Après plusieurs reports de dates, l'heure est (enfin) aux élections pour le Conseil français du culte musulman (CFCM). Après une période de six années riches en débats autour de l'organisation de l'islam de France, l'écrasante majorité de ses antennes régionaux, au nombre de 25, organise le scrutin dimanche 17 novembre.
Seules quelques régions dont l'Ile-de-France Ouest, le Rhône-Alpes et la Lorraine,* l'ont d'ores et déjà organisé dimanche 10 novembre, indique à Saphirnews Abdallah Zekri, président du Comité électoral national (Comelen).
Seules quelques régions dont l'Ile-de-France Ouest, le Rhône-Alpes et la Lorraine,* l'ont d'ores et déjà organisé dimanche 10 novembre, indique à Saphirnews Abdallah Zekri, président du Comité électoral national (Comelen).
Une participation en légère hausse
Le nombre de mosquées participantes aux élections et, en conséquence, de délégués désignés n'est pas encore définitif en date du 11 novembre, le CFCM ayant donné la possibilité à des lieux de cultes, dans certaines régions retardataires, de s'inscrire jusqu'au mercredi 13 novembre. Il devrait néanmoins atteindre le millier de mosquées, soit une bonne centaine de plus qu'aux élections de 2013, qui comptaient alors sur la participation de 3 460 délégués désignés dans 901 mosquées. Une participation en légère hausse que le délégué général du CFCM salue, sans pour autant s'en satisfaire.
« Nous nous sommes mobilisés pour appeler les mosquées à s’inscrire mais beaucoup ont voulu rester indépendantes », estime-t-il, pointant aussi le conflit entre le Rassemblement des musulmans de France (RMF), d’Anouar Kbibech, et l'Union des mosquées de France (UMF), de Mohammed Moussaoui, auquel de nombreux lieux de culte n'ont pas voulu prendre part en choisissant l'une ou l'autre fédération. « Avant, il n'existait qu'une liste marocaine, elles sont deux maintenant », ce qui complique la tâche aux yeux d’Abdallah Zekri.
« Nous nous sommes mobilisés pour appeler les mosquées à s’inscrire mais beaucoup ont voulu rester indépendantes », estime-t-il, pointant aussi le conflit entre le Rassemblement des musulmans de France (RMF), d’Anouar Kbibech, et l'Union des mosquées de France (UMF), de Mohammed Moussaoui, auquel de nombreux lieux de culte n'ont pas voulu prendre part en choisissant l'une ou l'autre fédération. « Avant, il n'existait qu'une liste marocaine, elles sont deux maintenant », ce qui complique la tâche aux yeux d’Abdallah Zekri.
Des « listes d’union » entre fédérations formées
Ce dernier se félicite néanmoins que, dans la plupart des régions, « une quinzaine », les fédérations musulmanes – y compris de Musulmans de France (ex-UOIF), de retour dans le processus – ont adhéré au principe d'une « liste d'union », voire même d'une « liste unique », qui permet, selon lui, de ne pas réitérer des polémiques passées découlant de la course électorale.
Tandis que des responsables associatifs interrogés par Saphirnews déplorent la tenue d'élections organisées « dans la précipitation », Abdallah Zekri souligne, pour sa part, « le tourbillon de l’actualité » dans lequel son instance a été prise ces dernières mois. Après l’été durant lequel, entre les vacances et le Hajj, « il était impossible d'organiser quoi que ce soit », « nous étions et sommes sur plusieurs fronts », se justifie-t-il face à certaines critiques.
Quant à celles et ceux qui estiment que le CFCM n'est pas suffisamment représentatif, sa réponse est sans détour : « Les syndicats ne représentent pas l’ensemble des travailleurs, loin de là, ce qui ne les empêche pas d’être des interlocuteurs des pouvoirs publics et de faire valoir leur légitimité, leurs propositions. C'est pareil pour le CFCM. Nous ne représentons pas l'ensemble des mosquées mais assez pour être crédible. »
Tandis que des responsables associatifs interrogés par Saphirnews déplorent la tenue d'élections organisées « dans la précipitation », Abdallah Zekri souligne, pour sa part, « le tourbillon de l’actualité » dans lequel son instance a été prise ces dernières mois. Après l’été durant lequel, entre les vacances et le Hajj, « il était impossible d'organiser quoi que ce soit », « nous étions et sommes sur plusieurs fronts », se justifie-t-il face à certaines critiques.
Quant à celles et ceux qui estiment que le CFCM n'est pas suffisamment représentatif, sa réponse est sans détour : « Les syndicats ne représentent pas l’ensemble des travailleurs, loin de là, ce qui ne les empêche pas d’être des interlocuteurs des pouvoirs publics et de faire valoir leur légitimité, leurs propositions. C'est pareil pour le CFCM. Nous ne représentons pas l'ensemble des mosquées mais assez pour être crédible. »
Le défi de la départementalisation
« Les musulmans sont libres de participer à un processus électoral ou pas. Le travail le plus mobilisateur, celui sur lequel le CFCM va s’atteler juste après les élections, conformément aux engagements qui ont été prises avec le ministère de l’Intérieur, est de former des Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) avec lesquels il sera plus facile de réunir des mosquées et de choisir des interlocuteurs avec l’Etat », conclut Abdallah Zekri.
Un processus voulu par l’Etat et qui est déjà engagé dans plusieurs départements, sans l’aide du CFCM. Face aux tentatives de créer des CDCM « à l’insu du CFCM », « il a été demandé aux responsables concernés de cesser cette façon d’agir qui est préjudiciable, en définitive, aux musulmans de France », nous indique le vice-président de l'instance musulmane, Chems-Eddine Hafiz. Un souhait qui tombe dans l'oreille de sourdes parmi les associations se trouvant encore dans une attitude de défiance à l'égard du CFCM. Les élections du bureau national sont prévues dimanche 24 novembre.**
*D'autres régions ont aussi organisé le scrutin le week-end du 9 et du 10 novembre. La plupart, néanmoins, organise les élections le 17 novembre.
**Mise à jour jeudi 14 novembre : L’élection du bureau du CFCM a été repoussée au 7 décembre.
**Mise à jour mercredi 27 novembre : L’élection du bureau national du CFCM a été reportée à 2020, voici pourquoi.
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*D'autres régions ont aussi organisé le scrutin le week-end du 9 et du 10 novembre. La plupart, néanmoins, organise les élections le 17 novembre.
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