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Sur le vif

Le sort d'Emmanuel

| Mercredi 2 Janvier 2008 à 09:17

           


Le sort d'Emmanuel, cet enfant de trois ans, symbole du drame des otages en Colombie, aurait peut-être échappé depuis longtemps à sa captivité, selon les autorités.

Fils de Clara Rojas, l'assistante de l'ancienne candidate présidentielle Ingrid Betancourt, il a donné son prénom à l'opération, lancée dans l'espoir de le récupérer, au fin fond de la jungle, avec sa mère et un autre otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Le président colombien Alvaro Uribe a provoqué un coup de théâtre, en émettant lundi l'hypothèse que ce garçon, né de la relation entre une otage et un guérillero, se trouverait dans un foyer de l'enfance à Bogota.

"Les Farc n'ont pas tenu la promesse de libérer les otages, car elles n'ont plus en leur pouvoir l'enfant", a-t-il affirmé pour justifier l'échec de la mission humanitaire, imputé par la guérilla au harcèlement de l'armée.

Son homologue vénézuélien Hugo Chavez, à qui les rebelles s'étaient engagés à remettre leurs trois otages, a reproché à M. Uribe d'avoir "dynamité" le processus.

L'Agence de presse pour une Nouvelle Colombie (Anncol), proche de la guérilla, a réfuté l'hypothèse des autorités colombiennes, qualifiée de "nuage de fumée", dans un communiqué publié mardi.

A l'origine de ce rebondissement, les services secrets colombiens auraient intercepté il y a quelques mois, dans le centre du pays, un message radio des Farc laissant entendre qu'Emmanuel n'était plus aux mains de la guérilla.

Les autorités ont aussitôt ordonné dans la région une enquête auprès des services de l'enfance.

Des experts colombiens ont été envoyés mardi à Caracas afin de prélever des échantillons ADN sur les proches d'Emmanuel. Les résultats seront connus "d'ici dix à quinze jours", selon le procureur général de Colombie, Mario Iguaran.

"S'il s'agit d'Emmanuel, ce serait une infâmie car on aurait violé tous ses droits, mais au moins il serait libre", a déclaré Ivan Rojas, son oncle.

L'énigme autour du cas de l'enfant est devenue une affaire d'Etat en Colombie. "Seul le président Uribe est autorisé à s'exprimer sur cette question", a déclaré à l'AFP Shelly Oviedo, au service de presse de l'ICBF.




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