L’homme répond : "Moi." Le Prophète dit : "J’ai vu plus de trente anges s’empresser pour l’inscrire (dans tes bonnes œuvres)". »
Ce hadith indique clairement que l’homme a prononcé une parole que le Prophète lui-même n’avait pas prononcée auparavant et que le Prophète ne le lui a pas reproché, au contraire !
c. Le hadith de Anas Ibn Malik (Al Bukhari n°774) rapporte que l’imam désigné par le Prophète, pour diriger les prières dans la mosquée Quba (près de Médine), avait pris l’habitude de réciter les deux sourates Al-Fatiha et Al-Ikhlas, suivies d’une autre sourate ou de quelques versets. Certains fidèles lui ont reproché de ne pas faire comme le Prophète Muhammad, qui avait l’habitude de réciter uniquement la Fatiha suivie d’une autre sourate. Interrogé par le Prophète sur la raison de cette pratique, l’imam lui dit qu’il aimait sourate Al-Ikhlas. Le Prophète lui dit alors : « Ton amour à cette sourate te fera rentrer au Paradis ! » Donc, loin de reprocher à l’imam de ne pas faire comme lui, le Prophète a, au contraire, agréé sa pratique.
b. Dans un hadith de Rifâ’a ibn Rafi’, dans Sahih Al Bukhari : « Nous prions sous la direction du Prophète. Quand il s’est remis de l’inclinaison (roukou’) en disant : "Allah écoute bien celui qui Le loue (sami’a Allah liman hamidah)", un homme a dit : "Ô Seigneur (Allah) ! A Toi les louanges, beaucoup de bonnes et généreuses louanges bénies, plein les cieux et plein la terre et plein de tout ce que Tu voudras au-delà d'eux" (rabanâ wa lakalhamd, hamdane kathîrane tayyibane mubârakane). A la fin de la prière, le Prophète dit : "Qui a parlé ?" L’homme répond : "Moi." Le Prophète dit : "J’ai vu plus de trente anges s’empresser pour l’inscrire (dans tes bonnes œuvres)". »
Ce hadith indique clairement que l’homme a prononcé une parole que le Prophète lui-même n’avait pas prononcée auparavant et que le Prophète ne le lui a pas reproché, au contraire !
c. Le hadith de Anas Ibn Malik (Al Bukhari n°774) rapporte que l’imam désigné par le Prophète, pour diriger les prières dans la mosquée Quba (près de Médine), avait pris l’habitude de réciter les deux sourates Al-Fatiha et Al-Ikhlas, suivies d’une autre sourate ou de quelques versets. Certains fidèles lui ont reproché de ne pas faire comme le Prophète Muhammad, qui avait l’habitude de réciter uniquement la Fatiha suivie d’une autre sourate. Interrogé par le Prophète sur la raison de cette pratique, l’imam lui dit qu’il aimait sourate Al-Ikhlas. Le Prophète lui dit alors : « Ton amour à cette sourate te fera rentrer au Paradis ! » Donc, loin de reprocher à l’imam de ne pas faire comme lui, le Prophète a, au contraire, agréé sa pratique.
4. Quelques exemples d’innovations « muhdathah » pendant et après les quatre califes
a. Le premier calife Abou Bakr As-Saddiq, à la demande d'Omar, a procédé à l’assemblage du Saint Coran sur un seul ouvrage, malgré la réticence de certains compagnons arguant que le Prophète ne l’a pas fait de son vivant (Sahih Al Bukhari, n° 4986).
b. L’instauration par Omar (QDA) de la prière de tarawih du mois de Ramadan dans la forme pratiquée de nos jours et qui qualifia lui-même de « bonne bid’ah », comme le rapportent l’imâm Mâlik dans le Muwatta et l’imâm Al Bukhâri dans son Sahih.
c. Abdellah Ibn Omar considérait que la prière Adh-Duha (lorsque le soleil s’élève dans l’horizon au matin), a été instaurée après Othman (QAG).
d. Othmane, a instauré un deuxième adhan pour appeler les fidèles à la prière du vendredi (Al Boukhari, n° 912).
e. A l’époque du Prophète Muhammad, les lettres de l’alphabet arabe ne comportaient pas de points diacritiques. Ainsi, les lettres ب ت ث ن ي s’écrivaient toutes de la même manière. Les points ont été introduits par Abu Al Aswad Adduali (mort en 69 après l’Hégire), compagnon de l’imam Ali, en réponse aux difficultés que rencontraient les musulmans non arabophones à lire le Coran.
Plus tard, son élève Yahya ibn Ya’mar (mort en 129 après l’Hégire), puis Ahmed Khalil Al Farâhîdî (mort en 173 après l’Hégire) et son élève Sibawayh (mort en 180 après l’Hégire), avaient introduit et perfectionné l’utilisation des voyelles simples et les règles de la grammaire.
Aujourd’hui, aucune personne sensée n’aurait l’idée de réécrire et, a fortiori, de diffuser le Saint Coran en alphabet arabe tel qu’il était à l’époque du Prophète. Car il serait illisible pour une grande majorité des musulmans !
b. L’instauration par Omar (QDA) de la prière de tarawih du mois de Ramadan dans la forme pratiquée de nos jours et qui qualifia lui-même de « bonne bid’ah », comme le rapportent l’imâm Mâlik dans le Muwatta et l’imâm Al Bukhâri dans son Sahih.
c. Abdellah Ibn Omar considérait que la prière Adh-Duha (lorsque le soleil s’élève dans l’horizon au matin), a été instaurée après Othman (QAG).
d. Othmane, a instauré un deuxième adhan pour appeler les fidèles à la prière du vendredi (Al Boukhari, n° 912).
e. A l’époque du Prophète Muhammad, les lettres de l’alphabet arabe ne comportaient pas de points diacritiques. Ainsi, les lettres ب ت ث ن ي s’écrivaient toutes de la même manière. Les points ont été introduits par Abu Al Aswad Adduali (mort en 69 après l’Hégire), compagnon de l’imam Ali, en réponse aux difficultés que rencontraient les musulmans non arabophones à lire le Coran.
Plus tard, son élève Yahya ibn Ya’mar (mort en 129 après l’Hégire), puis Ahmed Khalil Al Farâhîdî (mort en 173 après l’Hégire) et son élève Sibawayh (mort en 180 après l’Hégire), avaient introduit et perfectionné l’utilisation des voyelles simples et les règles de la grammaire.
Aujourd’hui, aucune personne sensée n’aurait l’idée de réécrire et, a fortiori, de diffuser le Saint Coran en alphabet arabe tel qu’il était à l’époque du Prophète. Car il serait illisible pour une grande majorité des musulmans !
Que faut-il conclure ?
La position majoritaire, qui consiste à évaluer chaque innovation à la lumière de sa conformité aux principes généraux de la religion musulmane et le bien qu’elle peut introduire dans la vie des Hommes, trouve ses appuis sur les textes fondateurs et les finalités de la religion musulmane.
C’est cette position qui a permis aux musulmans, tout au long de l’Histoire, de faire progresser de nombreux domaines des sciences religieuses et profanes en tirant profit de tous les savoirs que l’humanité a pu développer, tout en restant conformes aux principes et fondement du droit musulman.
L’évolution de la calligraphie arabe par l’introduction des points diacritiques et le développement de la grammaire arabe, inspirés par le souci de faciliter l’accès à la lecture et à la compréhension du texte coranique, ont permis par la même occasion de transformer la langue arabe d’une langue orale en langue écrite, avec des conséquences connues sur la diffusion du savoir.
La volonté des savants musulmans de déterminer la direction de la qibla ainsi que les horaires des prières canoniques (notamment la prière Al-Asr) leur a permis de faire progresser d’une manière significative les mathématiques, notamment et l’astronomie.
Le souci d’authentifier la parole du Prophète et de la sauvegarder de toute altération a permis d’inventer des sciences et procédures uniques et originales dans la transmission du savoir. L’innovation, loin d’être toujours attaché à l’égarement, a souvent été au cœur du progrès.
*****
Mohammed Moussaoui est président de l’Union des mosquées de France (UMF).
C’est cette position qui a permis aux musulmans, tout au long de l’Histoire, de faire progresser de nombreux domaines des sciences religieuses et profanes en tirant profit de tous les savoirs que l’humanité a pu développer, tout en restant conformes aux principes et fondement du droit musulman.
L’évolution de la calligraphie arabe par l’introduction des points diacritiques et le développement de la grammaire arabe, inspirés par le souci de faciliter l’accès à la lecture et à la compréhension du texte coranique, ont permis par la même occasion de transformer la langue arabe d’une langue orale en langue écrite, avec des conséquences connues sur la diffusion du savoir.
La volonté des savants musulmans de déterminer la direction de la qibla ainsi que les horaires des prières canoniques (notamment la prière Al-Asr) leur a permis de faire progresser d’une manière significative les mathématiques, notamment et l’astronomie.
Le souci d’authentifier la parole du Prophète et de la sauvegarder de toute altération a permis d’inventer des sciences et procédures uniques et originales dans la transmission du savoir. L’innovation, loin d’être toujours attaché à l’égarement, a souvent été au cœur du progrès.
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Mohammed Moussaoui est président de l’Union des mosquées de France (UMF).