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Irak : une mission électorale sécurisée par l’ONU

Rédigé par Bouali Houda | Mardi 27 Janvier 2004 à 00:00

           

Kofi Annan a annoncé mardi qu'il était prêt à envoyer en Irak une mission chargée d'étudier la possibilité d'organiser des élections législatives d'ici le milieu de l'année mais il a subordonné l'envoi de cette équipe à des assurances en matière de sécurité.
'Une fois que j'aurai obtenu l'assurance que les autorités provisoires garantiront les conditions de sécurité nécessaires, j'enverrai une mission en Irak pour répondre aux demandes qui m'ont été faites', a dit le secrétaire général des Nations unies, qui est en visite à Paris.



 

Kofi Annan a annoncé mardi qu'il était prêt à envoyer en Irak une mission chargée d'étudier la possibilité d'organiser des élections législatives d'ici le milieu de l'année mais il a subordonné l'envoi de cette équipe à des assurances en matière de sécurité.

'Une fois que j'aurai obtenu l'assurance que les autorités provisoires garantiront les conditions de sécurité nécessaires, j'enverrai une mission en Irak pour répondre aux demandes qui m'ont été faites', a dit le secrétaire général des Nations unies, en visite à Paris.

 

 

les Irakiens choisiront eux-mêmes

Un attentat contre le quartier général de l'Onu à Bagdad avait fait 22 morts le 19 août. Parmi les victimes figurait Sergio Vieira de Mello, chef de la mission onusienne en Irak.

Il reste peu de temps pour préparer les élections en Irak. Le projet américain implique que la formule adoptée soit arrêtée avant la fin février, afin qu'une Assemblée nationale et un gouvernement puissent être nommés avant le transfert de pouvoir aux Irakiens.

'La mission, a précisé Kofi Annan dans un communiqué en anglais remis à la presse, sera chargée d'étudier les positions d'un large éventail de la société irakienne, dans le cadre de la recherche des solutions qui pourraient être mises en oeuvre pour parvenir à la formation d'un gouvernement provisoire'.

Dans son communiqué, le secrétaire général de l'Onu précise que le conseil intérimaire de gouvernement (CIG) et l'Autorité provisoire de la coalition (CPA) lui ont demandé de dépêcher une mission sur place pour déterminer s'il était possible d'organiser des élections législatives avant le transfert de souveraineté prévu le 30 juin et sinon quelles étaient les alternatives.

'J'ai déjà clairement expliqué qu'à mon avis il n'y a pas une seule 'voie juste'. Je m'en tiens fermement à la conviction que le chemin le plus viable sera celui que les Irakiens choisiront eux-mêmes', a dit Kofi Annan.

'Un consensus de toutes les parties en Irak serait la meilleure garantie d'un accord sur un gouvernement de transition légitime et crédible', a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'Onu a précisé que la mission lui rendrait compte de ses travaux quand elle serait de retour à New York, au siège de l'organisation. Aucune date précise n'a été donnée pour le départ des émissaires des Nations unies.

'Les Nations unies peuvent jouer un rôle constructif et aider à venir à bout de l'impasse actuelle', a ajouté Kofi Annan.

 

 

Brahimi à Washington

Le processus préconisé par Washington implique l'élection de délégués par des assemblées dans les 18 provinces irakiennes, ces représentants étant ensuite appelés à élire des délégués pour une Assemblée nationale. Cette dernière choisirait ensuite un gouvernement provisoire et un chef d'Etat.

L'ayatollah Ali Sistani, l'autorité chiite la plus révérée en Irak, préconise des élections directes qui favoriseraient les Chiites, lesquels représentent 60% des 25 millions d'Irakiens.

Des alliés de Sistani ont laissé entendre que l'ayatollah se plierait à une décision de l'Onu, ce qui a amené l'administration Bush, qui avait jusqu'ici dédaigné les Nations unies, à souhaiter désormais qu'Annan donne une légitimité au processus.

La perspective d'organiser en Irak des élections directes inquiète, outre Washington, certains responsables de l'Onu, qui craignent, en plus des problèmes liés au court délai alloué pour leur préparation, que le climat de violence régnant dans le pays favorise les courants extrémistes.

Une transition progressive vers la souveraineté des Irakiens permettrait de bâtir des institutions, de former des partis politiques et de former des alliances transversales ignorant les barrières confessionnelles.

Les Etats-Unis souhaitent que Lakhdar Brahimi, l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, tout juste revenu d'une mission de représentant spécial de l'Onu en Afghanistan, joue un rôle central dans ce processus.

Jusqu'ici, Brahimi, devenu proche conseiller d'Annan, s'est refusé à se rendre à Bagdad à la tête d'une délégation, à négocier avec des alliés de Sistani sur la base d'un premier rapport d'experts, ou à succéder à Sergio Vieira de Mello.

Mardi, Brahimi, qui doit prononcer un discours à Washington sur l'Afghanistan, se rendra à la Maison blanche pour la deuxième fois en une semaine. Il doit rencontrer la conseillère à la sécurité nationale, Condoleezza Rice, l'un des adjoints de cette dernière, Robert Blackwill, ainsi que le secrétaire d'Etat adjoint Richard Armitage, ont indiqué des responsables de l'administration Bush..

Selon un responsable américain, Brahimi a demandé à rencontrer Armitage. Le diplomate algérien s'était déjà rendu jeudi à la Maison blanche où il s'est entretenu avec le président George Bush, le secrétaire d'Etat Colin Powell, Rice et Blackwill.

Jusqu'ici, d'après ses proches, Brahimi ne souhaite jouer aucun rôle en Irak et l'ensemble du processus le laisserait sceptique. Mais selon l'un de ses collaborateurs, il est soumis à une 'pression incroyable'.





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