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Sur le vif

Nicolas Sarkozy exclut de supprimer la durée légale du travail

| Mercredi 21 Mai 2008 à 17:11

           


Nicolas Sarkozy a réaffirmé mercredi en conseil des ministres qu'il n'était pas question de remettre en cause la durée légale du travail, qui est en France de 35 heures depuis 1998. "Le président de la République a rappelé qu'il n'était pas question de supprimer la durée légale du travail pour la simple et bonne raison que si on supprimait la durée légale il n'y avait pas d'heures supplémentaires", a déclaré le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, lors du compte rendu du conseil.
Cette nouvelle mise au point du chef de l'Etat intervient en plein débat sur le sort des 35 heures, qui agite la majorité présidentielle et plus particulièrement l'UMP.
Nicolas Sarkozy, le gouvernement, l'UMP et, plus généralement, la droite, accusent la semaine de 35 heures mise en place par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin (1997-2002) d'être l'une des principales causes des maux économiques et sociaux de la France.
Les gouvernements de droite ont assoupli, à coups de lois successives, le dispositif des 35 heures mais sans jamais, jusqu'ici, remettre en cause la durée légale.
Le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian a mis les pieds dans le plat lundi en demandant, lors d'un point de presse, le "démantèlement définitif" du dispositif des 35 heures et la fixation de la durée de travail entreprise par entreprise, par la négociation sociale.
Il a été immédiatement contredit par d'autres dirigeants de l'UMP, dont l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, par le ministre du Travail Xavier Bertrand et son secrétaire d'Etat, Laurent Wauquiez, qui ont tous assuré qu'il n'était pas question de supprimer la référence à la durée légale de 35 heures.
Patrick Devedjian n'en a pas moins reçu mardi le soutien du président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.
"Moi j'ai compris que nous avions vocation à être les aiguillons, à apporter des idées nouvelles. Je peux témoigner que beaucoup de nos amis députés, au sein du groupe UMP, sont effectivement très allants sur ce sujet car c'est un sujet majeur, les 35 heures", a dit Jean-François Copé.
"Patrick, sur ce sujet, n'est pas seul", a-t-il ajouté. "Je crois que chacun doit l'avoir en tête. Patrick a fait une proposition intéressante, constructive".
Patrick Devedjian, pour qui le maintien de la durée légale à 35 heures est "un symbole de la faiblesse" de la droite, a réitéré mercredi sa demande de démantèlement de ce dispositif.
"L'UMP, ce n'est pas le gouvernement", a-t-il dit sur RTL. "Sa vocation c'est d'être en avant du gouvernement, d'ouvrir des débats, de déminer des débats."
"Xavier Bertrand est dans son rôle de ministre", a-t-il ajouté. "Il apporte des nuances, il est pour des allègements, des assouplissements. Moi, je suis pour aller plus loin."
Le secrétaire général de l'UMP, un des fidèles de Nicolas Sarkozy, a rappelé que la "sortie des 35 heures" était une promesse électorale du chef de l'Etat.
Il a fait valoir que la notion de durée légale du travail n'existait pas dans des pays comme l'Allemagne.
Selon Luc Chatel, il n'en a pas moins été démenti une nouvelle fois par le président de la République.
Nicolas Sarkozy a rappelé en conseil des ministres que la politique du gouvernement était basée depuis un an sur la mise en oeuvre des heures supplémentaires, a-t-il dit.
Le chef de l'Etat "a rappelé que l'objectif c'était vraiment de déverrouiller le système" et de "faire sauter les verrous", notamment le contingentement des d'heures supplémentaires.
Luc Chatel a précisé que ce serait l'objet du projet de loi sur la représentativité syndicale dans les entreprises et, en particulier, de son article 17.
"Il n'est pas question de revenir sur la durée légale. Simplement l'objectif c'est de l'adapter entreprise par entreprise, plus de souplesse", a-t-il conclu.




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