Non, la guerre en Irak n’est pas finie comme nous le prouvent les récents événements qui ont éclaté là-bas. La coalition anglo-américaine se heurte à une résistance farouche à Falloudja. Cette ville sunnite, située à 50 km à l’ouest de Bagdad, n’a toujours pas déposé les armes.
Lundi, trois explosions ont causé la mort de plusieurs irakiens et blessé quelques autres. L’une des déflagrations a fortement endommagé la mosquée Al Hassan. L’imam de la mosquée est bien vivant mais gravement blessé. Selon certaines sources non vérifiées, il aurait perdu l’usage d’une de ses jambes. Mais tous n’ont pas été aussi chanceux, en effet six étudiants en théologie seraient morts sous les décombres. Ces explosions seraient dues selon des témoins, affirmant avoir entendu peu auparavant des avions américains survoler la ville, à des raids aériens. Toutefois, cette information n’a pas été confirmée par les forces occupantes sur place. Ces incidents continuent d’exacerber les ressentiments de la population irakienne à l’égard de la coalition. La destruction du lieu de culte musulman est vécue comme une véritable provocation par la population majoritairement sunnite. Des représailles immédiates eurent lieu. Ainsi, mardi quatre soldats américains étaient tués par des tirs au lance-roquette et plusieurs autres blessés. Il ne s’agit pas du premier incident de ce genre dans la région et vraisemblablement pas du dernier.
Bush et Blair dans l’embarras
Nous sommes bien loin des scènes de liesse sorties tout droit de l’imagination débridée de Mr Bush. Ce qu’il a bien fini par reconnaître à contre cœur avec le premier ministre britannique Tony Blair. Aveux qui fragilisent d’autant plus leurs situations dans leurs pays respectifs. En effet, accusés d’avoir manipulé l’opinion publique en brandissant l’argument de la menace chimique et des armes de destructions massives, ils doivent faire face au mécontentement grandissant de leur électorat. Leurs opposants politiques, Démocrates aux USA et conservateurs en Grande Bretagne en mal d’électorat ne se privent pas pour en faire de gorges chaudes. Le patriotisme a lui aussi ses limites.
Il est également douteux que lorsque la situation s’envenime en Irak, elle s’apaise en Palestine. Hasard ou stratégie ? L’histoire nous a montré que les coïncidences n’existaient pas mais entre la méfiance que le soudain revirement américain et israélien sur la question palestinienne peut nous inspirer et la paranoïa, il n’y a qu’un pas. Et la soudaine attitude conciliante de Mr Sharon a de quoi laisser perplexe …