Après l’onde de choc provoqué par la mort de George Floyd des mains de la police aux Etats-Unis, et à l’heure d’une mobilisation historique contre le racisme et les violences émanant des forces de l’ordre et agitant plusieurs pays dont la France, Christophe Castaner a convoqué une conférence de presse, lundi 8 juin, au ministère de l’Intérieur au cours de laquelle il a plaidé pour « une tolérance zéro contre le racisme » parmi les forces de l’ordre.
« 8 minutes 46 secondes. C’est la durée pendant laquelle, George Floyd est resté, à terre, le genou d’un policier contre son cou. C’est la durée de l’agonie de la honte, de la haine. C’est le temps qu’il a fallu pour asphyxier l’honneur », a-t-il débuté. Ce « puissant cri contre le racisme, contre la haine, contre les discriminations », né de la mort brutale de George Floyd, « résonne en moi », a souligné le ministre, pour qui « le racisme n’a pas sa place dans notre société, pas sa place en République ». « Il se cache derrière milles oripeaux, prend cent formes et prétextes. Mais c’est en réalité un mal, un mal abject, insupportable. Un mal qui divise, oppose et bientôt blesse et tue », a-t-il poursuivi.
Mais face aux accusations visant les forces de l’ordre, Christophe Castaner, qui s’est gardé d’évoquer pendant son discours le cas Adama Traoré, souhaite ne « pas alimenter le cercle vicieux de l’outrance, qui fait qu’à chaque réponse, on se comprend moins, qui fait qu’à chaque échange, on s’oppose un peu plus ».
« 8 minutes 46 secondes. C’est la durée pendant laquelle, George Floyd est resté, à terre, le genou d’un policier contre son cou. C’est la durée de l’agonie de la honte, de la haine. C’est le temps qu’il a fallu pour asphyxier l’honneur », a-t-il débuté. Ce « puissant cri contre le racisme, contre la haine, contre les discriminations », né de la mort brutale de George Floyd, « résonne en moi », a souligné le ministre, pour qui « le racisme n’a pas sa place dans notre société, pas sa place en République ». « Il se cache derrière milles oripeaux, prend cent formes et prétextes. Mais c’est en réalité un mal, un mal abject, insupportable. Un mal qui divise, oppose et bientôt blesse et tue », a-t-il poursuivi.
Mais face aux accusations visant les forces de l’ordre, Christophe Castaner, qui s’est gardé d’évoquer pendant son discours le cas Adama Traoré, souhaite ne « pas alimenter le cercle vicieux de l’outrance, qui fait qu’à chaque réponse, on se comprend moins, qui fait qu’à chaque échange, on s’oppose un peu plus ».
Le racisme dans la police, le fait de « brebis galeuses »
« Que chacun se rappelle que la France, ce n’est pas les Etats-Unis. (…) Nous ne cesserons de défendre l’honneur des forces de l’ordre. Nous ne cesserons de les défendre face aux coups et aux insultes. Face aux amalgames et aux slogans orduriers », a-t-il affirmé.
Pour lui, « il n'y a pas d’institution raciste ou de violences ciblées. Il n’y a qu’une police républicaine au reflet de la société ». Néanmoins, « on y trouve aussi, hélas, certains des maux qui nous rongent : le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie. Ces maux-là ne sont pas une opinion, ils sont des délits. Cela vaut pour tous, mais parce qu’ils sont les gardiens de notre République, j’ai pour nos forces de l’ordre une exigence particulière et une intransigeance plus haute encore ».
« Si je suis intervenu aujourd’hui, devant vous, c’est aussi pour les femmes et les hommes de la police et de la gendarmerie. Pour que leur engagement ne soit plus jamais minimisé, masqué, oublié à cause des agissements de quelques brebis galeuses », a-t-il fait valoir, tout en refusant d’« ignorer les déviances infectes de ceux qui salissent le travail de toute une institution ».
Pour lui, « il n'y a pas d’institution raciste ou de violences ciblées. Il n’y a qu’une police républicaine au reflet de la société ». Néanmoins, « on y trouve aussi, hélas, certains des maux qui nous rongent : le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie. Ces maux-là ne sont pas une opinion, ils sont des délits. Cela vaut pour tous, mais parce qu’ils sont les gardiens de notre République, j’ai pour nos forces de l’ordre une exigence particulière et une intransigeance plus haute encore ».
« Si je suis intervenu aujourd’hui, devant vous, c’est aussi pour les femmes et les hommes de la police et de la gendarmerie. Pour que leur engagement ne soit plus jamais minimisé, masqué, oublié à cause des agissements de quelques brebis galeuses », a-t-il fait valoir, tout en refusant d’« ignorer les déviances infectes de ceux qui salissent le travail de toute une institution ».
« Aucun raciste ne peut porter dignement l’uniforme de policier ou de gendarme »
« Porter l’uniforme de policier ou de gendarme, c’est un honneur et chacun doit s’en montrer digne. Ces dernières semaines, trop ont failli dans leur devoir républicain. Des propos racistes ont été proférés, des discriminations révélées. C’est inacceptable », a déclaré Christophe Castaner, assurant avoir « agi en conséquence, systématiquement, sans tarder ». Il a ainsi évoqué le cas des policiers à Rouen qui « rivalisaient de remarques racistes sur un de leur collègue », ceux à l’Île Saint-Denis qui avaient tenus des propos racistes lors d’une interpellation ou encore les auteurs de messages orduriers proférés dans un groupe Facebook.
« Je veux que chacun sache que quand on porte l’uniforme bleu de la loi, on ne se situe jamais au-dessus d’elles. On se doit, au contraire, plus encore, d’être exemplaire. Alors, je veux une tolérance zéro contre le racisme chez les forces de l’ordre », a-t-il appuyé.
« Aucun accroc à la déontologie ne peut être toléré. Aucun raciste ne peut porter dignement l’uniforme de policier ou de gendarme », a ajouté le ministre, qui a demandé « à ce qu’une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes » - une expression qui a vite été raillée par des internautes par son manque de clarté - et que « les procédures disciplinaires soient toujours engagées en parallèle des procédures pénales ».
Quant aux contrôles d’identité menés par les forces de l’ordre et « parfois perçus comme ciblés » (communément appelés contrôles aux faciès), il appelle à « veiller à ce qu’ils ne soient jamais le paravent des discriminations ». « S’il y a encore des services où le nombre de contrôle d’identité reste un critère d’évaluation d’activité, je demande qu’il y soit mis un terme immédiat », a-t-il indiqué, rappelant l'obligation pour chaque policier de porter constamment, et de façon visible, leur matricule à 7 chiffres (RIO) les identifiant personnellement. Aucune annonce n'est venue compléter ce rappel ; le système du récépissé du contrôle d'identité, réclamé par nombre d'associations, n'a nullement été évoqué par le ministre.
« Je veux que chacun sache que quand on porte l’uniforme bleu de la loi, on ne se situe jamais au-dessus d’elles. On se doit, au contraire, plus encore, d’être exemplaire. Alors, je veux une tolérance zéro contre le racisme chez les forces de l’ordre », a-t-il appuyé.
« Aucun accroc à la déontologie ne peut être toléré. Aucun raciste ne peut porter dignement l’uniforme de policier ou de gendarme », a ajouté le ministre, qui a demandé « à ce qu’une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes » - une expression qui a vite été raillée par des internautes par son manque de clarté - et que « les procédures disciplinaires soient toujours engagées en parallèle des procédures pénales ».
Quant aux contrôles d’identité menés par les forces de l’ordre et « parfois perçus comme ciblés » (communément appelés contrôles aux faciès), il appelle à « veiller à ce qu’ils ne soient jamais le paravent des discriminations ». « S’il y a encore des services où le nombre de contrôle d’identité reste un critère d’évaluation d’activité, je demande qu’il y soit mis un terme immédiat », a-t-il indiqué, rappelant l'obligation pour chaque policier de porter constamment, et de façon visible, leur matricule à 7 chiffres (RIO) les identifiant personnellement. Aucune annonce n'est venue compléter ce rappel ; le système du récépissé du contrôle d'identité, réclamé par nombre d'associations, n'a nullement été évoqué par le ministre.
La fin de la méthode d’interpellation « dite de l’étranglement »
Christophe Castaner entend miser, point important, sur la formation continue pour lutter contre le racisme au sein de la police avec le concours de la Délégation Interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) et des associations comme la LICRA. « L’évaluation de la formation continue des policiers et gendarmes intègrerait désormais la sensibilité aux non-discriminations », a-t-il annoncé.
Evoquant le cas de Cédric Chouviat, ce père de famille décédé en janvier des suites d’une violente interpellation, le ministre a annoncé l'abandon de la méthode d'interpellation « dite de l'étranglement », qui ne sera désormais plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. « C’était une méthode qui comportait des dangers. Par ailleurs, si un policier ou un gendarme doit maintenir quelqu’un au sol lors de son interpellation, il sera désormais interdit de s’appuyer sur sa nuque ou son cou », a-t-il précisé.
Le ministre de l'Intérieur ne s'est cependant pas prononcé contre la méthode du plaquage ventral dont l'interdiction est réclamée par les familles de Cédric Chouviat et d'Adama Traoré.
Evoquant le cas de Cédric Chouviat, ce père de famille décédé en janvier des suites d’une violente interpellation, le ministre a annoncé l'abandon de la méthode d'interpellation « dite de l'étranglement », qui ne sera désormais plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. « C’était une méthode qui comportait des dangers. Par ailleurs, si un policier ou un gendarme doit maintenir quelqu’un au sol lors de son interpellation, il sera désormais interdit de s’appuyer sur sa nuque ou son cou », a-t-il précisé.
Le ministre de l'Intérieur ne s'est cependant pas prononcé contre la méthode du plaquage ventral dont l'interdiction est réclamée par les familles de Cédric Chouviat et d'Adama Traoré.
L’impunité des forces de l’ordre, « une idée reçue » pour Castaner
« La confiance. Voilà justement ce qui devrait être le maître mot du lien entre chaque agent des forces de l’ordre et chaque citoyen. Voilà le seul sentiment que devrait inspirer l’uniforme de nos policiers et de nos gendarmes », a déclaré le ministre, plaidant pour « bâtir une police de la confiance, qui inspire le respect et non la peur » mais qui est impossible « s’il existe un sentiment d’impunité ou d’injustice ».
« Je veux d’abord mettre un terme à cette idée reçue et souvent véhiculée, que les forces de l’ordre ne seraient jamais sanctionnées pour certains de leurs agissements et que l’IGPN (la police des polices, ndlr) agirait comme une grande blanchisseuse. Non, ce n’est pas vrai », a-t-il martelé. « Chaque soupçon doit mener à une enquête et chaque faute doit mener à une sanction » car « chaque manquement à l’éthique, c’est une blessure dans la confiance entre nos forces de l’ordre et les Français. »
Christophe Castaner a annoncé une réforme « en profondeur des inspections du ministère de l'Intérieur », l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), son homologue de la gendarmerie (IGGN) et l'Inspection générale de l'administration (IGA), pour « plus d'indépendance dans leur action vis-à-vis des services », sans préciser à ce stade les teneurs de cette réforme.
Du chemin reste à parcourir ; les réponses que son ministère apportent sont encore loin de suffire. Les syndicats de police ont néanmoins mal reçu le discours ministériel. « Toutes les annonces ne sont pas contestables, en particulier celles participant à la lutte contre le racisme, mais on a le sentiment d'être des victimes expiatoires », a estimé auprès de l’AFP Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergies-Officiers.
Du côté des associations et acteurs engagés contre les violences policières, c'est un tout autre ressenti, teinté de déception. Réagissant au discours, le comité La Vérité pour Adama a salué la fin de la méthode dite de l'étranglement mais, à ses yeux, Christophe Castaner « n'a rien annoncé de concret, il est toujours dans le déni ». Ses membres appellent à une nouvelle mobilisation nationale samedi 13 juin contre les violences policières.
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