Nous sommes en grande difficulté avec notre mère. En effet, cette dernière ne nous a jamais montré de marques d’affection mais plutôt de la rigidité sur un fond traditionnel rigide et religieux fondé sur une pratique d’interdits.
Elle est maltraitante psychologiquement. Nous avons essuyé et essuyons toujours des critiques permanentes ainsi que du dénigrement. Le dialogue est impossible et égocentrique, elle se cantonne à exprimer ses plaintes de façon récurrente sans que nous puissions exprimer des difficultés.
Sa violence verbale a eu pour conséquences des relations très distendues dans la fratrie, un viol par un de ses enfants sur une de ses filles sans qu’elle le sache.
L’enfance a été rythmée par des bagarres physiques régulières, à tel point que le weekend était devenu pour nous un supplice.
Malheureusement, les choses ne se calment pas et son agressivité verbale, elle l’a retournée contre notre père, avec des propos humiliants et blessants de façon permanente. Elle répond à sa place. Il nous est parfois difficile de le joindre, elle filtre les appels. Nos différentes tentatives de discussion tournent au drame, elle se victimise.
Dernièrement, j’ai dû mettre fin à la conversation et elle prétexte des problèmes de santé à cause de nos échanges houleux. Cela est très difficile de lui rendre visite mais j’ai besoin de voir mon père. Ma culpabilité est double : à l’encontre de mon père et religieusement. En effet, on nous dit de respecter la mère mais cette dernière n’en a pas les qualités. Pensez-vous que prendre mes distances soit condamné religieusement ? Merci par avance pour votre aide.
Elle est maltraitante psychologiquement. Nous avons essuyé et essuyons toujours des critiques permanentes ainsi que du dénigrement. Le dialogue est impossible et égocentrique, elle se cantonne à exprimer ses plaintes de façon récurrente sans que nous puissions exprimer des difficultés.
Sa violence verbale a eu pour conséquences des relations très distendues dans la fratrie, un viol par un de ses enfants sur une de ses filles sans qu’elle le sache.
L’enfance a été rythmée par des bagarres physiques régulières, à tel point que le weekend était devenu pour nous un supplice.
Malheureusement, les choses ne se calment pas et son agressivité verbale, elle l’a retournée contre notre père, avec des propos humiliants et blessants de façon permanente. Elle répond à sa place. Il nous est parfois difficile de le joindre, elle filtre les appels. Nos différentes tentatives de discussion tournent au drame, elle se victimise.
Dernièrement, j’ai dû mettre fin à la conversation et elle prétexte des problèmes de santé à cause de nos échanges houleux. Cela est très difficile de lui rendre visite mais j’ai besoin de voir mon père. Ma culpabilité est double : à l’encontre de mon père et religieusement. En effet, on nous dit de respecter la mère mais cette dernière n’en a pas les qualités. Pensez-vous que prendre mes distances soit condamné religieusement ? Merci par avance pour votre aide.
Lalla Chams en Nour, psychanalyste
Vous posez une question d’ordre religieux, je ne peux vous répondre sur ce terrain, mais il me semble que vous avez les moyens de réfléchir vous-même à la réponse. Souvenez-vous, le Coran nous incite constamment à la réflexion.
Je peux vous répondre sur le plan psychologique puisque vous donnez une bonne partie du contexte familial.
C’est en effet difficile à gérer. Cette maman ne va pas bien, elle fait souffrir son entourage. Je me suis demandé en vous lisant pourquoi ni votre père ni personne n’a pu lui dire quelque chose qui l’aide à se remettre en cause. Ne serait-il pas possible de faire un conseil de fratrie, par exemple, de créer une union pour, ensemble, dire ce que vous avez à exprimer à votre mère ? Et si une entrevue en face-à-face avec elle vous paraît trop douloureuse, pourquoi ne pas lui faire une lettre commune et lui exposer les conséquences de sa conception de la famille ?
Ce pourrait être le silence de votre père et votre silence d’enfants sous terreur qui renforcerait ce « tyran domestique », comme il y en a tant, hélas. On dirait qu’il existe un grand manque de communication dans la famille. La parole vraie manque. Il y a à creuser autour de cela, je crois.
D’autant que vous parlez d’un viol d’une de vos sœurs par un frère ? C’est malheureusement très courant. Il s’agit toujours d’une grave chute éthique dans la famille. Là encore on ne sent pas de Loi, de respect de l’Autre. Et vous parlez de rigidité religieuse... Si personne n’en a parlé à la mère, pourquoi encore un tel silence ? Il y a là une forme de complicité, ce frère aurait dû être dénoncé et aurait dû faire réparation d’une manière ou d’une autre. J’espère que votre sœur a reçu du soutien. Et que votre frère n’a pas récidivé, car le problème est là, lorsqu’on se tait sur un drame familial de cet ordre, on encourage le violeur à faire d’autres victimes.
Pour en venir à la question de la culpabilité vis-à-vis de votre père, vous n’êtes pas responsable de votre père ; peut-être, lui, s’est-il laissé détrôner de sa place de père ? Il porte une lourde responsabilité dans l’affaire, pas vous.
Qu’est-ce que c’est que cette culpabilité ? Réfléchissez-y.
L’important est que vous vous construisiez, que vous vous trouviez vous-même, et cette maman vitupérante et négative ne peut, pour l’instant, pas vous y aider. Alors, en effet, mettez un peu d’air, la distance vous aidera à trouver un mode relationnel qui la respecte et qui vous respecte.
Tout être humain porte en lui une capacité de changer ; mais, avant, il lui faut prendre conscience de ses défauts et de leurs conséquences sur les autres. Accepter de se remettre en cause, ne pas accuser les autres de ses problèmes, c’est le but à atteindre.
J’espère avoir pu vous éclairer un petit peu.
Je peux vous répondre sur le plan psychologique puisque vous donnez une bonne partie du contexte familial.
C’est en effet difficile à gérer. Cette maman ne va pas bien, elle fait souffrir son entourage. Je me suis demandé en vous lisant pourquoi ni votre père ni personne n’a pu lui dire quelque chose qui l’aide à se remettre en cause. Ne serait-il pas possible de faire un conseil de fratrie, par exemple, de créer une union pour, ensemble, dire ce que vous avez à exprimer à votre mère ? Et si une entrevue en face-à-face avec elle vous paraît trop douloureuse, pourquoi ne pas lui faire une lettre commune et lui exposer les conséquences de sa conception de la famille ?
Ce pourrait être le silence de votre père et votre silence d’enfants sous terreur qui renforcerait ce « tyran domestique », comme il y en a tant, hélas. On dirait qu’il existe un grand manque de communication dans la famille. La parole vraie manque. Il y a à creuser autour de cela, je crois.
D’autant que vous parlez d’un viol d’une de vos sœurs par un frère ? C’est malheureusement très courant. Il s’agit toujours d’une grave chute éthique dans la famille. Là encore on ne sent pas de Loi, de respect de l’Autre. Et vous parlez de rigidité religieuse... Si personne n’en a parlé à la mère, pourquoi encore un tel silence ? Il y a là une forme de complicité, ce frère aurait dû être dénoncé et aurait dû faire réparation d’une manière ou d’une autre. J’espère que votre sœur a reçu du soutien. Et que votre frère n’a pas récidivé, car le problème est là, lorsqu’on se tait sur un drame familial de cet ordre, on encourage le violeur à faire d’autres victimes.
Pour en venir à la question de la culpabilité vis-à-vis de votre père, vous n’êtes pas responsable de votre père ; peut-être, lui, s’est-il laissé détrôner de sa place de père ? Il porte une lourde responsabilité dans l’affaire, pas vous.
Qu’est-ce que c’est que cette culpabilité ? Réfléchissez-y.
L’important est que vous vous construisiez, que vous vous trouviez vous-même, et cette maman vitupérante et négative ne peut, pour l’instant, pas vous y aider. Alors, en effet, mettez un peu d’air, la distance vous aidera à trouver un mode relationnel qui la respecte et qui vous respecte.
Tout être humain porte en lui une capacité de changer ; mais, avant, il lui faut prendre conscience de ses défauts et de leurs conséquences sur les autres. Accepter de se remettre en cause, ne pas accuser les autres de ses problèmes, c’est le but à atteindre.
J’espère avoir pu vous éclairer un petit peu.
La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com