L’ouvrage
Pourquoi un nombre aussi élevé de jeunes musulmans européens, élevés au grain d'une culture sybarite et moderne, choisissent-ils d'embrasser l'utopie meurtrière et millénariste de l'État Islamique ?
Les réactions médiatiques et politiques à la multiplication des attaques terroristes inspirées par le néo-califat ont eu pour effet collatéral de brouiller la compréhension de ce phénomène. L'ouvrage Le jihad s'habille en Prada a pour objectif de contribuer à dissiper ce brouillard de guerre en analysant l'état actuel de la recherche et la manière dont la séduction de la violence jihadiste s'exerce sur certaines franges marginales de la jeunesse européenne.
Les réactions médiatiques et politiques à la multiplication des attaques terroristes inspirées par le néo-califat ont eu pour effet collatéral de brouiller la compréhension de ce phénomène. L'ouvrage Le jihad s'habille en Prada a pour objectif de contribuer à dissiper ce brouillard de guerre en analysant l'état actuel de la recherche et la manière dont la séduction de la violence jihadiste s'exerce sur certaines franges marginales de la jeunesse européenne.
Dans une première partie, il analyse les aspects saillants du phénomène de radicalisation endogène (homegrown) qui affecte une minorité de jeunes musulmans nés et élevés dans les pays occidentaux, un phénomène qui a pris une ampleur remarquable depuis quelques années.
La seconde partie de cette analyse s'arrête plus particulièrement sur les dimensions esthétique et culturelle de ces mobilisations.
L'analyse proposée s'article autour de quatre thèses principales :
1. Si les considérations politiques et l'idéologie font incontestablement partie de l'équation, ces deux dimensions ne représentent pas les facteurs explicatifs les plus convaincants pour comprendre l'attraction qu'exerce ce néo-jihadisme sur une minorité de jeunes musulmans européens et de convertis.
2. Les racines de cette attraction, et consécutivement de la conversion au jihadisme, se trouvent majoritairement dans une recherche de statut et d'identité.
3. La conversion au jihadisme de ces acteurs présente tendanciellement des qualités plus opportunistes et émotionnelles qu'utilitaristes et rationnelles.
4. Si les effets de la socialisation et de dynamiques de groupe semblent bien être la pierre angulaire du processus de radicalisation, ce dernier est facilité par l'existence d'une esthétique de la violence et de la transgression que partagent une sous-culture urbaine « ghetto » et la propagande de l'État Islamique.
Cette analyse constitue le Cahier n° 14 de l'Institut Religioscope.
La seconde partie de cette analyse s'arrête plus particulièrement sur les dimensions esthétique et culturelle de ces mobilisations.
L'analyse proposée s'article autour de quatre thèses principales :
1. Si les considérations politiques et l'idéologie font incontestablement partie de l'équation, ces deux dimensions ne représentent pas les facteurs explicatifs les plus convaincants pour comprendre l'attraction qu'exerce ce néo-jihadisme sur une minorité de jeunes musulmans européens et de convertis.
2. Les racines de cette attraction, et consécutivement de la conversion au jihadisme, se trouvent majoritairement dans une recherche de statut et d'identité.
3. La conversion au jihadisme de ces acteurs présente tendanciellement des qualités plus opportunistes et émotionnelles qu'utilitaristes et rationnelles.
4. Si les effets de la socialisation et de dynamiques de groupe semblent bien être la pierre angulaire du processus de radicalisation, ce dernier est facilité par l'existence d'une esthétique de la violence et de la transgression que partagent une sous-culture urbaine « ghetto » et la propagande de l'État Islamique.
Cette analyse constitue le Cahier n° 14 de l'Institut Religioscope.
L’auteur
Chercheur à l’Institut Religioscope, Olivier Moos est docteur en histoire contemporaine de l’Université de Fribourg et de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il est l’auteur d’une thèse consacrée aux rapports entre récits et construction identitaire chez les intellectuels néo-orientalistes en Europe et aux États-Unis. Olivier Moos est correspondant pour Religioscope au Proche-Orient, où il a mené plusieurs projets de recherche sur les acteurs du champ religieux.
Olivier Moos, Le jihad s’habille en Prada – Une analyse des conversions jihadistes en Europe, Cahier de l'Institut Religioscope, n° 14, août 2016, 40 p.
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