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Sur le vif

Les Farc auraient touché des millions pour libérer Betancourt

| Vendredi 4 Juillet 2008 à 18:57

           


Des membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) auraient touché des millions de dollars pour trahir la cause et libérer leur otage Ingrid Betancourt et ses 14 compagnons, a affirmé vendredi la Radio Suisse Romande (RSR) citant une source "proche des événements". "Les 15 otages ont en réalité été achetés au prix fort, après quoi toute l'opération a été mise en scène", a rapporté la radio publique dans son journal de la mi-journée, citant "une source proche des événements, fiable et éprouvée à maintes reprises ces dernières années".
La Suisse a été chargée ces dernières années avec l'Espagne et la France, par le président colombien Alvaro Uribe, d'une mission de médiation avec les Farc.
Quelque 20 millions de dollars ont été versés aux ravisseurs, a assuré la RSR, précisant que les Etats-Unis, dont trois agents ont été libérés mercredi, étaient "à l'origine de la transaction".
Interrogé par l'AFP, le chef du service étranger de la RSR, Pierre Bavaud, a précisé que les sommes en question n'étaient pas une rançon stricto sensu mais auraient servi à "retourner" deux des gardiens des otages.
Ces derniers, qui ont été évacués en hélicoptère avec Mme Betancourt, devraient désormais bénéficier d'une amnistie en allant s'installer à l'étranger.
"C'est un retournement. Il existe en Colombie un fonds spécial doté de 100 millions de dollars pour retourner les rebelles des Farc", a expliqué Pierre Bavaud.
Selon la RSR, c'est l'épouse de l'un de ces gardiens qui a servi d'intermédiaire pour la transaction, après avoir été arrêtée par l'armée colombienne. Réintégrée au sein des Farc, elle a obtenu de son mari qu'il change de camp, a expliqué la radio.
La "mise en scène" de la libération des otages permet, selon la radio suisse, au président Uribe "de s'en tenir à sa ligne qui exclut toute négociation avec les rebelles tant que les otages ne sont pas libérés".
"Ce coup d'éclat lui permet de redorer son blason" alors qu'il a demandé l'organisation d'une élection présidentielle anticipée, selon la RSR.
Le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos, a expliqué mercredi que la libération des otages avait été le fruit de l'infiltration d'un agent de renseignements au sein de la direction de la guérilla.
Ce militaire est parvenu à rassembler les 15 otages (Ingrid Betancourt, trois Américains et onze Colombiens), détenus jusque-là séparément en trois groupes, dans un lieu où ils ont été récupérés par un hélicoptère de l'armée colombienne, sous le prétexte de les remettre au chef des Farc, Alfonso Cano, selon la version officielle.
La France a affirmé vendredi n'avoir versé aucune rançon à la guérilla des Farc pour la libération d'Ingrid Betancourt.
De leur côté, les Etats-Unis ont révélé jeudi qu'ils étaient au courant que Bogota préparait une opération pour libérer les otages aux mains de la guérilla et ont laissé entendre qu'ils avaient apporté au moins un soutien technique à la Colombie, avec laquelle Washington coopère militairement.




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