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Sur le vif

La France admet avoir des «contacts» avec le Hamas

| Lundi 19 Mai 2008 à 18:38

           


Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a admis lundi que la France avait repris des «contacts» avec le mouvement palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

«Ce serait difficile de l'infirmer», a déclaré M. Kouchner sur la radio Europe 1, interrogé sur cette information révélée par le quotidien Le Figaro.

Le chef de la diplomatie a toutefois minimisé la portée de ces contacts, alors qu'Européens et Américains se sont engagés à ne pas entretenir de relations avec le Hamas tant que ce mouvement ne reconnaîtrait pas l'Etat d'Israël, n'accepterait pas l'acquis des discussions de paix et ne renoncerait pas à la violence.

«Ce ne sont pas des relations, ce sont des contacts», a-t-il souligné. «Nous ne sommes pas les seuls à en entretenir» et «nous ne sommes chargés d'aucune négociation», a-t-il ajouté.

«Il faut que nous puissions parler si nous voulons jouer un rôle, si nous voulons que nos émissaires puissent passer à Gaza», a ajouté le chef de la diplomatie française.

Selon Le Figaro, un diplomate français de haut rang à la retraite, Yves Aubin de La Messuzière, qui fut notamment ambassadeur en Irak, s'est rendu il y environ un mois à Gaza pour y rencontrer le chef du gouvernement Ismaïl Haniyeh et un des principaux chefs du mouvement islamique, Mahmoud Zahar.

Tout en insistant sur le fait que sa visite n'avait pas de caractère «officiel», le diplomate a assuré au Figaro que les dirigeants du Hamas lui avaient dit être «prêts à accepter un Etat palestinien dans les frontières de 1967, ce qui équivaut à une reconnaissance indirecte d'Israël».

En outre, selon lui, ses interlocuteurs «se sont dits prêts à arrêter les attentats kamikazes» et «reconnaissent la légitimité de Mahmoud Abbas», le président de l'Autorité palestinienne.

La France a interrompu ses relations officielles avec le Hamas en juin 2007, après sa prise du pouvoir à Gaza.

En mars, M. Kouchner avait laissé entrevoir un infléchissement de la position de Paris en déclarant «qu'à un moment donné il faut parler» au Hamas.

«Ce n'est pas aux Français de parler au Hamas, même si en effet nous pouvons entretenir des contacts. C'est aux Palestiniens d'abord, et aux Israéliens ensuite», avait-il ajouté.

En avril, lors d'une interview télévisée, le président Nicolas Sarkozy avait expliqué que, «en tant que chef de l'Etat», il n'avait «pas le droit de parler à une organisation qui a annoncé qu'elle voulait rayer Israël de la carte».

Pour autant, il avait dit «admettre bien volontiers que le Hamas représente une partie de la population» palestinienne.





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