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Sur le vif

Loi de 1905: Sarkozy exhorte à la prudence

| Mercredi 4 Avril 2007 à 09:56

           


Nicolas Sarkozy se prononce contre la modification de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat mais prône dans un premier temps un large débat entre les différentes confessions sur le sujet.

A la question: "Vous renoncez donc à modifier la loi de 1905?", le candidat UMP répond dans une interview à paraître mercredi dans La Croix: "Oui. Je poursuivrai la discussion avec l'ensemble des religions. C'est un sujet sur lequel on ne peut avancer sans consensus".

"La France n'est pas une page blanche. La loi de 1905 est un monument. Avant d'y toucher, il faut faire très attention", ajoute Nicolas Sarkozy, qui proposait son toilettage depuis 2004.

La loi relative à la séparation de l'Eglise et de l'Etat stipule notamment que la République "ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte".

"Je n'avancerai pas sur ce sujet tant qu'il n'y aura pas de consensus en la matière", dit-il, à propos du financement des lieux de culte par les communes.

Nicolas Sarkozy justifie son recul par le fait qu'il s'agissait "de réflexions très personnelles" et qu'il doit porter, comme candidat, "un projet pour la France" qui colle "à la réalité du terrain".

Mardi, le commissaire du gouvernement a préconisé devant le tribunal administratif de Marseille l'annulation d'une délibération municipale qui mettait à la disposition d'une association un terrain pour la construction d'une grande mosquée dans la cité phocéenne.

Dans son entretien, Nicolas Sarkozy préconise d'"aider les élus locaux à pouvoir répondre aux demandes des communautés présentes dans leurs villes".

"A quoi cela sert-il de dire à nos compatriotes musulmans qu'ils ont les mêmes droits que les autres, s'ils sont obligés de prier dans des caves ou des garages?", demande-t-il.

"Les problèmes de terrorisme, on les a dans les caves et les garages. Pas à la Grande Mosquée de Lyon ou de Paris!".

M. Sarkozy préconise de "couper l'islam de France des influences étrangères, qu'il s'agisse du financement de lieux de culte ou de la formation des imams".

Evoquant l'instauration de jours fériés pour les fêtes religieuses juives ou musulmanes, il affiche la même prudence. "Il faut faire attention à ne pas ouvrir la boîte de Pandore".

Concernant la laïcité, Nicolas Sarkozy réaffirme qu'il s'agit "d'un (des) fondements de la République". Elle "n'est pas le combat contre les religions", "c'est un principe d'ouverture", dit-il avant de livrer sa vision de la pratique religieuse.

Faisant référence à la spiritualité, il souligne que "si, dans nos quartiers, on évoquait un peu plus souvent le sens de la vie, si on disait aux jeunes que la vie est unique, fragile, qu'elle n'est pas un bien de consommation comme les autres, peut-être qu'on aurait alors moins de violence".

"J'aime aller parfois à l'église en famille. Il s'agit pour moi d'une démarche culturelle, identitaire. Ca me rappelle des souvenirs. Même si je suis parfois déçu par la qualité des homélies", dit-il.




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