Les premiers sukuks
Le Japon envisage de devenir le premier grand pays industrialisé à émettre des obligations publiques "coraniques", respectant à la lettre les préceptes de l'islam, afin d'attirer les fonds en provenance des riches pétro-monarchies musulmanes.
La Banque japonaise de coopération internationale (JBIC), un organisme d'Etat, a annoncé vendredi 18 août qu'elle projetait de lancer les premiers "sukuks", ou obligations coraniques sans taux d'intérêt, en coopération avec la Malaisie.
"Notre banque est en pourparlers avec la Banque centrale de Malaisie. Le but est d'attirer des pétro-dollars non seulement au Japon, mais dans l'ensemble de l'Asie", a expliqué à l'AFP une porte-parole de la JBIC, Hiromi Inukai, sans fournir plus de détails.
La JBIC a déjà mis en place un comité de spécialistes du droit islamique pour préparer le lancement de son obligation, prévu en janvier prochain.
Toujours d'après le journal, la banque publique espère lever entre 300 millions et 500 millions de dollars, selon l'édition de vendredi 18 août du Financial Times.
La Banque japonaise de coopération internationale (JBIC), un organisme d'Etat, a annoncé vendredi 18 août qu'elle projetait de lancer les premiers "sukuks", ou obligations coraniques sans taux d'intérêt, en coopération avec la Malaisie.
"Notre banque est en pourparlers avec la Banque centrale de Malaisie. Le but est d'attirer des pétro-dollars non seulement au Japon, mais dans l'ensemble de l'Asie", a expliqué à l'AFP une porte-parole de la JBIC, Hiromi Inukai, sans fournir plus de détails.
La JBIC a déjà mis en place un comité de spécialistes du droit islamique pour préparer le lancement de son obligation, prévu en janvier prochain.
Toujours d'après le journal, la banque publique espère lever entre 300 millions et 500 millions de dollars, selon l'édition de vendredi 18 août du Financial Times.
Les placements ne doivent ni être liés à des activités prohibées par l'islam
Les "sukuks" ne rapportent aucun intérêt proprement dit, conformément à la deuxième sourate du Coran qui interdit l'usure.
Le souscripteur perçoit un revenu tiré du bien dans lequel son argent a été investi (puits de pétrole, mines, loyers immobiliers, etc.) et récupère sa mise à l'échéance de l'obligation, généralement cinq ans, sans aucune majoration.
Les placements ne doivent ni être liés à des activités prohibées par l'islam (production d'alcool ou de viande de porc), ni avoir une dimension spéculative.
Le montage financier doit en outre être avalisé par des spécialistes de la charia, la loi coranique. Ce qui pourrait se heurter à des difficultés de réalisation au Japon, où la communauté musulmane est minuscule.
Si le projet de la JBIC voit le jour, ce serait la première fois qu'un "sukuk" serait lancé par un gouvernement central d'un grand pays industrialisé.
Le souscripteur perçoit un revenu tiré du bien dans lequel son argent a été investi (puits de pétrole, mines, loyers immobiliers, etc.) et récupère sa mise à l'échéance de l'obligation, généralement cinq ans, sans aucune majoration.
Les placements ne doivent ni être liés à des activités prohibées par l'islam (production d'alcool ou de viande de porc), ni avoir une dimension spéculative.
Le montage financier doit en outre être avalisé par des spécialistes de la charia, la loi coranique. Ce qui pourrait se heurter à des difficultés de réalisation au Japon, où la communauté musulmane est minuscule.
Si le projet de la JBIC voit le jour, ce serait la première fois qu'un "sukuk" serait lancé par un gouvernement central d'un grand pays industrialisé.
Diversifier les sources de financement
En 2004, l'Etat régional allemand de Saxe-Anhalt, un des plus endettés du pays, avait déjà lancé une obligation coranique dans l'espoir d'attirer les capitaux provenant d'institutions financières de pays musulmans. Les "sukuks" sont en outre déjà pratiqués par quelques entreprises privées en Occident.
Selon Hideki Nukaya, chercheur à l'Institut pour les affaires monétaires internationales au Japon, les obligations coraniques de la JBIC permettraient aux sociétés nippones de diversifier leurs sources de financement.
"Le Japon et ses entreprises accompliraient un premier pas, et deviendraient des acteurs plus présents dans le monde de la finance islamique. Ils feraient des progrès petit à petit et apprendraient les méthodes", explique-t-il.
"Par rapport aux projets habituels, la finance islamique requiert davantage de préparation. Les institutions financières japonaises sont en train de s'y mettre", relève M. Nukaya.
Selon Hideki Nukaya, chercheur à l'Institut pour les affaires monétaires internationales au Japon, les obligations coraniques de la JBIC permettraient aux sociétés nippones de diversifier leurs sources de financement.
"Le Japon et ses entreprises accompliraient un premier pas, et deviendraient des acteurs plus présents dans le monde de la finance islamique. Ils feraient des progrès petit à petit et apprendraient les méthodes", explique-t-il.
"Par rapport aux projets habituels, la finance islamique requiert davantage de préparation. Les institutions financières japonaises sont en train de s'y mettre", relève M. Nukaya.
Logo de la FMI
Le leader en la matière: la Malaisie
En Asie, le leader en la matière est la Malaisie, pays à forte majorité musulmane.
Pour consolider sa position, ce pays est actuellement en train de libéraliser son système financier tout en se présentant comme un centre d'éducation à la finance islamique.
Les obligations musulmanes connaissent depuis quelques années un essor rapide. Selon le Fonds monétaire international (FMI), les avoirs des institutions financières islamiques dans le monde sont évalués à plus de 250 milliards de dollars, et croissent au rythme de 15% chaque année.
Pour consolider sa position, ce pays est actuellement en train de libéraliser son système financier tout en se présentant comme un centre d'éducation à la finance islamique.
Les obligations musulmanes connaissent depuis quelques années un essor rapide. Selon le Fonds monétaire international (FMI), les avoirs des institutions financières islamiques dans le monde sont évalués à plus de 250 milliards de dollars, et croissent au rythme de 15% chaque année.