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Religions

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris reçu, sur fond de remous, par la présidence algérienne

Rédigé par | Lundi 27 Janvier 2020 à 18:00

           


Le recteur de la Grande Mosquée de Paris reçu, sur fond de remous, par la présidence algérienne
Deux semaines après la démission de Dalil Boubakeur, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, samedi 25 janvier, le nouveau recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, à Alger.

« Dans le cadre des relations traditionnelles qui existent entre l'Algérie et la Grande Mosquée de Paris, le président Tebboune m'a invité à lui rendre visite, ici à Alger », a fait savoir Chems-Eddine Hafiz, à la sortie de sa rencontre. L'avocat franco-algérien est apparu aux côtés de Mohamed Louanoughi, promu le 11 janvier directeur général de la GMP. Cette rencontre au sommet a précédé une autre organisée lundi 27 janvier entre Chems-Eddine Hafiz et le ministre des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi.

Abdelmadjid Tebboune « m'a tout d'abord félicité pour mon élection comme recteur de la Grande Mosquée de Paris, et m'a exprimé ses souhaits pour ma mission et pour que je réussisse dans cette noble institution », a déclaré le nouveau recteur. Il n’a aucunement évoqué les remous que sa prise de poste a suscitée. Chems-Eddine Hafiz est, en effet, accusé d’avoir court-circuité Alger. Les rumeurs persistantes appuient que les autorités algériennes avaient positionné un autre candidat pour présider aux destinées de la Grande Mosquée de Paris, ce qui aurait poussé Chems-Eddine Hafiz à précipiter, à son profit, la succession de Dalil Boubakeur. Cette question n'avait d'ailleurs pas été inscrite à l'ordre du jour de la réunion du 11 janvier à l'issue de laquelle l'élection de l'avocat avait été actée.

Hasard du calendrier, une réunion d'un collectif dénonçant la nomination du nouveau recteur comme « illégale » a été organisée samedi 25 janvier à Nanterre, en région parisienne. La réunion, selon nos constats, a rassemblé une vingtaine de personnes mais elle témoigne néanmoins de l'existence d'une colère contre ce que des personnes présentes appellent un « fonctionnement mafieux » de la Grande Mosquée de Paris.

Chems-Eddine Hafiz a démenti jusqu'à présent toutes les accusations formulées à son encontre. Des membres de la GMP, en soutien au nouveau recteur, ont dénoncé le 15 janvier « la campagne calomnieuse menée contre lui qui touche à son honneur et à sa probité ». L'avocat a été réélu, dimanche 19 janvier, à la vice-présidence du Conseil français du culte musulman (CFCM) et devrait assurer la présidence de l'instance en 2022 pendant deux ans au nom de la GMP.

Un fait est certain : l'Etat algérien, qui reverse chaque année environ 1,5 millions d'euros à la GMP, ne veut pas voir le contrôle de cette institution lui échapper.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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