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Le 'détail' qui déclenche la polémique

| Lundi 8 Octobre 2007 à 09:39

           

Samedi 6 octobre, le Premier ministre François Fillon avait, devant le Conseil national de l'UMP réuni à Paris, qualifié de "détail" l'amendement Mariani sur les tests ADN pour le regroupement familial. Un terme qui n'a pas manqué de déclencher la polémique. "Le sujet est suffisamment grave pour qu'on ne parle pas de détail", lui a répondu le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande.



Le Premier ministre François Fillon
Le Premier ministre François Fillon
Samedi dernier, François Fillon, parlant de la prochaine loi sur l'immigration devant le Conseil national de l'UMP réuni à Paris, évoquait "cette loi dont les polémiques ont grossi jusqu'au ridicule, un détail en masquant l'essentiel : qu'elle rendait à la France le droit de choisir son immigration, qu'elle renforçait la qualité des contrôles, qu'elle instaurait une politique d'intégration véritable, fondée sur notre langue, fondée sur notre culture, fondée sur notre histoire, fondée sur le respect d'une identité nationale dont nous n'avons pas à rougir".

Aussitôt le terme de "détail" attribué à l'amendement Mariani et rendant facultatifs des tests ADN permettant le regroupement familial, a déclenché la polémique, tandis qu'à droite, le secrétaire général de l'UMP Patrick Devédjian estimait qu'"il faut vraiment beaucoup de malveillance pour faire un amalgame" entre les paroles de François Fillon et ceux de Jean-Marie Le Pen.

"Qualifier l'amendement ADN de détail et juger ridicule l'émotion qu'elle suscite dans une large partie de l'opinion publique révèle une stratégie réélectorale préoccupante de la part du premier ministre", a déclaré Pierre Harry, le directeur général de l'association France Terre d'Asile à l'AFP.

"Le sujet est suffisamment grave pour qu'on ne parle pas de détail", a pour sa part estimé dimanche François Hollande. "Comme ce n'est pas un détail et qu'il y a là une incompréhension, au mieux une maladresse voire même une provocation au pire, mieux vaut dans un esprit de sagesse, de responsabilité et d'apaisement retirer cet amendement", a-t-il ajouté.

Dans le quotidien économique français Les Echos, le président du MoDem François Bayrou écrit quant à lui que s'il "s'était agi d'un simple 'détail', non essentiel à la loi, on aurait évidemment pu s'en passer". "Or le combat pied à pied mené par le gouvernement, pendant des jours, pour sauver le principe de cette disposition montre assez que, pour certains, elle n'était pas secondaire" précise-t-il.

Pour Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP, "par cette déclaration, le premier ministre signe non seulement son compagnonnage avec l'extrême-droite mais participe dangereusement à sa banalisation".




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